Au début de son commentaire sur la paracha Vayé’hi, le Ramban écrit : « La descente de Yaacov en Egypte est à l’image de notre exil entre les mains de la quatrième bête sauvage (Daniel 7, 7) : Rome, sous la tutelle de qui nous vivons encore aujourd’hui...
Car ce sont les enfants de Yaacov qui, en vendant leur frère Yossef, provoquèrent cette descente au point où Yaacov descendit avec eux à cause de la famine qui sévit alors. Lui-même pensait en effet s’en protéger en résidant dans la maison d’un « philanthrope », puisque Pharaon « aimait » Yossef comme son fils (…).
C’est pourquoi, il pensait s’extraire d’Egypte une fois la famine passée, comme il est dit : ‘Nous sommes venus résider (temporairement) dans ce pays, parce que le pâturage manque aux troupeaux de tes serviteurs, la disette étant grande dans le pays de Canaan’, (Béréchit 47, 4).
Mais il n’en sortit pas. Au contraire, l’exil prit des proportions anormales et Yaacov mourut sur place, seuls ses restes montant en terre d’Israël ; les ministres et les conseillers de Pharaon accompagnèrent alors (le corps de Yaacov) en grandes pompes.
Ainsi en est-il de notre exil sous la tutelle de Rome et d’Edom. Ce sont nos propres frères qui ont provoqué notre emprisonnement entre leurs mains. En effet, ils passèrent un pacte avec les Romains (Traité Avoda Zara, page 8/b) sous le règne d’Agrippas, le dernier roi qui gouvernait alors sous le second Temple.
Or, à cause de la famine, les habitants de Jérusalem tombèrent entre leurs mains. Et parce que (cet exil) dépasse les bornes de l’entendement – ne sachant pas quand il prendra fin ! – nous vivons cet exil comme si nous étions comme morts, affirmant : ‘Nos os se sont asséchés, nous avons provoqué notre perte !’.
Pourtant, nous reviendrons de toutes les nations, élevés comme une Min’ha pour l’Eternel. Et quand D.ieu nous relèvera pour que nous vivions devant Lui, les nations nous verront alors dans toute notre gloire et ce jour sera pour elles celui de grandes funérailles ».
Par Y. R
Source Chiourim