Siné n’en restera pas là. Le caricaturiste, ancienne figure historique de Charlie Hebdo, a porté plainte en diffamation contre Le Point et le philosophe Bernard-Henri-Lévy, qui l’a accusé d’antisémitisme dans le magazine, selon un communiqué...
« Des insultes obsessionnelles » de la part de BHL
« Siné, pourtant peu susceptible, en a plus que marre des insultes obsessionnelles (raciste, antisémite) proférées à la moindre occasion et dans tous les médias par Bernard-Henri Lévy (…) Il a décidé de le poursuivre pour injures et diffamation », annonce son journal, Siné Mensuel, dans un communiqué transmis ce lundi à l’AFP.
Siné appelle également ses soutiens à signer une pétition, dans ce énième épisode de la bataille judiciaire qui a marqué la carrière de cet humoriste.
« La fiancée juive » du fils de Sarkozy
Maurice Sinet, alias Siné, 87 ans, reproche à Bernard-Henri Lévy de l’avoir présenté comme « un ancien de Charlie, viré pour antisémitisme et racisme », dans une chronique parue en janvier dans l’hebdomadaire.
« Monsieur Siné peut raconter ce qu’il veut et faire tous les procès du monde. Rien n’effacera la honte des propos tenus, en 2008, sur la “fiancée juive” du fils de Sarkozy », a répondu Bernard-Henri Lévy à l’AFP, rappelant plusieurs déclarations du caricaturiste.
En 2008, Siné avait été licencié de Charlie Hebdo par son rédacteur en chef, Philippe Val, après avoir ironisé dans une chronique sur une éventuelle conversion au judaïsme de Jean Sarkozy. Journalistes et intellectuels s’étaient alors divisés entre pro-Val et pro-Siné.
Relaxé pour « incitation à la haine »
Siné avait été alors poursuivi par la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) pour « incitation à la haine raciale », mais il avait été relaxé par le tribunal, qui avait considéré que ses propos tenaient plus de la satire que de l’antisémitisme.
Bernard-Henri Lévy avait été cité comme témoin par la Licra. Siné avait riposté en portant plainte en diffamation contre le journaliste Claude Askolovitch, qui l’avait taxé d’antisémitisme, mais avait été débouté par le tribunal en 2009.
En 1985, Siné avait été condamné pour « provocation à la discrimination, à la haine et à la violence raciales », pour des propos tenus sur la radio Carbone 14.
« Je suis antisémite depuis qu’Israël bombarde (…) Je veux que chaque juif vive dans la peur, sauf s’il est propalestinien. Qu’ils meurent ! », avait lancé Siné peu après l’attentat en 1982 de la rue des Rosiers, qui avait fait six morts. Il s’était ensuite excusé publiquement, attribuant son « dérapage incontrôlé » à l’alcool.
Source 20 Minutes