Daniel Pipes, journaliste et figure médiatique du courant néoconservateur américain, écrit dans un article " Israël, l'Amérique et les délires arabes " daté de mars 1991 : " Cette guerre qui est menée contre nous est une guerre sioniste ", a déclaré Saddam Hussein à un journaliste de télévision à la fin de Janvier, " le sionisme est seulement ici en train de nous combattre à travers le sang américain "...Analyse...
Mais quand Bagdad veut peindre le président Bush comme « un archi-Satan » à la Maison Blanche, Israël, alors se rapetisse en devenant la dupe du mal de l'Amérique. »
Evidemment, seule une de ces caractérisations d'Israël peut être vraie : soit elle dirige la politique du Moyen-Orient de Washington, soit elle sert les intérêts impériaux américains - mais pas les deux. »
Des contradictions similaires ont été avancées depuis le début de la crise du golfe Persique.
Le 24 Juin 1990, un peu plus d'un mois avant l'invasion irakienne du Koweït, un journal de Bagdad s'est plaint que le gouvernement des États-Unis simplement faisait écho des décisions prises en Israël, qu'il manquait d'une « politique d'indépendance » sur le conflit israélo-arabe.
Puis, quatre jours plus tard, le 28 Juin, un autre quotidien de Bagdad a proposé exactement la thèse contraire, proclamant que les Etats-Unis depuis des décennies « ont utilisé l'entité sioniste comme instrument pour protéger ses intérêts dans la région. »
Les Irakiens ne sont pas seuls à adopter ces positions contradictoires. Gamal Abdel Nasser, le leader égyptien charismatique, avait l'habitude de déclarer que, si ce n'était pas dû à l'aide britannique, l'idée d'un Etat sioniste serait restée un « fantasme fou. »
Dans le même temps, il souscrivait à une forme extrême de théorie du complot juif : « trois cents sionistes, dont chacun connaît tous les autres, gouvernent le sort du continent européen. » Son successeur, Anouar El-Sadate avait même pu décrire Israël comme le « gendarme » de Washington dans le Moyen-Orient, tandis qu'à d'autres occasions il maintenait que la politique américaine met « les intérêts d'Israël avant ceux des Etats-Unis eux-mêmes. »
En quoi c’est choquant ou faux de dire qu’Israël dirige la politique du Moyen-Orient de Washington, ou qu’elle sert les intérêts impériaux américains ? Pourquoi une seule prémisse est vraie, et non l’autre ?
Dire qu’Israël dirige la politique moyen-orientale américaine pour dominer la région moyen-orientale, ou dire que les USA utilisent Israël, pour le même objectif, revient à poursuivre les mêmes buts, la même domination, tant pour Israël que pour Washington. « Les USA et Israël ont besoin de l’un et l’autre pour dominer, via le Moyen-Orient où sont entreposées les plus grandes réserves pétrolières, le monde ».
Une vérité d’ailleurs perçue sur le terrain par la force même des événements qui ont fait l’Histoire du XXe et ce début du XXIe siècle. Sinon comment expliquer le soutien inconditionnel des États-Unis à Israël ?
Comment expliquer cette baisse rapide et excessive du pétrole en moins de 6 mois ? Le baril de pétrole WTI de 105 dollars à moins de 50 dollars, parce que la Banque centrale américaine (FED) a décidé de fermer le robinet monétaire des pétrodollars (Quantitative easing) au premier semestre 2014.
On peut comprendre ce que laisse entendre Daniel Pipes dans ce qu'il écrit « la perplexité arabe tenace - pourquoi le gouvernement américain semble privilégier 4 millions de juifs sur 150 millions d'Arabes. »
1.L'Histoire est fidèle à elle-même
Comment est-ce possible, un Etat, à peine né en 1948 par la volonté des grandes puissances, a pu mettre en échec les forces armées de quatre pays arabes (Egypte, Irak, Liban, Transjordanie) ? Un prodige de David contre Goliath ? Bien plus, dans ce conflit, Israël a encore conquis 26% de territoires supplémentaires par rapport au plan de partage.
Peut-on un seul instant penser « que si l’inverse s’est opéré » , que ce sont les forces armées arabes coalisées qui ont défait les forces israéliennes, que serait-il advenu de ce nouvel Etat ?
Les Palestiniens seraient-ils restés sur leur terre ? Et les communautés juives ? C’est une possibilité, vu le rapport des forces. Qu’en sera-t-il du plan de partage de la Palestine, voté par l’Assemblée générale de l’ONU, à New York, le 29 novembre 1947 ? Sera-t-il lettre morte, comme tant de résolutions qui n’ont pas été suivies d’effet ?
Il est évident que tout a été prévu, tout a été planifié par les puissances occidentales, en particulier par les États-Unis. Même l’URSS a courtisé Israël dans la perspective d’avoir un pied dans cette région centrale du monde, qui se trouve au confluent de trois continents, l’Afrique, l’Asie et l’Europe. Deux cartes majeures y recèlent, le canal de Suez et les plus grands réservoirs de pétrole du monde.
D’ailleurs, en 1956, la donne a changé, l'équilibre des forces de 1948 s'est transformé. Le deuxième conflit israélo-arabe se limite à la seule Egypte. Fait nouveau, ce n’est plus seulement Israël mais « une alliance tripartite entre deux puissances coloniales, la France et le Royaume-Uni et Israël pour agresser un seul pays arabe, l’Egypte ».
La guerre qui éclata en 1956, suite à la nationalisation du canal de Suez par l’Egypte, fait ressortir une nouvelle fois la politique impérialiste sioniste, comparable à celle des puissances coloniales.
Non seulement Israël a chassé plusieurs centaines de milliers de Palestiniens de leur patrie, et les a traités en réfugiés dans les autres pays, les a exproprié de leurs maisons, de leurs terres et de leurs biens personnels, et a construit des colonies sionistes à leur place, mais cette fois-ci, cherche à mettre la main sur le Canal de Suez. Un lieu géostratégique qui opère une jonction de la mer Méditerranée à l’Océan indien.
Sauf que, cette fois-ci, les deux puissances coloniales et le nouveau Etat sioniste « n’ont pas tenu compte de l’Histoire ».
L’Histoire ne donne pas à tous les coups la victoire sinon l’humanité serait sans sens. Pour la première fois, le rappel à l’ordre de l’Occident est intimé par l’Union soviétique.
L’URSS menace la France, le Royaume-Uni et Israël d’une riposte nucléaire, en cas de poursuite de l’offensive. Que l’OTAN rappelle à l’URSS qu’il riposterait ne change rien à la crise. L’URSS s’est engagée publiquement et mondialement à une riposte militaire, ce qui ne pouvait que s'opérer au cas où les puissances-agresseurs n'obtempèrent pas.
Une telle menace ne pouvait que faire sortir les États-Unis de leur passivité encline à l’agression tripartite, et l'amener à demander le retrait des forces occidentales. Bien plus, devant le danger soviétique, les États-Unis envoient leurs forces interférer dans le dispositif franco-britannique.
En juin 1967, l'Histoire du monde ne surprend pas outre- mesure. « Fidèle à elle-même, elle ne fait que confirmer ce qui était en puissance » . En effet, la guerre-éclair des Six Jours a cherché à laver l’affront arabe et de l’Union soviétique de ce qui s'était produit en novembre 1956.
Il était évident que, pour mener une telle guerre-éclair contre l’Egypte, la Jordanie et la Syrie et qui s’est soldé par une victoire éclatante pour Israël, c'est que cette guerre a été minutieusement préparée dans les officines occidentales. Israël n'a été qu'un exécutant et probablement avec jonction de forces occidentales.
Des avions de guerre occidentaux peuvent être facilement repeints. Qui va contrôler les aérodromes de l'OTAN ou d'Israël ? Une « guerre préventive sans déclaration de guerre », à la suite du blocus du détroit de Tiran aux navires israéliens, et qui a mis hors de combat l’aviation égyptienne au sol, ne pouvait qu’octroyer la victoire d’Israël sur les armées arabes, sans couverture aérienne.
2.Les « enjeux des Terres » qui ont commandé la naissance de l’Etat d’Israël
Mais là encore rien n’est pérenne en Histoire, la tactique militaire s’apprend. Et surtout ce que l’Occident et Israël oublient, c’est que « La PUISSANCE ENGENDRE La PUISSANCE ». « Une défaite aujourd’hui prépare une victoire demain ». C’est une loi historique. Il y a un équilibre-déséquilibre et de nouveau un équilibre dans les forces qui maintiennent les structures de l'humanité-monde.
Et si dans un sens caché, herméneutique, la greffe violente d’Israël en terre d’Islam, puisqu’elle a été rendue possible et s’est réalisée par les forces historiques, qui sont allés au-delà des puissances occidentales, ne relève que des « Lois de la Nécessité ».
« Tout ce qui est et vient à être est nécessaire », et CELA ON NE PEUT L'OUBLIER.
C'est ce que l’on doit comprendre de la phénoménologie de l’Histoire de l’humanité. Et cela va « au-delà des souffrances des peuples », un passage malheureusement obligé par lequel doivent passer les peuples.
Comme on l'a déjà dit dans les écrits précédents, « le Mal historique travaille pour le Bien, et le Bien travaille contre le Mal historique ».
Si Israël n’avait pas existé, les pays arabo-musulmans n’auraient pas été ce qu’ils sont aujourd’hui. Et Israël ne serait pas lié à ce seul Etat d’Israël qui n’aurait certainement pas existé s’il n’y avait pas les formidables réserves de pétrole dans cette région du monde, ni s’il n’y avait pas ce canal de Suez, à l'embouchure du Sinaï. Les puissances occidentales n’auraient aucun intérêt à financer et à armer les sionistes juifs parce qu’il n’y a rien à dominer dans une région qui serait sans intérêt pour leur domination.
De même, s’il n’y avait pas ces richesses pétrolières ni de canal de Suez, il n’y aurait certainement pas d’accords Sykes-Picot, de 1916. Les pays arabes seraient ce qu’ils étaient, des peuples musulmans sans intérêts géostratégiques, mis à part les Lieux Saints.
Aussi, peut-on énoncer cette vérité, l’Homme comme les peuples sont que ce que ressortent leurs « Terres d’accueil ». Pour l’exemple, si l’Amérique n’était qu’un vaste désert, elle n’aurait jamais été ce qu’elle est aujourd’hui. Une Terre qui rayonne sur les autres terres. Les hommes sont ce par quoi est leurs terres. Une terre pauvre en fera un peuple pauvre, une terre riche en fera un peuple riche.
Précisément, ce sont « ces enjeux des Terres qui ont commandé la naissance de l’Etat d’Israël », et non comme on le croit, la volonté des sionistes. Dusse-t-elle être déterminante dans les affaires américaines et européennes, la volonté sioniste ne reste qu’un instrument au service des grandes puissances pour la domination de ces terres.
La création d’un Etat israélien serait sans sens, sans but s’il n’y avait pas un facteur déterminant, bien au-dessus du facteur sioniste, bien au-dessus des hommes juifs, arabes, européens et américains. On ne finance ni on n’arme jamais rien pour rien, jamais rien sans rien. La Terre pour ainsi dire se finance par elle-même, par ses propres richesses qu’elle détient. Et c’est là une vérité intangible dans les relations internationales et ceci, de tout temps – « l’homme a toujours convoité les terres riche des autres ».
3.Les États-Unis qui ne patientent pas sont surpris de ce qu'ils ont toujours cru, une « superpuissance mondiale »
La guerre du Kippour est venue, d’une manière magistrale, démontrer que « La Puissance Engendre la Puissance ». En effet, en octobre 1973, la guerre préventive s’est cette fois opérée du côté égyptien.
La « Ligne Bar-lev » qui était estimée imprenable et qu’elle ne pouvait être détruite que par des armes nucléaires tactiques fut balayée par de simples pompes à eau.
Et il fallait y penser, un « génie arabe », force de le dire, ce à quoi n'ont pas pensé les stratèges israéliens, américains et européens. Pourtant censés être les plus intelligents, les plus préparés compte tenu de l'emploi tactique, des rapports de force et du matériel de guerre.
Selon l'histoire, c'est un simple sous-lieutenant égyptien qui a donné l'idée à une question de l'état-major égyptien de l'époque « comment abattre la ligne de Bar-lev jugé imprenable », une ligne défensive israélienne construite sur du sable.
Une guerre qui restera dans les annales de l’Histoire. Pour la première fois, Israël comme les États-Unis ont compris qu’ils doivent lâcher du lest, et doivent tout faire pour amener l’Egypte à sortir du front arabe. Israël n’était pas de taille avec l’Egypte, sinon ni Israël ni les États-Unis n’auraient accepté de négocier avec l’Egypte.
L’Egypte plus que la Syrie et l’Irak, a rompu l’équilibre géostratégique tissé par la superpuissance américaine. Ainsi se comprend que la première phase de l’histoire du Proche et Moyen-Orient s’est terminée, et qu’une nouvelle phase va commencer, mettant en prise cette fois-ci non seulement Israël, mais les puissances occidentales, à la tête desquelles les États-Unis.
Le Liban, après la guerre des Six Jours et l’occupation de la Cisjordanie et de Gaza en 1967, puis la répression jordanienne contre les fédayins palestiniens en 1970 (Septembre noir) sera amené à devenir le foyer du sentiment panarabe et révolutionnaire.
Les séquelles de cette guerre civile libanaise resteront gravées dans la mémoire des communautés libanaises (chiite, sunnites, druze, chrétienne).
Mais c’est l’irruption de l’Iran islamique, en 1979, qui va changer les donnes et marquer définitivement la région proche et moyen-orientale.
Les Américains, à peine avoir sorti l’Egypte du front arabe, qu’un nouveau pays musulman va de nouveau menacer l’équilibre israélo-américain dans la région. C'est un peu comme « La Nature a horreur du vide ».
On peut dire que l'Histoire s'est chargée de remplacer l'Egypte par un acteur encore plus redoutable, l'Iran, qui va menacer entièrement l'ordre israélo-américain de la région proche et moyen-orientale.
Deux guerres atroces, à la suite de l'avènement d’un régime politique islamiste en Iran, vont s’enclencher à un court intervalle et durer presqu'une décennie. L’Histoire s’est accélérée entre 1975 et 1990. Les atrocités commises dans les trois guerres : guerre Irak-Iran, guerre URSS-Afghanistan et guerre civile au Liban, changeront la nature même de la guerre.
Israël est désormais dépassé par les événements. LA PUISSANCE ENGENDRÉE Depuis l’Avènement du Petit Israël A DEPASSE TOUT CE QUI A D'IMAGINABLE.
Israël n'est désormais cantonné que de ce qui est la Palestine, et ce qu’elle a pris de la Syrie et du Liban. Depuis son retrait du Liban et le peu glorieux fait d’arme le « massacre de Sabra et Chatila » en 1982 – un crime parmi tant de crimes perpétrés contre l’humanité –, elle n’est plus maître ni de son destin ni des intérêts de l’Amérique.
Elle doit désormais remettre son sort entre les mains de son protecteur, l’Occident, essentiellement à l’Amérique, et aussi en contrepartie des gages américains, son « arsenal nucléaire » tant médiatisé à dessein.
Avant même que l’Union soviétique soit broyée, il faut dire « broyée par cette région centrale du monde, trois fois sainte », les États-Unis ne patientent pas et s’attaquent déjà à cette terre, en visant d’abord l’« Irak ».
Une guerre peu glorieuse, une guerre essentiellement technologique par les airs, en 1991. Ne pouvant entrer en Irak de peur de se trouver « pris dans les filets d’un deuxième Vietnam » – l’Irak, à cette époque, était considérée la quatrième armée du monde.
Les États-Unis attendront plus de douze ans d’embargo et de désarmement pour attaquer et occuper l’Irak en 2003. Cette énième agression américaine sur des pays libres ne s'est faite que lorsque les stratèges du Pentagone, ne tirant pas de leçon de l’histoire, « ont pensé que le Fruit est mûr ». Mais ils l’apprendront à leurs dépens. Les États-Unis n’y échapperont pas, la guerre en Irak se transformera en un véritable Vietnam, dès 2004.
Le doute désormais s’installe dans l’esprit des décideurs du monde. « Comment ce petit peuple irakien qui n’est adossé à aucune grande puissance comme l’était le Vietnam du Nord qui avait la Chine à ses frontières et les rotations de 300 000 chinois dans les théâtres de combat, et l’aide militaire massive de l’URSS et de la Chine, a pu uniquement par des volontaires moudjahidines mettre en échec l’armée la plus puissante du monde ».
L’enlisement des États-Unis en Irak était total, tout ce qui était américain en Irak était attaqué par simplement des mains d’hommes qui luttaient pour leur liberté, leur dignité. Que peut-il un char américain contre un seul homme embusqué et armé d’un RPG7 ? La Route de l’Aéroport de Bagdad était appelée la « route des RPG7 ».
Précisément, ces hommes qui combattaient avaient la Terre irakienne pour eux, « un esprit de la terre les protégeait », et malgré les milliers de morts irakiens, l’esprit renaissait dans ceux qui vivaient. Alors que l’esprit de ceux qui agressaient les abandonnait. La Terre irakienne était elle-même contre les Américains – ils semaient la mort.
Il y a une « Métaphysique-monde dans le rapport agresseur-agressé », qui n'est pas perçu par l'homme. Non qu'il ne la pense pas, mais qui ne se laisse pas penser par celui qui poursuit une cause injuste. Et, c'est ce qui ressort dans tout conflit, quelle que soit sa durée. Avant même l’homme, c’est cette Métaphysique-monde qui règle les problèmes des hommes. Pour l’exemple, l’Amérique n’a rien appris du Vietnam, ni de l’Union soviétique en Afghanistan. « Elle a eu, à son tour, à l’apprendre en Irak. »
A l'instar de l'URSS qui a disparu de la scène de l'Histoire, les Américains, depuis leur échec en Irak et en Afghanistan, doutent probablement de leur statut de superpuissance. Pour la raison unique qu'ils ne peuvent vaincre les peuples. Le temps de l'ancienne Rome est désormais révolu, en ce début de troisième millénaire.
4.Israël face à la « Métaphysique-monde »
Il faut le dire « Le pouvoir de la force ne peut rien contre l’esprit des hommes, a fortiori lorsque les hommes ont conscience de leur terre, qu’ils doivent la défendre quel que soit le prix qu’ils ont à payer ». La Terre est porteuse d’espoir, l’homme ne fait qu’espérer en son sein.
La différence entre un Irakien, un Libanais et un Israélien, c’est que l’Irakien comme le Libanais espère dans leur terre, elle est à eux, octroyé par la « Métaphysique-monde ».
Ce qui n’est pas le cas des Israéliens qui ont agressé, tué, avec l’aide des puissances, rejeté la plus grande partie du peuple qui y vivait. Il y a cette conscience de cette spoliation qui reste dans les consciences des hommes. Israël ne pourra jamais s’en départir jusqu’à ce qu’elle y remédie, y apaise cette blessure infligée au peuple palestinien.
Cependant, Israël n’est pas seul dans le conflit avec cette terre qu’elle occupe pour ainsi dire indûment puisqu’elle l’a occupée par la force, et par les intérêts géostratégiques qu’Israël peut apporter aux grandes puissances. Donc il y a un double facteurs qui font que cette « terre convoitée » a un rôle historique à jouer dans l’évolution du monde. Donc Israël comme les grandes puissances se trouvent enserrés dans cette problématique-monde.
Aujourd’hui, après la débâcle américaine en Irak, et son retrait annoncé d’Afghanistan, les États-Unis se sont vus signifiés les limites de leur puissance. Ils ne sont puissance que si, en face, cette puissance est corrélée par la faiblesse de l'autre puissance.
Or, aujourd’hui, au vu même de l’évolution des conflits armés, il est réaliste de dire qu’il n’y a pas de faiblesse, que toutes les terres comme leurs peuples se valent. Par conséquent, au lieu de s’arcbouter dans une position chimérique d’assiégée, alors que c’est Israël qui assiège, et de croire à son protecteur américain qui lui-même n'arrive pas à sortir de ses contradictions, ce nouvel Etat juif doit apprendre à aller dans le sens de l’Histoire.
« Créer des bantoustans autour de lui, c’est créer la menace, c’est ne pas sortir de la menace même sur son existence. »
Il y a des appels pacifiques de la communauté internationale aujourd’hui pour régler le problème de la Palestine, et ces appels sont réels, et Israël doit tout faire pour régler, pour tourner cette page de l’Histoire.
« Il y a aussi le peuple israélien lui-même pris en otage, il y a des Israéliens qui sont conscients que leur survie en tant qu'Etat passe par faire la paix avec ceux qui ont été spoliés de leurs terres. » Il faut qu'il y ait une éclaircie de vision chez tous les acteurs en Israël pour sortir de cette situation sans avenir.
Il faut se dire qu’il y a une « Métaphysique-monde » qui règle les problèmes du monde, et ne pas croire que cette « Métaphysique-monde » impose tout aux hommes. Une telle situation serait sans sens, une situation fatale et sur laquelle l’homme n’a pas de prise serait incompréhensible, voire impossible. Mais il y a une alternative où la « Métaphysique-monde agit lorsque l’homme n’agit pas, lorsqu'il devient aveugle, lorsqu'il ne réfléchit qu’à son intérêt immédiat, sans penser aux conséquences de ses actes ".
Il y a une possibilité pour Israël encore disponible pour sortir de « ce cercle vicieux de puissance qu’il veut encore faire durer », alors qu’Israël n’est qu’un petit pays, que toute sa puissance est artificielle, et le doit surtout à la superpuissance américaine.
5.Il est encore temps pour Israël de corriger le tir – l'Histoire n'attendra pas
Israël doit cesser d’être un bastion avancé des intérêts occidentaux, et penser à s’intégrer dans cette grande communauté que constituent le Proche et le Moyen-Orient. Comme le laisse entendre Daniel Pipes.
« Est-ce que les Arabes voient Israël comme le bastion avancé des intérêts occidentaux ou la puissance cachée derrière la prise de décision de l'Occident ? La logique veut que soit Washington dise à Jérusalem ce qu'il faut faire, soit Jérusalem intimide Washington.
Pourtant, de nombreux musulmans, Arabes et Iraniens (même quelques Turcs) semblent ne pas sentir de contradiction entre ces deux visions d'Israël qui leur sont chères. Elles coexistent gaiement côte à côte, même chez le même individu et dans le même discours-sans même un soupçon de tension intellectuelle ou d'incohérence. »
Précisément, point besoin de soupçon de tension intellectuelle ou d’incohérence, l’incohérence réside précisément dans le lien qui lie Washington à Israël, qui veut que lorsque Washington ne peut rien, c’est à Israël de pouvoir à la place de Washington.
Or, la région au Proche et Moyen-Orient est mouvante est extrêmement dangereuse. Et pour ne citer que les menaces israéliennes de bombarder l’Iran, nous avons ce duo de menaces « toutes les options posées sur la table américaines contre l’Iran » qui alternent avec les « plans d’attaques des sites nucléaires iraniens par Israël, relayés par tous les médias du monde ». Ce jeu de mise en scène psychologique peut aller très loin, et si ces menaces avaient été mises à exécution ? Peut-on croire qu’une guerre contre l’Iran se serait limitée à une guerre conventionnelle ?
La Première Guerre 1914-1918 était censée durer quelques mois, elle a duré quatre ans et s’est étendue à une grande partie du monde. La Deuxième Guerre a terminé le reste, elle a changé la face du monde.
Et un « Iran nucléaire claironné depuis plus d’une décennie » ne peut que maîtriser tout le cycle nucléaire, par conséquent « le conflit entre Israël et l’Iran peut se transformer en conflit nucléaire ». « Un Téhéran rasé ou un Tel-Aviv rasé ne changera rien aux donnes de l’Histoire. » L’Amérique aura simplement actionné un « fusible », il aura sauté comme il le fut pour Hiroshima et Nagasaki pour obtenir la reddition du Japon.
« Téhéran rasé sera le prix à payer pour asseoir l’Iran en grande puissance nucléaire dans le monde. » Mais un « Tel-Aviv rayé de la carte aura un coût beaucoup plus grand pour le peuple juif ». Il reste que ni l’AIPAC ni toute la multitude d’organisations juives à travers le monde n’effaceront cette événement, qui ne sera plus une blessure ni une plaie béante mais la plus grande calamité, le plus grand désastre qu'aurait connu le peuple juif dans l’Histoire.
C’est précisément dans ce tournant de l’Histoire, en ce début du XXIe siècle, qu’Israël doit chercher pacifiquement en mettant tout ce qu’il faut pour s’intégrer dans le monde proche et moyen-oriental. Et ne pas attendre que la « Métaphysique-monde » s’en charge, qui le fera certainement avec d’autres méthodes beaucoup moins pacifiques que l’homme pourrait penser.
Quel que soit le cours de l’histoire à venir de cette région centrale du monde, Israël n’a pas de choix sinon de se concilier avec les peuples environnants et débuter une nouvelle histoire pour son existence.
Un proverbe arabe dit « Faire comme son voisin, ou changer la porte de sa maison », ce qui signifie que s'intégrer à son voisinage, ou changer d'endroit, de domicile.
Pour clore cette analyse, il faut dire que l’erreur d’Israël est d’avoir cru en 1948 qu’il allait remplacer la puissance coloniale britannique et régner sur le monde arabe comme la France et le Royaume-Uni l’ont fait avant lui. Mais l’Histoire avance, et « Hier n’est pas aujourd’hui ». Les peuples musulmans ont appris, la puissance s’est équilibrée.
De plus, on ne règne sur une terre que si l’on construit, or Israël, sous la houlette et le blanc-seing de l’Amérique, n’a fait que détruire hommes, femmes, enfants et maisons pour qu’il survive et survive la puissance de l’Amérique. Ce qui n’est pas juste aux yeux de l’« Histoire et de l’Essence ». Il est encore temps de corriger le tir. L’Histoire n’attendra pas, et « il ne tient qu’à Israël de prendre le bon chemin historique ».
Medjdoub Hamed
Source Agoravox