Quatre mois sans gouvernement stable et six mois sans budget: 2015 démarre du pied gauche pour l’économie d’Israël handicapée par l’incertitude. Selon le calendrier électoral, le nouveau gouvernement israélien qui sortira des urnes le 17 mars prochain, ne commencera pas à travailler avant le mai ou juin 2015...
Autrement dit, l’économie d’Israël sera dirigée durant les premiers mois de l’année par un gouvernement de transition dont le rôle principal est de liquider les affaires courantes.
Si le prochain gouvernement se met rapidement au travail, l’État pourra espérer avoir un budget voté pour l’année 2015 vers le 1er juillet au plus tôt. D’ici-là, aucune dépense nouvelle ne pourra être engagée, aucune réforme ne pourra être lancée et aucune commande nouvelle ne pourra être passée par les fonctionnaires de l’État.
2015 risque donc d’être une année perdue pour l’économie israélienne. L’attente va être longue surtout lorsque les deux principaux enjeux économiques sont dans l’impasse : la relance de la croissance et la baisse de la cherté de la vie.
RELANCE DE LA CROISSANCE
L’objectif principal de la majorité gouvernementale qui sortira des urnes en mars prochain sera de remettre l’économie israélienne sur les rails de la croissance. Car 2014 s’est achevé avec un rythme de croissance modéré : le PIB a augmenté de 2,5% seulement, ce qui reste très inférieur au potentiel de croissance de l’économie israélienne. Pour 2015, les prévisions de l’OCDE tablent sur une croissance de 3%, mais celles-ci ont été calculées avant la convocation d’élections anticipées.
Par ailleurs, la tenue d’élections anticipées est aussi un gaspillage économique ; il en coûtera aux caisses de l’Etat pas moins de 2 milliards de shekels (420 millions d’euros) pour permettre à l’électeur israélien d’accomplir son devoir civique. Pour l’économie israélienne, ce manque-à-gagner est significatif : un analyste israélien a calculé qu’avec 2 milliards de shekels, il aurait été possible de créer 800 nouvelles start-up.
BAISSE DU COÛT DE LA VIE
Autre enjeu décisif de l’année qui démarre : la baisse le coût de la vie. Deux postes de dépenses des ménages israéliens sont principalement concernés : le logement et l’alimentation.
Côté logement, le gouvernement devra agir non seulement sur la demande (baisse de la TVA ou blocage des loyers) mais surtout sur l’offre (accélération du rythme de la construction). Côté alimentation, il sera nécessaire de briser les cartels nationaux tout en ouvrant le marché intérieur à la concurrence étrangère pour tirer les prix à la baisse.
Autrement dit, le mal est connu, les remèdes aussi ; il ne manque que la volonté politique pour les appliquer. Et un gouvernement stable pour les imposer.
Jacques Bendelac (Jérusalem)
Source Israel Valley