“Il n’y a pas de message plus fort pour la paix que celui véhiculé à travers cette tournée” lance Abed Hathut, le guitariste arabe israélien du groupe de métal, Khalas, originaire d’Acre (Akko), lors d’une interview au Guardian. Le ton est donné d’une tournée improbable de dix-huit concerts dans six pays européens cet automne, du groupe de métal israélien Orphaned Land et de son homologue arabe Khalas.
Deux groupes à la limite de la paranoïa identitaire, le métal transcende pourtant leurs différents politiques qui pèsent au-dessus de leurs têtes et du Proche-Orient : “Nous sommes des frères de métal avant tout”, ajoute Abed Hathut.Pourtant la politique résonne jusque dans le nom de leurs groupes, Khalas (“assez”, en arabe) et Orphaned Land (“la terre orpheline”, en anglais).
“Nous ne pouvons pas changer le monde, mais nous pouvons donner l’exemple que la coexistence est possible” explique Kobi Farhi, le chanteur d’Orphaned Land au Guardian. “Partager une scène et un bus, c’est plus fort que des milliers de mots. Nous allons montrer comment deux personnes issues de milieux différents qui vivent dans une zone de conflit peuvent jouer de la musique ensemble” poursuit-il.
Envers et contre tous, les métaleux s’attendent à des réactions hostiles à leur tournée commune hors du commun, en particulier les membres du groupe Khalas, qui, bien qu’arabes israéliens, se revendiquent Palestiniens mais sont conscients que certains de leurs “frères” les attendent au tournant. “Je suis fortement opposé au boycott quel qu’il soit, s’exclame Hathut. Juste parce que nous sommes Palestiniens, on attend de nous que nos chansons ne parlent que de l’occupation.”
Le groupe israélien, lui, se préoccupe plus de la situation en Syrie, à l’image de leur dernier titre appelé “Tout est un”, dédié à la population civile syrienne.
“Enfants” est probablement le titre plus triste de leur dernier album. Il est dédié aux enfants tombés sous le feu dans les pays où les adultes sont irresponsables. ” Que cela soit maintenant en Syrie, mais aussi à Sderot et à Gaza” explique Kobi Farhi.
Incroyable mais vrai, le groupe a de nombreux fans en Syrie et en Iran et beaucoup d’eux prient pour pouvoir assister sur leur propre sol à un concert de leur groupe favori.
Source LemondeJuif