Quand on rencontre Rotem Pilosof pour la première fois, on imagine facilement la jeune comédienne sur une scène de théâtre ou sur un écran mais pourtant avant d’entamer sa carrière d’actrice, elle a servi 3 ans dans une unité combattante de Tsahal et 4 ans au sein des services secrets israéliens. Rotem Pilosof qui fête ses 30 ans en avril est née à Rishon Letzion, au sud de Tel Aviv, au sein d’une famille traditionnaliste, benjamine d’une fratrie de trois enfants...
A l’approche de son incorporation dans Tsahal, elle choisit de s’enrôler comme combattante et va servir trois ans dans Oketz, une unité chargée de déjouer les attaques terroristes grâce à des chiens entrainés à l’attaque et à la découverte d’explosifs.
« Je voulais être combattante pour donner un sens à mon service militaire », raconte la jeune femme qui affirme que « si déjà, je fais l’armée, c’est pour donner le maximum ».
Très proche de sa chienne, Marie, décédée il y a deux mois, avec qui elle a vécu presque trois ans de sa vie, avant que sa partenaire soit blessée, elle en parle avec émotion et comme « le grand amour » de sa vie.
Cette période à l’armée reste pour elle « une expérience difficile tant au niveau moral que physique mais je ne regrette pas un instant ma décision, la meilleure de ma vie ». Toujours souriante, Rotem confie les difficultés pour une fille durant ces trois ans, se rappelant « les fouilles, les arrestations, les barrages, les nuits blanches, les efforts physiques immenses […] ».
A 21 ans, elle est contactée par les services de renseignements et passe plusieurs examens avant d’être acceptée dans une unité secrète sur laquelle elle ne peut donner plus de détails. « J’ai été formée pendant six mois et malgré les critères de sélection particulièrement difficiles, j’ai été intégrée dans cette unité », raconte-t-elle avec fierté. Sa spécialité : le camouflage, le déguisement et l’improvisation.
« J’ai joué pendant quatre ans devant un public qui ne savait pas que je jouais mais j’étais forcée de réussir », explique Rotem, ajoutant « ce sont des rôles où je n’avais pas le droit à une seconde prise ». Le secret, l’absence de reconnaissance publique et le sentiment qu’elle était douée pour jouer des rôles, lui ont donné envie de devenir actrice et de quitter cette unité. « Parfois, on me disait que j’aurai mérité un Oscar », raconte-t-elle en riant, « alors j’ai décidé de devenir comédienne ».
Elle part étudier à la New-York Film Academy, une école de cinéma très réputée et a la chance avant même de terminer ses études d’être engagée sur plusieurs projets de cinéma, de jouer dans une comédie musicale à Broadway et d’apparaitre dans des séries américaines. « Pour le moment, on me propose des rôles de soldate ou d’agent secret, mais mon rêve est de pouvoir émouvoir le public avec des grands rôles », affirme Rotem, dont le regard brille quand elle parle de scène.
Sioniste et patriote, elle n’envisage pas que ses enfants puissent grandir ailleurs qu’en Israël mais se voit bien vivre quelques années aux Etats-Unis.« Si je peux réussir une carrière en Israël, tant mieux mais je n’ai rien contre Hollywood », affirme-t-elle, tout en précisant qu’elle aime son pays et que ses enfants feront l’armée.
Ses modèles ? Julia Roberts et Meryl Streep, des actrices qui selon elle, savent conjuguer la sensibilité et la force. « Ce qui compte dans le jeu comme dans la vie c’est d’être authentique et ce sont des actrices authentiques », explique Rotem.
« Mon rêve est de devenir une actrice avec une véritable personnalité et comme pour le reste de ma vie, je suis prête à me battre pour y arriver », conclut la comédienne.
Source IsraPresse