lundi 24 février 2014

Recul des exportations : Israël adopte un paquet d’aides d’urgence


Face à la baisse des exportations, le gouvernement israélien a finalisé un paquet d’aides aux entreprises : garanties de l’Etat, subventions, etc. Après des discussions fleuve, le ministre israélien de l’Economie Naftali Bennet et son collègue des Finances Yaïr Lapid, sont tombés d’accord : l’Etat accordera aux entreprises, qui souffrent du shekel trop fort, une série d’aides destinées à favoriser leurs exportations, à financer le marketing et à trouver de nouveaux débouchés à l’étranger.

 
GARANTIES DE L’ÉTAT – La mesure phare de ce train de mesures est le relèvement drastique des garanties de l’Etat aux exportateurs israéliens : l’enveloppe financière passe de 7,5 à 13,3 milliards de shekels, soit un bond de 77%. L’objectif visé par le gouvernement israélien est de relever le niveau des garanties publiques pour le ramener à celui de la moyenne des pays de l’OCDE dans les trois années à venir.
Cette aide publique sera utilisée pour multiplier les mesures de garantie à l’exportation, comme l’assurance prospection, l’assurance-risque exportateur, l’assurance-crédit ou l’assurance change. Par ailleurs, une aide spéciale sera fournie aux PME qui ont des difficultés à affronter la bureaucratie israélienne.

ARGENT INTELLIGENT – De plus, le ministère de l’Economie et celui des Finances lancent conjointement un nouveau plan intitulé “Kessef Haham” ou « argent intelligent » et doté d’un budget de 50 millions de shekels (environ 5 millions d’euros). Ces fonds publics serviront à financer des campagnes de marketing destinées à la recherche de nouveaux débouchés.
Certes, les budgets dégagés par le gouvernement israélien semblent minces : dans un premier temps, seulement 100 entreprises exportatrices bénéficieront de l’aide publique pour décrocher de nouveaux contrats à l’étranger.

ABSENCE DE VOLET MONÉTAIRE – En revanche, ces mesures d’urgence ne s’accompagnent pas de volet monétaire. Contrairement aux exigences du patronat, le gouvernement refuse toujours de fixer un taux plancher du dollar qui permettrait de freiner sa chute. Le patronat israélien demande que le taux du dollar soit fixé à 3,8 shekels (contre 3,4 shekels aujourd’hui), ce qui relèverait de 10% la rentabilité des exportations.
Or, la Banque d’Israël n’a pas été associée à ce plan d’urgence ; elle ne s’est donc pas engager à utiliser les instruments monétaires (comme taux d’intérêt ou réserves en devises) pour lutter contre un shekel trop fort.

PERTE DE DÉBOUCHÉS – Il était temps : en 2013, les exportations israéliennes de marchandises se sont montées à 240 milliards de shekels, soit une baisse de 1,2% par rapport à 2012. Pour une économie dont le commerce extérieur est le principal moteur de croissance, la perte de débouchés signifie pour les entreprises une baisse de la production et des licenciements en vue.
Autrement dit, les mesures gouvernementales tombent à pic pour venir en aide aux entreprises israéliennes qui ont de plus en plus de mal à vendre à l’étranger. Si ce paquet d’urgence n’est pas suffisant, il devra être compléter par des mesures monétaires propres à freiner la baisse chronique du billet vert.

Jacques Bendelac (Jérusalem)

Source Israel Valley