vendredi 9 janvier 2015

Logements : les mises en chantier sont toujours à la baisse en Israël


Le ministère du Logement se félicite de la vente massive de terrains à construire en 2014. Mais sur les chantiers, la construction avance lentement. « C’est la faute à Olmert » a déclaré hier le Premier ministre Benyamin Netanyahou, rejetant ainsi sur le gouvernement d’Ehoud Olmert (de 2006 à 2009) la responsabilité de la hausse des prix de l’immobilier...


Or les chiffres montrent que c’est après Olmert que les prix de l’immobilier se sont véritablement envolés : au cours des six dernières années de gouvernement Netanyahou (de 2009 à 2015), le prix des logements en Israël a fait un bond de 52%.
La déclaration du Premier ministre israélien confirme qu’il existe un écart important entre les déclarations des politiciens et la situation sur le terrain ; si la commercialisation des terrains à construire s’est accélérée en 2014, les nouvelles mises en chantier ont reculé la même année tandis que les prix ont continué leur progression.

TERRAINS À CONSTRUIRE : VENTES RECORD DE L’ÉTAT

Il y a quelques jours, le ministre israélien du Logement Ouri Ariel a réuni une conférence de presse pour tirer le bilan de son action durant 2014 : « c’est un jour de fête pour Israël et sa population ; 2014 fut une année record pour la vente de terrains à construire depuis la création de l’État ».

Selon les chiffres de l’agence gouvernementale qui gère le domaine public (The Israel Land Authority), les terrains qui ont été commercialisés en 2014 permettront la construction de 50.551 appartements, soit 34% de plus qu’en 2013.
Les cessions foncières de l’État ont donc connu une accélération en 2014. Même l’objectif fixé par le gouvernement, en début d’année, de vendre des terrains pour construire 41.700 logements, a été dépassé.

Le dernier record de ventes de terrains à construire datait de 1994 (vague d’immigration russe) avec des terrains suffisant pour 45.000 logements.
La répartition géographique des terrains correspondrait aussi à celle de la demande. Selon le ministère du Logement, 67% des terrains commercialisés se trouvent dans les régions à forte de demande comme le centre du pays, Tel Aviv, Haïfa et Jérusalem ; 34% des terrains se situent dans les régions du nord et du sud du pays.

MISES EN CHANTIER : REPLI EN 2014


À en croire les chiffres publiés par le ministère du Logement, la pénurie de logements en Israel serait en passe de disparaître.

Certes, la vente massive de terrains en construire est une condition nécessaire pour faire imploser la bulle immobilière ; mais pas suffisante.
Après l’achat des terrains, les promoteurs doivent surmonter toute la bureaucratie pour obtenir les autorisations nécessaires et décrocher les crédits bancaires pour lancer la construction.
Malgré la bonne volonté du gouvernement israélien, il semble que les promoteurs ne soient pas disposés à accélérer le rythme des mises en chantier ; durant les neuf premiers mois de 2014, 32.850 logements ont été mis en chantier, soit 7,4% de moins que l’année précédente. La politique immobilière en zigzag du gouvernement en est aussi pour quelque chose.

Jacques Bendelac (Jérusalem)


Source Israel Valley