Le nombre d’actes violents contre les juifs a doublé en France en 2014. François Hollande annonce un plan global, judiciaire, scolaire et citoyen de lutte contre le racisme et l’antisémitisme...Analyse...
Le constat est alarmant, quelques semaines après la mort de quatre juifs dans l’attaque de l’Hyper Casher et au moment des 70 ans de la libération du camp d’extermination d’Auschwitz.
Selon un rapport du Service de protection de la communauté juive (SPCJ), publié hier, le nombre d’actes antisémites a doublé en France en 2014 par rapport à l’année précédente.
51 % des actes racistes à l’encontre des juifs qui ne sont que 0.1% de la population !
La communauté juive de France — la première en Europe et la troisième dans le monde après Israël et les États-Unis — est estimée entre 500 000 à 600 000 personnes. Ainsi, selon le SPCJ, 851 actes antisémites (actions et menaces) ont été recensés l’an dernier, contre 423 en 2013, soit une hausse de 101 %, atteignant un plus haut depuis 2004 (974 actes).
Fait notable, les actions (violences, incendies, dégradations, vandalisme…), en progression de 130 % avec 241 faits contre 105 en 2013, se sont intensifiées par rapport aux menaces (propos, gestes, tracts, inscriptions, courriers injurieux) en hausse de 92 %.
Si les instances juives s’en alarment et attendent des « mesures puissantes et fortes », le président François Hollande a confirmé hier lors d’une allocution depuis le parvis du mémorial de la Shoah à Paris un renforcement des sanctions contre le racisme et l’antisémitisme.
« Le gouvernement de Manuel Valls a pris les dispositions qui convenaient pour que les synagogues, les commerces, les écoles, les centres culturels de la communauté juive soient protégés », a rappelé le chef de l’État.
Le SPCJ, qui estime que 51 % des actes racistes commis en France en 2014 sont dirigés contre des juifs, pointe des pics pendant l’année. En janvier, lors de l’affaire Dieudonné et de la manifestation « Jour de colère », où des cris « Mort aux Juifs » ont été proférés.
En juillet (208 actes recensés, presque un quart du total), lors d’incidents visant des synagogues et commerces casher en marge de manifestations pro-Gaza.
Enfin, en décembre, avec la séquestration à Créteil d’un couple visé pour la judéité du jeune homme, sur fond de préjugés sur les juifs et l’argent.
Source Le journal de Saone et Loire