Les services d’intelligence de Tsahal sont mobilisés et à l’écoute de l’Egypte. Israël tente de répondre à des questions très importantes. Une guerre civile de grande ampleur va t-elle avoir lieu en Egypte ? L’armée egyptienne est-elle débordée par ses propres extrêmistes ? Pourquoi un carnage (51 morts) d’une telle ampleur a t-elle eu lieu chez le voisin egyptien ?
Les Autorités israéliennes ont été très surprises par les derniers développement sécuritaire et le massacre d’hier. La violence qui s’installe peut aussi se répandre à vive allure dans le Sinaï. Des centaines de personnes des services d’écoutes de Tsahal sont mobilisées en Israël pour suivre minute par minute la situation. (D.A.)
Reuters : "Au moins 51 personnes ont été tuées et plus de 430 autres blessées lundi au Caire aux abords de la caserne de la Garde républicaine où serait détenu Mohamed Morsi, et le nouveau pouvoir et les islamistes se sont rejeté la responsabilité de cette tuerie.
Les Frères musulmans appellent désormais à un “soulèvement” après ces violences, les plus meurtrières depuis que le président Morsi a été déposé par l’armée mercredi dernier. Selon la confrérie, à laquelle appartient Mohamed Morsi, l’armée a ouvert le feu au moment où les islamistes étaient assis en prières devant la caserne.
L’armée dit de son côté qu’un “groupe terroriste” a tenté de s’introduire à l’intérieur de la caserne et que les soldats n’ont fait que riposter lorsqu’ils ont été attaqués.
Ces violences plongent l’Egypte, plus grand pays arabe avec 84 millions d’habitants, dans une situation d’autant plus périlleuse que juste après la tuerie, les Frères musulmans ont appelé au “soulèvement”.
“Le PLJ (Parti de la liberté et de la justice, branche politique des Frères musulmans) appelle le grand peuple égyptien à se lever contre ceux qui veulent leur voler la révolution avec des chars et des véhicules blindés, même sur les cadavres du peuple”, a déclaré ce parti.
Les nouveaux dirigeants par intérim ont fait part de leurs “vifs regrets” et annoncé la mise sur pied d’une commission d’enquête sur ces événements. Ils demandent dans le même temps aux manifestants de rester à distance de toute installation militaire ou de quelque autre valeur stratégique.
Conséquence politique immédiate de la fusillade, les salafistes d’Al Nour, deuxième formation islamiste d’Egypte après les Frères musulmans, ont annoncé leur retrait des négociations sur la composition d’un gouvernement de transition.
La présidence a assuré que les efforts pour former un gouvernement se poursuivraient malgré les affrontements. “Ce qui s’est passé ne mettra pas fin aux initiatives pour former un gouvernement ou définir une feuille de route”, a dit à Reuters Ahmed Elmoslmany, porte-parole de la présidence. Le chef de file de la gauche, Hamdine Sabah, a estimé que le président par intérim, Adli Mansour, devait doter le pays d’un gouvernement le plus vite possible.
Les tractations pour constituer un nouveau cabinet se heurtaient déjà à des difficultés avant même la tuerie de lundi. Al Nour avait récusé les noms de deux personnalités libérales, refusant que le social-démocrate Ziad Bahaa ElDin devienne Premier ministre et que Mohamed ElBaradeï, figure de proue du camp laïque, accède à la vice-présidence.
L’armée ne peut se permettre qu’un vide politique s’installe durablement au moment où le pays s’enfonce dans les troubles et où l’économie est en plein marasme. Les scènes de batailles rangées entre partisans et adversaires de Mohamed Morsi au Caire, à Alexandrie et dans d’autres villes alarment les alliés de l’Egypte, dont les Etats-Unis et l’Europe, mais aussi Israël.
La Turquie a condamné les dernières violences, parlant de “massacre”. Pour l’Iran chiite, le rôle joué par l’armée égyptienne depuis mercredi est “inacceptable”.
Selon l’armée, un officier a été tué et 40 autres personnes ont été blessées dans les affrontements de lundi matin. Dans un hôpital proche de la mosquée de Rabaa Adaouia où les islamistes campent depuis le renversement de Mohamed Morsi, les salles étaient bondées de blessés.
“On était en train de prier quand des coups de feu ont retenti”, a témoigné un blessé, Abdelaziz Abdelchakoua. “Ils ont tiré sur nous des gaz lacrymogènes et de la grenaille, des balles en caoutchouc (…). Puis ils ont tiré à balles réelles”.
La chaîne de télévision Al Djazira Egypte a montré une clinique improvisée à proximité du lieu des violences, où des partisans de Morsi soignaient des blessés ensanglantés. Sept corps étaient alignés sous des couvertures et sous un drapeau égyptien. Un homme a déposé un portrait de Morsi sur l’une des dépouilles.
Des véhicules militaires ont bouclé une vaste zone autour de la mosquée Rabaa Adaouia. L’armée a fermé les ponts sur le Nil, et le calme semblait régner dans l’après-midi dans la majeure partie de la capitale".
Source Israel Valley