mercredi 24 juillet 2013

Priebke, l’un des derniers criminels nazi vivants, fête ses 100 ans


Erich Priebke, l’un des derniers criminels de guerre nazis encore en vie, s’apprête à fêter ses cent ans à Rome dans la résidence où il est assigné à domicile. Les familles de ses victimes, en particulier la communauté juive de Rome, se mobilisent pour empêcher toute célébration de cet anniversaire le 29 juillet. Pour ses 90 ans, l’ex-officier nazi avait fêté son anniversaire dans un restaurant à la campagne.


Priebke a été condamné en 1998 à la réclusion à perpétuité pour sa participation au massacre des fosses Ardéatines à Rome en mars 1944: 335 otages civils, dont 75 Juifs, y avaient été exécutés d’une balle dans la nuque, en représailles à une attaque de la résistance contre une unité de SS.
L’ex-officier nazi en fuite avait été démasqué et arrêté en 1994 en Argentine, où il avait passé plus de 40 ans en toute tranquillité, avant d’être extradé en Italie l’année suivante.
En 1999, il avait obtenu pour des raisons de santé de purger sa peine à domicile, comme la loi italienne le permet pour les condamnés à partir d’un certain âge.
En avril 2011, des photos publiées par l’hebdomadaire Oggi, le montrant au restaurant avec des amis, sur une motocyclette ou bien faisant ses courses au supermarché avaient fait scandale.
L’un de ses amis, Mario Merlino, connu sous le nom de « professeur noir » pour son passé néo-fasciste, a confié au Corriere della Sera que l’ex-officier, « peut-être parce qu’il sent sa fin prochaine, s’est beaucoup rapproché du christianisme, lit les textes sacrés, médite, il est sourd et a perdu presque complètement la mémoire ».



« Nous lui ferons revenir la mémoire », a réagi Angelo Sermoneta, 65 ans, qui dirige l’association historique de la communauté juive de Rome, Ragazzi del’48 (jeunes gens de 1948).
« Les autorités italiennes le traitent avec beaucoup d’égards. Il se promène sous escorte, va au parc, mange au restaurant.
Une vieillesse sereine pour celui qui l’a niée à tant de personnes », s’indigne-t-il.
« J’espère seulement qu’au moins pour son centième anniversaire, il se rende compte de tout le mal qu’il a fait et trouve le courage de demander pardon », renchérit l’avocat Sebastiano Di Lascio, représentant de l’Association des familles des martyrs.
Pendant tout son procès, Priebke avait maintenu une grande froideur à l’égard du massacre et n’a jamais demandé pardon aux familles des victimes.

Source TribuneJuive