lundi 24 février 2014

Jérusalem est-elle vraiment juive ?



Cette question peut paraître stupide , mais dans le milieu universitaire et dans des domaines tels que l'histoire révisionniste ou même l'archéologie biblique, des chercheurs ont jeté un doute sur le lien intrinsèque qui existerait entre le Judaïsme et Jérusalem. Le Waqf, l'autorité musulmane qui administre le Mont du Temple, affirme depuis des années qu'il n'y a jamais eu aucun temple à cet emplacement. Plus grave encore: durant ces dernières décennies, l'idée même qu'Israël est la patrie historique du peuple juif et Jérusalem sa capitale sacrée est également contestée de la part de sources bien plus sérieuses.

Pour un nombre croissant d'universitaires et d'intellectuels, le roi David et son royaume unifié de Juda et d'Israël, symbole constitutif de la nation juive depuis 3000 ans, ne serait que pure fiction. La version biblique de l'histoire est jugée peu fiable et est rejetée par un ensemble de chercheurs, dont certains sont ouvertement engagés politiquement, au prétexte que le récit traditionnel a été récupéré par les Sionistes pour justifier leur main-mise sur les terres des Arabes Palestiniens. Le plus virulent de ces accusateurs est Keith Whitelam, de l'Ecole de Copenhague, partisan d'une vision "biblique minimaliste", et dont l'ouvrage le plus connu est "L'invention de l'Israël antique : le baillonnement de l'histoire Palestinienne".
En Israël même, cette nouvelle école a trouvé un écho. Israël Finkelstein, le directeur du Département d'Archéologie de l'Université de Tel Aviv, avait commencé, il y a quelques années, à lancer une théorie selon laquelle les récits bibliques faisant de Jérusalem le siège d'une puissante monarchie unifiée sous les règnes de David et Salomon étaient entièrement faux. Ses affirmations, basées sur des méthodes scientifiques qui lui faisaient dater l'importance de Jérusalem trois siècles plus tard que le royaume de David, lui avaient valu les sarcasmes des archéologues traditionnels. Mais son livre "La Bible révélée" se retrouva sur la liste des best-sellers du "New York Times" et les médias bienveillants en firent leur chouchou. Il concluait en affirmant que, en supposant que David et Salomon aient bien existé, ils n'auraient été que des roitelets de montagne et Jérusalem un pauvre village tribal. Il prétendait que le mythe du roi David avait été créé par une secte de prêtres désireux de se forger une histoire glorieuse.

Une erreur d'emplacement.

Mais les pourfendeurs de l'histoire juive biblique se sont vu récemment porter un rude coup lorsqu'une archéologue courageuse et enthousiaste a entamé récemment de nouvelles recherches. Le docteur Eilat Mazar, une autorité mondiale pour tout ce qui touche au passé de Jérusalem, a fait quitter au roi David les pages de la Bible pour le replacer dans le cours de l' Histoire. Les récentes fouilles entreprises par Mme Mazar dans la cité de David, au sud du Mont du Temple, ont ébranlé le monde de l'archéologie. Elle a en effet mis au jour un édifice massif qui sommeillait là depuis 3000 ans et dont elle pense qu'il s'agit du palais du roi David.
Pour Eilat Mazar, 48 ans, directrice de l'Institut d'Archéologie du Centre Shalem, cette découverte vient récompenser des années d'efforts et de spéculations. Dès l'adolescence, elle était plongée dans des ouvrages d'archéologie et travaillait en étroite collaboration avec son grand-père, le celèbre archéologue Benjamin Mazar à qui l'on doit d'avoir dirigé les fouilles du mur méridional près du Kotel. Elle est titulaire d' un doctorat en archéologie de l'Université Hébraïque de Jérusalem, est l'auteur du "Guide complet des fouilles du Mont du Temple", et a participé, dans les années 70 et 80 aux fouilles supervisées par Yigal Shilo dans la Cité de David. Les découvertes importantes faites sur ce site, en particulier un énorme mur désigné comme "la structure en pierre à degrés" (dont Yigal Shilo pensait qu'il s'agissait d'un mur de soutènement du palais royal de David ou d'une partie de la citadelle jébuséenne qu'il avait conquise) ont poussé Mme Mazar à continuer à chercher à localiser le palais de David lui-même.
Certains archélogues ont renoncé à chercher le palais parce que, selon Mme Mazar, ils cherchaient au mauvais endroit. Ils pensaient trouver le palais à l'intérieur des murs de l'antique cité jébuséenne conquise par David et qu'il avait nommée " Ir David " (la Cité de David). La cité, bien que solidement fortifiée, soit par des escarpements naturels, soit par des murailles, s'étendait sur une très petite surface: quatre hectares et demi en tout. On ne trouva jamais trace là du magnifique palais dont nous parle la Bible. De là à déclarer que le royaume de David n'avait jamais existé, il n'y avait qu'un pas.
Mais Mme Mazar avait toujours suspecté que le palais se trouvait à l'extérieur de la cité originelle et se fondait sur la Bible pour cela. Lorsque les Philistins apprirent que David avait été oint, ils se préparèrent à l'attaquer pour s'emparer de lui. Ceci se passait après qu'il ait conquis la forteresse de Sion, qui était le centre de la cité, et qu'il ait édifié son palais. La Bible dit que, David l' ayant appris, " il descendit vers la forteresse " (Samuel II, ch5, v17), ce qui suppose qu'il descendit de son palais, qui se trouvait plus haut sur la colline que la citadelle/cité.
"Je me suis toujours demandé, dit Mme Mazar, d' où descendait-il ? Ce devait être de son palais au sommet de la hauteur, à l'extérieur de la cité jébuséenne originelle". Elle dit n' avoir jamais douté de son intuition quant à l'emplacement du palais. Ce qu'elle a mis au jour est une section de mur très large, courant d'ouest en est sur une longueur d'environ 30 mètres, le long des fouilles actuelles (sous ce qui, jusqu'à cet été était le lieu d'accueil des visiteurs de Ir David) et se terminant en un angle tournant vers le sud, ce qui suppose qu'il s'agirait d'un très grand édifice.

Une scientifique, pas une philosophe.

On a retrouvé, dans la poussière entre les pierres, des fragments de poterie datant du 11ème siècle avant l'ère chrétienne, période pendant laquelle David établit sa monarchie. En se basant sur le texte biblique et sur des preuves historiques, Mme Mazar pensait que David avait construit son palais à l'extérieur des murailles de la cité jébuséenne, fortifiée mais exiguë, qui existait déjà 2000 ans auparavant. Et en fait, la structure est bâtie au sommet de la colline, directement sur le roc, le long de la limite nord de la cité, et sans aucun soubassement archéologique, ce qui tendrait à prouver qu'il s'agit d'une extension vers le nord de la limite septentrionale de la cité.
Ce qui a le plus étonné Mme Mazar, c'est à quel point le bâtiment est proche de la surface: tout juste un ou deux mètres sous terre. "Les sceptiques disaient: il y aura tellement de couches superposées et de vestiges d'autres cultures. Cela ne vaut pas la peine de creuser, c'est enfoui trop profondément !" J'ai été sidérée de voir avec quelle facilité nous l'avons dégagé et à quel point il était bien préservé, comme s'il avait attendu 3000 ans pour que nous le découvrions" dit-elle.
Mme Mazar se défend énergiquement d'être une sorte d'émissaire divin grâce auquel se révèlerait l'éternité du royaume de David. "Je suis une scientifique, dit-elle, pas une philosophe. Ce qui m'impressionne, c'est combien ces structures complexes sont belles et bien conservées, et comment elles ont pu être préservées et protégées pendant autant de générations. En fait, lorsque j'ai entrepris les fouilles, je m'était préparée à toutes les éventualités. J'étais même prête à accepter l'hypothèse de Finckelstein si les faits la confirmaient. Mais je suis juive et israélienne et je ressens une grande joie lorsque la réalité sur le terrain correspond aux descriptions de la Bible. De nos jours, il est de bon ton de dire que David et Salomon n'ont jamais existé et qu'il n'y a jamais eu de Temple ni de prophètes.Mais voilà que soudainement, les pierres nous parlent ".

Les références bibliques

La Cité de David, qui s'étend au sud de la colline sur laquelle les deux Temples se sont successivement élevés, est le véritable cœur de Jérusalem . C'est à partir d'elle que la ville telle que nous la connaissons aujourd'hui a grandi et s'est développée au cours des siècles. Selon la tradition, le premier événement important qui s'y soit produit fut la rencontre entre Abraham et Melchitsedek, le roi de Shalem. Le roi David, guidé par une inspiration divine, choisit cette ville pour en faire la capitale de son royaume unifié. Et plus les archéologues mettent au jour des vestiges nombreux et les authentifient, plus il est facile de se faire une idée du peuple qui vécut ici, au cours de cette période-clé de l'histoire juive qu'est l'époque du Premier Temple décrite par les Prophètes, et qui s'est déroulée dans ces lieux-mêmes.
La Bible relate que David fit venir le Tabernacle de Dieu dans cette Jérusalem originelle et l'y installa de manière définitive. Il agrandit la ville et en fit sa capitale spirituelle et économique. Selon la tradition juive, il accomplit en cela la volonté divine d'établir une monarchie spirituelle qui durerait jusqu'à la Rédemption finale.
"L'édifice que nous avons mis au jour est une construction complexe qui a dû coûter une fortune. Quant aux dates, elles concordent, dit Mme Mazar. C'est bien le genre d' entreprise que l' on est en droit d' attendre d' un nouveau souverain qui veut faire de la ville qu' il a conquise sa résidence permanente, et pour laquelle il nourrit des projets ambitieux de développement."
D'après la Bible, le palais de David fut construit grâce aux matériaux et aux ouvriers envoyés par Hiram, roi de Tyr, le souverain phénicien de l'époque qui avait été son allié contre les Philistins. Mme Mazar, dont les fouilles d'Achziv, sur la côte nord d'Israël, ont fait une spécialiste en matière d'architecture phénicienne, affirme que ce bâtiment porte la marque d'une construction phénicienne qu'on ne trouve nulle part ailleurs dans les collines de Judée.
De nombreux détails sur le palais de David nous sont fournis par la Bible elle-même. Il fut construit par des maçons phéniciens qui utilisèrent des cèdres du Liban et un type particulier de maçonnerie en pierre ( Samuel II CH 5 V 11 et Chroniques I CH 14 V 1). Des fragments de piliers et de chapiteaux décorés en pierre de ce style furent découverts sur le site voici quelques années, et c'est là l'un des indices qui ont poussé Mme Mazar à rechercher le palais.

Le disque d'argile

Mme Mazar pense que le palais a été habité par les rois juifs jusqu'à la destruction du premier Temple, 450 ans plus tard. Pour appuyer son propos, elle parle avec excitation d'un petit sceau en argile qu'elle a découvert sur le site, par une étrange coïncidence, le 17 Tammouz, le jour du jeûne commémorant le siège de Jérusalem avant sa destruction. C'est ce qu'on appelle une "bulle", un disque d'argile portant, en caractères hébreux anciens, le nom de l'expéditeur et qui était utilisé pour sceller le "courrier" écrit sur papyrus. Cette bulle porte le nom de Yehou'hal ben Shelemiah* qui est mentionné aux chapitres 37 et 38 du livre de Jérémie. Yehou'hal était l'un des deux émissaires envoyés par le méchant roi Tzidkiyahou à Jérémie pour lui demander de prier pour le peuple pendant le siège de Jérusalem par Nabuchodonosor, roi de Babylone. Faisant volte-face, nous apprenons au chapitre 38 que Yehou'hal était l'un des quatre ministres qui ont demandé au roi de tuer Jérémie, arguant qu'il démoralisait la nation assiégée par ses sombres prophéties de destruction.
La bulle trouvée sur le site du palais indique que le bâtiment était habité par le roi, ou du moins par ses ministres, jusqu'à la destruction de Jérusalem peu de temps après. En fait, on a retrouvé dans ce qui pourrait être une des cours du palais, une citerne qui serait peut- être le puits dans lequel Jérémie fut jeté (voir Jérémie ch38, v6).
"Pour moi, c'est extraordinaire d'avoir trouvé cette bulle, dit Mme Mazar. Yehou'hal n'est plus un simple nom dans le récit biblique, un personnage dont j'aurais pu douter de l'existence. Il a réellement existé. Nous avons sa "carte de visite"* . Le récit dit la vérité. Il est très rare de trouver une confirmation aussi précise du texte biblique."
Mme Mazar est fière de sa découverte, non pas pour la gloire personnelle qu'elle lui a apportée, mais à cause de ce qu' elle considère comme une validation de la Bible, qu'elle aime et respecte. "De nos jours, l'approche universitaire du Tanach (la Bible) est que "ce n'est pas vrai, à moins que vous ne puissiez prouver le contraire". Nous devrions peut-être inverser les choses et dire que "c'est vrai, à moins que vous ne puissiez prouver le contraire".

Trop de Bible ?

Il y a plus de dix ans que Mme Mazar a émis une théorie quant à l'emplacement du palais et a défendu sa position dans la "Revue d'Archéologie Biblique". Des années de fouilles dans la Cité de David sous la supervision de son mentor Yigal Shilo, décédé depuis, et les trouvailles faites voici plusieurs décades par l'archéologue anglaise Kathleen Kenyon, l'avaient convaincue qu'elle cherchait au bon endroit. C'est le palais de David qui avait été le sujet de la dernière conversation qu'elle avait eue avec son grand père, le célèbre archéologue Binyamin Mazar, avant qu'il ne meure voici une dizaine d'années. "Kathleen Kenyon a découvert les chapiteaux sculptés typiques du travail de la pierre des Phéniciens, vois où elle les a trouvés et commence à creuser à cet endroit", lui avait-il dit.
En dépit de la justesse de son hypothèse et de ses références, elle ne put trouver aucun soutien financier, à croire que personne dans le milieu universitaire ne tenait vraiment à mettre au jour le palais de David. Cela aurait entraîné trop de complications politiques. On peut le supposer lorsqu'on voit des archéologues sans tendance politique particulière ne pas faire trop cas de découvertes qui pourraient être considérées comme trop marquées par rapport à la Bible ou à l'Histoire.
Tel est le cas, par exemple, d'Adam Zertal, qui découvrit en 1983 un autel sacrificiel monumental sur le mont Eval, la montagne citée dans la Bible et sur laquelle Josué construisit un autel après que les Hébreux eurent franchi le Jourdain. On trouva dans cet autel des outils datant du 12 ème siècle avant l'ère chrétienne, précisément l'époque où le peuple juif entra en Terre Promise, et il correspondait aux descriptions de l'autel de Josué des textes bibliques et rabbiniques. Mais au lieu de l'excitation qu'aurait dû susciter cette découverte de première importance, les collègues universitaires de Zertal ne firent aucun cas de sa trouvaille. Les plus virulents accusèrent Zertal, un juif non-religieux né dans un kibboutz, d'avoir des arrière-pensées politiques pour justifier les implantations juives dans la région de She'hem (là où se trouve le mont Eval).
Malgré cette apparente indifférence de la part du milieu universitaire, le Centre Shalem a finalement décidé de subventionner les recherches de Mme Mazar. Le Centre Shalem est un Institut de recherche situé à Jérusalem, qui a récemment créé un département d'études archéologiques et qui a été fondé par Roger Hertog, un banquier d'affaires juif américain qui a déclaré au "NewYork Times" qu'il commanditait les fouilles car il souhaitait encourager ce qui pourrait être un support scientifique pour la Bible en tant que reflet de l'histoire juive.
Yoram Hazony, le rédacteur-en-chef d' "Azure", une revue publiée par le Centre Shalem, est très excité par les résultats de Mme Mazar. "Nous ne voulons pas que cette découverte soit mise au rencart, comme ce fut le cas pour Zertal, dit-il. Le message qu'il avait reçu de ses collègues était : "Ce n'est pas bon pour nous actuellement de faire des découvertes liées à la Bible. Nous passerions pour des fanatiques messianiques et primaires". Pour notre malheur, le milieu académique a beaucoup fait pour saper la capacité des Juifs à savoir d'où ils viennent et quel est leur passé. Nous voulons créer un environnement dans lequel des chercheurs sérieux pourront poursuivre leurs travaux sans être intimidés".

Des bulldozers sur le Mont du Temple

Mme Mazar s'inquiète du fait que les trouvailles qui sont faites aillent de pair avec la destruction de nombreux objets.
En sa qualité de porte- parole du Comité contre le vandalisme des antiquités du Mont du Temple, Mme Mazar a tenté, au cours des six dernières années, d'alerter l'opinion mondiale sur les déprédations commises par le Waqf , qui s'est donné pour but de détruire tout vestige susceptible de prouver la souveraineté juive sur Jérusalem, et qui n'a cessé de nier qu'il y ait jamais eu un premier ou un second Temple sur ce site.
Selon les accords passés entre le gouvernement israélien et le Waqf, à qui les Israéliens ont confié le contrôle du Mont du Temple en 1967, les Arabes n'ont pas le droit d'y entreprendre de travaux sans l'autorisation du Département Israélien des Antiquités . On a cependant pu constater, au fil des années, que le Waqf n'a pas respecté ce statu quo, notamment lorsqu'ils ont condamné la porte de Hulda, qui donnait accès au Mont du Temple du côté sud de la muraille, enterrant ainsi également les marches contiguës et le pavement ancien, ou lorsqu'ils ont scellé une citerne souterraine dont certains rabbins pensent qu'elle pouvait mener aux fondations du Temple.
La violation la plus grave eut lieu en 1999, lorsque le Waqf passa au bulldozer les 6000 mètres carrés de l'esplanade du Temple avant d'en restaurer le pavement. Tous les vestiges se trouvant sous la surface de l'esplanade furent littéralement arrachés du Mont du Temple et jetés secrètement en différents endroits de Jérusalem, essentiellement dans la vallée du Kidron, à l'est de la Vieille Ville et dans une décharge municipale.Plus d'une centaine de camions déversèrent ainsi clandestinement leur chargement de gravats, de terre et d'objets anciens de toute sorte.
Tzahi Zweig, un étudiant en maîtrise du département d'archéologie de l'Université Bar Ilan, attaqua nommément le Waqf lorsqu'il découvrit des monceaux de fragments provenant du Mont du Temple dans une décharge autour de Jérusalem et qu'il présenta ensuite, lors d'une conférence à l'Université, quelques -uns des objets qu'il y avait découverts. Son mentor, le professeur Gabriel Barkay fit transférer un chargement de plusieurs dizaines de camions de ces "gravats" dans un site situé près du Mont Scopus où des archéologues et des volontaires continuent , jusqu'à ce jour, à dégager d'importantes quantités d'objets intéressants datant des périodes du premier et du second Temple.
Tout ce qui touche au domaine des Antiquités, en Israël, est depuis longtemps un sujet politiquement controversé, en raison de ses implications religieuses et nationalistes. On ne sait pas à ce jour où tout cela nous mènera, mais une chose est sûre : La découverte de Mme Mazar a ébranlé le monde de l'archéologie.
Ainsi que l'écrit Yoram Hazony dans "Azure" : " Avons-nous là une preuve absolue ? Non. Mais cela suffit à inverser la charge de la preuve. Un professeur de l'Université Hébraïque de Jérusalem, habituellement très réservé, Amihai Mazar, qui est l'un des chercheurs les plus respectés dans le domaine de l'archéologie biblique et l'auteur du manuel de base "L'archéologie au pays de la Bible de 10 000 à 586 avant l'ère chrétienne", a qualifié cette découverte de "quelque chose de miraculeux".
"Le lien intégral entre la terre et son histoire finira par être reconnu, dit Mme Mazar. Et je suis heureuse à l'idée que j'y serai un peu pour quelque chose".

Traduction et Adaptation de Monique SIAC
NB : * La "carte de visite" de Yehou'hal n'est pas la seule qui ait été découverte au cours de la dernière décade, ce qui ne fait qu' accréditer la véracité du récit biblique quant à l'activité à la cour du roi avant la destruction de Jérusalem. On a retrouvé dans un autre site de fouilles voisin une cinquantaine de "bulles" enfouies sous les décombres carbonisés de ce que l'on croit être un bâtiment public. Le roi Nabuchodonosor avait incendié la ville, mais le feu a solidifié les sceaux en argile comme s'ils avaient été cuits au four, ce qui les a préservés et les a maintenus lisibles. Ils portent des dizaines de noms hébreux, dont deux appartiennent à des personnages de la Bible contemporains de Yehou'hal. L'un d'eux est Gemaryahou ben Shafan, l'un des scribes du roi Yehoyakim, dans la chambre duquel Baruch ben Neria avait lu les admonestations de Jérémie (Jérémie ch36, v10). Le second nom est celui de Azaryahou ben Hilkiyahou, membre d'une famille de grands prêtres qui officiaient avant la destruction de Jérusalem (Chroniques I, ch9, v10).

Source Juif.Org