Après Google, accusé de faire le jeu d’Israël sur ses cartes, c’est Facebook qui est pris à partie par les défenseurs de la Palestine. Le site américain est accusé depuis dimanche d’avoir suspendu arbitrairement les comptes de plusieurs agences de presse (Shebab News et Quds News) et journalistes palestiniens, rapporte Al-Jazira. Un hashtag a émergé sur le réseau social ainsi que sur Twitter, accusant Facebook de censure....
Les comptes ont depuis été rétablis, Facebook expliquant qu’il s’agissait d’un « accident ». Mais selon la journaliste Nisreen al-Khatib de Quds News, interrogé par Al-Jazira, « beaucoup de pages Facebook d’agences de presse palestinienne ont été fermées sans raison apparente, au moins cinq pages ».
Une réunion entre des officiels de Facebook et des ministres israéliens
Cette polémique ne sort pas de nulle part. Le Web palestinien est en ébullition depuis mi-septembre, après qu’un groupe de représentants de Facebook s’est rendu en Israël pour rencontrer les ministres de l’Intérieur et de la Justice locaux.
Le gouvernement israélien souhaite depuis un moment légiférer sur le réseau social, qu’il accuse de complaisance vis-à-vis du Hamas.
« Tout comme les vidéos de l’organisation de l’Etat islamique sont traquées et supprimées du réseau, nous voulons qu’ils entreprennent les mêmes actions contre les contenus palestiniens qui incitent au terrorisme », avait déclaré la ministre de la Justice Ayelet Shaked.
Mi-juillet, une ONG israélienne avait attaqué Facebook en justice, aux Etats-Unis, considérant que le réseau social n’en faisait pas assez pour supprimer les comptes et messages liés au Hamas, considéré comme une organisation terroriste aux USA, ce qui relève selon l’ONG plaignante d’une infraction pénale.
En acceptant une réunion au Moyen-Orient, les responsables de Facebook voulaient ainsi éviter la solution législative, trop contraignante pour eux. Alors, selon le cabinet du ministre de l’Intérieur cité par le Guardian, l’exécutif israélien et le site américain se sont mis d’accord pour « créer des équipes qui trouveront comment mieux surveiller et supprimer les contenus incendiaires ».
D’où les réactions indignées sur les réseaux sociaux, plusieurs militants propalestiniens appelant au boycott de Facebook.
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