La tendance va en s’amplifiant : les Israéliens laissent de plus en plus d’argent sur leur compte courant, ce qui ne leur rapporte rien. Selon les bilans des banques israéliennes pour le premier semestre 2016, les Israéliens préfèrent les fonds immédiatement disponibles....
En effet, l’inflation quasiment nulle ne pousse pas les épargnants israéliens à placer leur argent sur des comptes d’épargne ; ils préfèrent donc conserver un « matelas de sécurité », qui peut être utile en cas de coup dur. Résultat : l’argent qui dort dans les banques de dépôt d’Israël atteint des montants record depuis le début 2016.
TAUX D’INTÉRÊT NUL
En fait, la tendance à laisser dormir leurs économies va en s’amplifiant : selon les derniers chiffres connus de juin 2016, les fonds dormants se montent à 230 milliards de shekels (55 milliards d’euros) ; c’est 20 milliards de shekels de plus qu’en 2015, année qui totalisait 210 milliards d’argent sur les comptes courants des Israéliens.
L’argent qui dort en 2016 a même triplé au cours des trois dernières années : il se montait à 95 milliards de shekels en 2013.
La raison principale du comportement des Israéliens se trouve dans les taux d’intérêt des comptes d’épargne : ceux-ci frôlent le 0% (au mieux 0,1%), ce qui dissuade les épargnants potentiels à placer leurs argents. Ils conserveront donc leurs économies sur un compte courant, ce qui leur évite aussi la tache de gérer les produits d’épargne.
SIMPLICITÉ ET DISPONIBILITÉ
Dans le contexte d’inflation nulle et de taux dérisoires, l’Israélien préfère donc la simplicité : il conserve son argent sur un compte courant, flexible et facilement disponible.
Autrement dit : ses économies dorment et ne rapportent rien puisque les comptes ne sont pas rémunérés.
Le comportement des épargnants israéliens est aussi dicté par l’absence d’investissements alternatifs ; les obligations et actions présentent un risque que beaucoup ne veulent pas prendre. Seul l’immobilier représente encore un investissement à long terme pour celui qui dispose de fonds personnels suffisants.
MANQUE-À-GAGNER POUR LES BANQUES
Les dirigeants des banques israéliens voient ce phénomène d’un mauvais œil : la baisse de l’épargne des particuliers se traduit par un manque-à-gagner sensible pour les banques.
En effet, au lieu de placer les dépôts collectés, les institutions bancaires se trouvent dans l’obligation de conserver dans leurs coffres d’importantes liquidités : de quoi faire face à d’éventuels retraits massifs en espèces.
Jacques Bendelac (Jérusalem)
Source Israel Valley