Une peine de 30.000 euros d'amende a été requise mercredi contre le polémiste Dieudonné, poursuivi en justice pour des propos antisémites tenus lors d'un spectacle que le gouvernement français avait cherché à faire interdire fin 2013. Si le tribunal correctionnel de Paris suit les réquisitions du procureur, Dieudonné s'exposera à 300 jours en prison en cas de refus de paiement...
Déjà condamné à plusieurs reprises pour provocation à la haine raciale, Dieudonné comparaissait mercredi pour avoir notamment pris pour cible un journaliste vedette de la radio publique France Inter, Patrick Cohen.
Dans son spectacle "Le Mur", il avait déclaré: "Si le vent tourne, je ne suis pas sûr qu'il ait le temps de faire sa valise. Quand je l'entends parler, Patrick Cohen, je me dis, tu vois, les chambres à gaz... Dommage."
Il avait également clamé, dans le même spectacle, ne pas avoir "à prendre parti entre les Juifs et les nazis", ajoutant: "Je n'étais pas né, je ne sais pas qui a provoqué qui, qui a volé qui. Mais j'ai ma petite idée".
"Je ne suis pas antisémite", s'est défendu à la barre le polémiste.
Il a tenté de justifier son attaque contre Patrick Cohen en invoquant une polémique l'opposant au journaliste, qui avait déclaré qu'il ne l'inviterait jamais à l'antenne et l'avait rangé dans la catégorie "des cerveaux malades".
Dieudonné a également revendiqué un "ressort comique" dans ses propos mettant sur un pied d'égalité les victimes juives du nazisme et leurs bourreaux.
Les propos tenus dans "Le Mur" avaient reçu un large écho médiatique, après leur diffusion en décembre 2013 dans un reportage télévisé sur le polémiste.
L'actuel Premier ministre Manuel Valls, à l'époque ministre de l'Intérieur, avait réclamé des mesures d'interdiction de représentations du spectacle. Le polémiste avait finalement présenté une nouvelle version, expurgée de ses attaques les plus frontales contre les Juifs.
Dieudonné M'bala M'bala, 48 ans, est un habitué des prétoires, avec à son passif plusieurs condamnations à des peines d'amende pour ses propos controversés.
Il est toujours sous le coup d'autres procédures judiciaires. La plus récente lui vaut d'être convoqué devant le même tribunal correctionnel de Paris le 4 février pour "apologie du terrorisme" après les attentats de Paris.
Dans un message posté sur sa page Facebook le 11 janvier, Dieudonné avait écrit "je me sens Charlie Coulibaly", en référence au jihadiste qui avait abattu quatre otages juifs dans un supermarché casher de la capitale ainsi qu'une policière municipale.
Il a également été mis en examen en juillet pour fraude fiscale, blanchiment et abus de biens sociaux.
Source La Libre