Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a remporté jeudi matin les primaires du Likoud tandis que le taux de participation à la fermeture des bureaux de vote a été comptabilisé à 55%, sur un total de 96,651 électeurs. Ce scrutin désigne le dirigeant du Likoud et ses candidats à la députation pour les élections législatives du 17 mars...
L'actuel dirigeant du parti a arraché une victoire écrasante face à son rival Danny Danon, rassemblant 75% des bulletins contre 19%. Les résultats définitifs seront communiqués dans la matinée. Netanyahou a par ailleurs annoncé qu'il s'exprimera officiellement à 11h (heure israélienne).
Cette primaire est la première étape électorale pour le chef de gouvernement qui aspire à exercer son quatrième mandat de Premier ministre. Début décembre, c'est Netanyahou qui avait provoqué des élections anticipées, deux ans et demi avant la fin de sa législature. Un pari que certains commentateurs jugent risqué au vu des sondages.
Les 96.651 membres encartés du Likoud doivent également établir la liste des candidats à la députation. Lors de la dernière primaire en janvier 2012 avant les précédentes élections, ce vote avait marqué un net tournant à droite qui s'était traduit par l'éviction de plusieurs ministres et députés de l'aile modérée au profit de partisans d'une ligne plus nationaliste.
La primaire de mercredi a eu lieu dans 115 bureaux en Israël, ainsi qu'en Cisjordanie.
Le vote a débuté à 09H00 (07H00 GMT) et a pris fin vers 22H00 locales (20H00 GMT).
Pour Tamir Sheafer, professeur de Sciences politiques à l'Université hébraïque de Jérusalem, "il est très probable que nous ne voyions qu'une simple variation par rapport à la liste des députés sortant". Actuellement, le Likoud compte 18 députés.
D'ailleurs, souligne cet universitaire, la composition de la liste du Likoud ne devrait pas avoir d'influence sur le choix des autres formations susceptibles de former une coalition, indispensable pour former un gouvernement en Israël, en raison du système de proportionnelle intégrale.
Position dominante menacée
"L'important, c'est le nombre de sièges que le parti remportera et la compatibilité avec d'autres formations pour nouer des alliances", ajoute-t-il.
Selon les derniers sondages, la position dominante du Likoud est menacée par la montée en force du parti travailliste dirigé par Isaac Herzog, qui a conclu une alliance avec Tzipi Livni, ex-ministre de la Justice récemment limogée par M. Netanyahou et chef du parti centriste HaTnuah.
Le Likoud et le parti travailliste font jeu égal avec chacun entre 22 et 24 mandats sur 120.
Pour Yoaz Hendel, du quotidien Yediot Aharonot plutôt hostile à Benjamin Netanyahou, le "Likoud aujourd'hui n'a pas d'énergie nouvelle, jeune, charismatique. Le Likoud savait dans le temps marier (...) nationalisme et libéralisme. Mais ce mariage n'existe plus".
Selon lui, le Foyer Juif, un parti religieux nationaliste fervent partisan des implantations dirigé par Naftali Bennett, va "prendre des sièges au Likoud". Une analyse confirmée par les sondages, qui prévoit une percée du Foyer juif à 16 à 18 sièges contre 12 dans le Parlement sortant.
"Lorsque le Likoud ne parvient plus à se présenter comme un parti de droite, libéral, pragmatique, il perd sa capacité à gouverner et à attirer des électeurs centristes", poursuit-il.
Mme Livni prévoit que la liste élue mercredi va "entraîner Netanyahou vers des positions extrémistes et une alliance avec Naftali Bennett".
"La plupart de ceux qui seront élus ne veulent pas d'accord" avec les Palestiniens, a encore accusé celle qui était chargée des négociations de paix, faisant allusion au chef du Foyer juif, hostile à la moindre concession territoriale.
Arik Bender du quotidien de centre-droit Maariv affirme pour sa part que les dirigeants du Likoud s'inquiètent du fait que la liste qui sera élue mercredi soit "trop grise en manquant de vedette" et "trop extrémiste" ce qui pourrait effrayer les électeurs modérés et les inciter à voter pour Koulanou ("Nous tous", en hébreu), un nouveau parti centriste à vocation sociale dirigée par Moshé Kahlon, un ancien ministre du Likoud qui a fait scission.
Malgré le rejet du Conseil de la Torah Sages de la lettre de démission d'Aryeh Deri, le président du Shas a réaffirmé son intention de quitter le parti sépaharde ultra-orthodoxe en soumettant sa démission du parlement israélien au président de la Knesset Yuli Edelstein mardi, rapporte le site israélien d'informations Ynet.
Déri a pris sa décision après la diffusion lundi d'une vidéo sur la chaîne israélienne Arutz 2 dans laquelle le fondateur du Shas, le rabbin Ovadia Yossef le critique durement.
Ovadia Yossef s'en prend au président du Shas qu'il traite de "diable" et affirme que le parti pourrait perdre entre 30 et 40% de ses militants qui pensent que Deri est un voleur ou qu'il a récupéré un pot de vin.
Il déplore le fait que Deri soit trop indépendant et raconte des situations dans lesquelles Deri n'a pas tenu compte de ses paroles. Rabbi Yossef loue par ailleurs Eli Yishai pour sa loyauté et son obéissance.
Certaines sources au sein du Shas estiment qu'Eli Yishai est à l’origine de la divulgation de la vidéo, ce que l’ancien dirigeant du Shas dément.
Malgré ces péripéties, certains dans le parti essaient encore de convaincre Deri de rester à son poste.
Source I24News