Les principaux actionnaires du gisement de gaz israélien offshore Leviathan discutent actuellement de la pose d'un gazoduc sous-marin depuis le site situé en Méditerranée à 130 kilomètres au large du port de Haïfa.jusqu'à la côte méridionale de la Turquie, révèle le journal turc Hürryet. Le quotidien rapporte qu'en fin de semaine dernière les compagnies israélienne Delek et américaine Noble Energy, qui détiennent 85% des actions de Leviathan, négociaient la construction d'un gazoduc avec les compagnies Calik, Turcas, Enka et Zorlu, cette dernière ayant déjà des participations dans le développement de centrales énergétiques en Israël avec deux sociétés, Dorad Energy et Edeltec.
Selon le journal turc, la pose du gazoduc sous-marin devrait coûter 2 milliards de dollars, soit beaucoup moins cher que la construction d'un site de liquéfaction de gaz à Chypre qui s'élèverait à 10 milliards de dollars et permettrait la production annuelle de 8 à 10 milliards de mètres cubes ce qui est d'un intérêt stratégique majeur pour la Turquie qui a grand besoin de gaz à prix modéré, Ankara payant actuellement son gaz plus de 30% plus cher que ce qu'il payerait pour le gaz israélien.
Le marché turc, qui a une consommation annuelle de 50 milliards de mètres cubes de gaz, connait une croissance de 5-6% par an.
Le conglomérat israélo-américain vendrait le gaz à un consortium de sociétés turques, ce qui garantirait la pose du gazoduc sous-marin qui serait effectuée par une tierce partie, comme l'Italien INI ou le Français EDF, ce qui limiterait également les risques géopolitiques du projet.
Les experts israéliens estiment qu'Israël ne remplacerait pas la Russie comme principal partenaire énergétique de la Turquie, mais ils indiquent que Moscou ne s'opposera pas non plus à la conclusion d'un accord entre Jérusalem et Ankara.
Pour sa part le ministre chypriote de l'Energie, Yiorgos Lakkotrypis, a réagi en affirmant que son pays poursuivait l'étude d'un plan pour la construction d'un site de liquéfaction dans le sud de l'île.
Le journal Cyprus Mailt cite également le ministre affirmant que d'autres options sont également à l'étude, y-compris la pose d'un gazoduc vers un site de liquéfaction de gaz naturel dans le nord de l'Egypte.
Après la signature de contrats avec la Jordanie et l'Autorité palestinienne, Israël est en train de développer une "diplomatie du pipe-line" avec ses voisins.
Les étroites relations diplomatiques et économiques entre la Turquie et Israël se sont détériorées en 2010 après l'affaire du Mavi Marmara, un navire turc qui voulait briser le blocus isralien de Gaza au cours de l'abordage duquel, 9 activistes extrémistes islamistes ont trouvé la mort.
Source I24News