lundi 24 février 2014

" Netanyahou, aide-nous à anéantir Assad "



I24News a obtenu une interview exclusive du général syrien rebelle Adnan Sello, qui a servi pendant 40 ans sous les ordres des présidents Hafez et Bashar al Assad. Adnan Sello a été le chef de l'unité chimique de l'armée syrienne. Il a pris sa retraite le 5 septembre 2008. Il a maintenant rejoint les forces rebelles. Adnan Sello révèle que le président Bachar al Assad n'a pas déclaré toutes les armes chimiques en sa possession et qu'il n'aurait livré que 11% de son stock. Mais l'interview débute sur son vécu en tant qu'officier syrien de la guerre de Kippour.


"Il y avait des armes chimiques en Irak en 2002"

Adnan Sello aborde le dossier des armes chimiques de l'armée syrienne, dont il affirme connaitre chaque cache. Des camions jaunes, chargés d'armes chimiques sont arrivés selon lui en provenance d'Irak en 2002.
Il affirme que George W. Bush avait raison, il y avait des armes chimiques en Irak en 2002. Ces armes ont été évacuées avant l'invasion de l'Irak par les forces américaines lors de la deuxième guerre du Golfe.
Plus inquiétant, il précise qu'une partie de ces armes a été transférée au Liban. C'est tout au moins ce que lui aurait dit un témoin oculaire se trouvant à Istanbul, où a été réalisée l'interview pour i24News.
A la question de savoir si Bashar al Assad a déclaré la totalité de son stock d'armes chimiques, le général Adnan Sello repond par la négative. " Non. Assad a déclaré détenir 1.300 tonnes. A ce jour, seuls 11% de ce qu'il détient ont été livrés".
Il estime que l'armée rebelle n'est pas en mesure d'attaquer les caches où seraient entreposées les armes chimiques car "ce sont des armes de destruction massive qui anéantiraient les hommes, mais aussi les animaux et l'agriculture".
Le général Adnan Sello explique les motivations qui l'ont amenées à rejoindre les rangs des rebelles syriens.
"Ce régime est une dictature. Avant la révolution et après la révolution, il a commis des actes terroristes", affirme-t-il, ajoutant que "régime opprime le peuple entier, en particulier les Sunnites".
"Le peuple demande la démocratie. Le monde entier hait ce régime à cause de ces exactions. Il tire et tue des gens. C'est pour cela que nous avons créé l'Armée Syrienne Libre. C'est ce qui m'a poussé à rejoindre les rebelles. Le meurtre d'innocents, c'est ce qui m'a poussé à venir en Turquie rejoindre l'armée rebelle", explique-t-il.
Il estime que le régime de Bachar al Assad est "désespéré". Selon lui, "c'est le Hezbollah qui tient les commandes sur le terrain, l'armée ne fonctionne plus, elle ne fait que larguer des barils d'explosifs sur son peuple".

"Israël pays ami"

Adnan Sello affirme qu'une partie des chefs militaires de l'Armée syrienne libre préférerait qu'Israël les soutienne par l'intermédiaire des pays du Golfe.
Il est possible qu'à l'avenir, les pays du Golfe, la Jordanie et la Syrie libérée se tiennent aux côtés d'Israël, tous ensemble contre le pays ennemi: l'Iran. Nous espérons qu'Israël intervienne secrètement et nous soutienne en nous envoyant de l'argent et des armes. Que les pays du Golfe nous aident aussi en nous finançant, mais qu'Israël nous fournisse secrètement des armes et nous combattrons. C'est mieux", souhaite le général rebelle qui ajoute : "Pour nous Israël est un pays voisin et un ami. S'il nous aide nous pourrons signer des accords clairs et nous serons prêts à combattre ensemble la violence de l'ennemi perse".

Puis, Adnan Sello, face à la caméra, s'adresse au Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou:
"Bibi, bonjour. En tant qu'ami d'aujourd'hui et ennemi d'hier, nous vous tendons la main pour que vous nous aidiez à anéantir le régime d'Assad".

Commandant de la brigade chimique syrienne lors de la guerre de Kippour

Le 6 octobre 1973 débute la guerre de Kippour. Israël est attaqué simultanément sur deux fronts: égyptien dans le Sinaï et syrien sur le plateau du Golan. Les premiers jours de la guerre sont terribles pour Israël.
Adnan Sello était alors le commandant de la brigade chimique. Il raconte qu'il disposait ce jour-là de 6 véhicules et 26 soldats, "bien formés sur la guerre chimique". "Alors que nous nous reposions après avoir pénétré dans le Golan, nous avons vu deux pilotes israéliens que nos soldats avaient capturés. Je leur ai dit bonjour, comment allez-vous, quel est votre grade ? Ils étaient contents, ils pensaient que j'étais un officier juif. Nous les avons embarqués dans nos véhicules et les avons transférés à Damas".
Près de 100 pilotes ont ainsi été transférés dans la capitale syrienne.
Adnan Sello poursuit: "Nous avons avancé vers les terres conquises, vers Tibériade". C'était la mission qui leur avait été confiée, conquérir Tibériade. Mais ce fut un échec et un grand nombre de tanks syriens, de l'aveu même d'Adnan Sello, furent détruits. Mais il réussit tout de même à faire prisonnier, prétend-il, le commandant d'une brigade israélienne.

Concernant Ron Arad, le pilote israélien disparu en 1986 au Liban, M. Sello affirme ne pas savoir grand chose. "J'en ai entendu parler. Je sais où son avion a atterri", dit-il, sans donner davantage de détails.
Le général Adnan Sello, avant de rejoindre l'Armée Syrienne libre, croyait au slogan du parti Baas de Hafez et Bashar al Assad: "Une nation arabe dont le message est éternel".

Source I24News