Les résidents israéliens de Jaffa, la partie sud de Tel-Aviv, se sont réunis lundi soir pour protester contre l'extension d'une yeshiva (école talmudique juive) dans un des quartiers traditionnellement arabe de la ville. Arabes et Juifs israéliens ont pris part conjointement au mouvement de manifestation contre ce qui selon eux "va bouleverser l'équilibre délicat de la coexistence (à Jaffa)"...
Les députés de la Liste arabe unifiée Ayman Udeh et Dov Khenin ainsi que la députée Meretz (gauche progressiste) Tamar Zandberg ont prêté leur voix aux manifestants.
"Nous voulons coexister. Culturellement, être plus qu'un c'est mieux que d'être seul", a déclaré Udeh.
"Pourtant, nous souhaitons la diversité pour nous intégrer au sein du cadre d'une égalité plus large. Ce qui se passe ici en revanche est une prise de contrôle colonial, qui s'oppose au processus naturel", a-t-il ajouté.
"Ceux qui viennent (s'installer) ici sont motivés par le nationalisme. A cela s'ajoute un problème de capital: les riches prennent ce qui appartient aux pauvres. C'est un mariage entre le nationalisme et le capitalisme qui pousse les pauvres vers l'extérieur", a-t-il affirmé.
L'école talmudique juive a été fondée il y a huit ans à Ajami, un quartier traditionnellement arabe de Jaffa. En juillet dernier, les médias israéliens rapportaient que les résidents de la rue Siona Tagger dans le quartier avaient remarqué que des centaines de matelas avaient été amenés dans un bâtiment rénové.
Il s'est avéré plus tard que des logements avaient été construits, impliquant une augmentation significative de la présence juive orthodoxe dans le quartier.
Juifs et Arabes ont décidé de s'unir pour manifester contre ce qu'ils décrivent comme une "opération hostile qui va détruire le statu quo" de la localité. "Cette lutte doit être une entreprise arabo-juive conjointe", a déclaré le député de la Liste arabe unifiée.
Les deux communautés vivent ensemble à Jaffa, et cette partie de la ville est décrite comme représentant la "coexistence pacifique". Une augmentation du niveau de vie, allant jusqu'à la gentrification de certains quartiers, a modifié depuis ces dernières années le visage du sud de la ville.
Source I24News