mercredi 28 septembre 2016

Le Pape a reçu des représentants du Congrès juif mondial







Le Pape François a reçu lundi après-midi, à la Maison Sainte-Marthe, une délégation du Congrès juif mondial. Au cours d’une discussion informelle, rapportée dans L’Osservatore Romano daté du mercredi 28 septembre, le Pape s’est confié sur de nombreux sujets d’actualité. À l’approche de la fête de Roch Hachana, cette visite au Pape était une nouvelle manifestation de l’estime portée à François par les responsables juifs, très reconnaissants suite à sa visite au camp d’Auschwitz en juillet dernier....


  





«On ne peut pas comprendre le christianisme sans ses racines juives», a déclaré le Pape François, en rappelant l’importance d’une «bonne proximité» entre juifs et chrétiens. «Nous devons cheminer ensemble, se rapprocher les uns des autres, mieux se connaître, dialoguer, créer des amitiés et avancer. Nous sommes des enfants d’Abraham !», a lancé le Pape, dont le «silence» à Auschwitz a ému de nombreux juifs, qui ont apprécié ce signe de respect. Mais face aux persécutions dont sont victimes les minorités en Orient, la responsabilité des responsables religieux n’est pas de faire silence, mais au contraire, de «crier» ensemble contre le fondamentalisme.
Les amitiés doivent se développer au-delà des appartenances religieuses, a précisé François.
«Moi je prie pour vous et pour les musulmans, et je sais que beaucoup d’entre vous, et beaucoup de musulmans, prient pour moi.»
Le Pape a aussi évoqué la «fatigue européenne», regrettant que «l’Europe manque de créativité» et que de nombreux États ferment leurs portes face aux migrants.
«Je ne m’immisce pas dans les politiques internes», a toutefois précisé le Pape, qui a regretté que «l’Europe manque de créativité». Très inquiet face à la baisse de la nativité et au manque de travail, François a affirmé qu’il faut reconstruire une «économie sociale de marché» qui puisse vaincre «l’économie liquide» et la rende plus concrète.
Les représentants juifs ont également abordé la question du terrorisme, affirmant que selon des enquêtes récentes, 70% des juifs du monde ont peur de se rendre à la Synagogue pour les fêtes de Roch Hachana. François a fait allusion aux attentats de 1994 commis contre la communauté juive de Buenos Aires, «par des gens de l’extérieur, qui répondaient à des intérêts fondamentalistes».
Concernant l’immigration, le Pape a affirmé qu’il est mauvais de «recevoir sans intégrer». Il s’est réjoui de la scolarisation des enfants des familles syriennes dont l’accueil est pris en charge par le Vatican, et sur l’importance pour les parents de trouver un travail.
Par ailleurs le Pape a été interpellé sur son rôle dans l’accord de paix signé lundi en Colombie. Avec une certaine prudence, le Saint-Père a expliqué que l’accord du 26 septembre n’est pas une conclusion mais le début d’un processus. Avec ce geste, en effet, «la chose n’est pas finie : ensuite, ce sera le peuple colombien, à travers le référendum, qui dira "oui" ou "non".
Moi, je vois deux choses : le président Santos a tout risqué pour la paix, mais je vois aussi une autre partie qui risque tout pour continuer la guerre. Et ceci blesse l’âme», s’est inquiété le Pape François.


Source Radio Vatican