Israël s’aligne sur la plupart des pays occidentaux : dès l’an prochain, les sachets plastiques polluants deviendront payants dans les supermarchés. Après trois années d’âpres débats au sein du gouvernement et à la Knesset, les députés israéliens ont finalement donné raison aux défenseurs de l’environnement ; tard dans la nuit d’hier, ils ont adopté définitivement la « loi des sachets »...
Cet important dossier de l’environnement a réuni la majorité et l’opposition, puisque la loi a été votée à l’unanimité des députés présents dans l’hémicycle.
275 SACHETS PAR TÊTE ET PAR AN
À partir du 1er janvier 2017, les sachets en plastique ne seront plus distribués gratuitement dans les supermarchés d’Israël. Ils seront vendus au prix de 0,10 shekel soit 43 centimes d’euros. La polémique avait longtemps tourné autour du prix qui serait demandé pour un sachet en plastique ; le projet de loi initial fixait à 0,30 shekel (ou 30 agorot) le prix du sachet ; par la suite, le prix a été abaissé à 10 agorot pour réunir la majorité des députés.
Reste à savoir si ce prix symbolique du sachet sera suffisant pour freiner la consommation effrénée des Israéliens. Selon le ministère de la Protection de l’Environnement, l’Israélien moyen en utilise 275 sachets chaque année, soit 975 sachets par an et par foyer ; la consommation nationale annuelle atteint 2,2 milliards de sachets.
JUSQU’À 20 MICRONS
Selon la loi qui vient d’être adoptée, seuls les sachets extra-fins pesant jusqu’à 20 microns, seront autorisés à la distribution gratuite ; il s’agit essentiellement des sachets qui sont présents dans les rayons de fruits et légumes des supermarchés. À partir de 21 microns, les commerçants seront dans l’obligation de les vendre à leurs clients.
Le coût de la distribution gratuite des sachets en plastique s’élève actuellement à 88 millions de shekels par an, soit 20 millions d’euros. Ce coût pèse sur les consommateurs puisque les supermarchés ont pris l’habitude de le répercuter sur les prix de détail.
Dorénavant, les recettes perçues par la vente des sachets seront versées à un « fonds de propreté » créé au ministère de la Protection de l’Environnement ; ce fonds sera utilisé au financement de projets destinés à réduire la pollution atmosphérique dans l’ensemble du pays.
L’ENVIRONNEMMENT CONTRE LA POLITIQUE
C’est en 2014 que le ministre de l’Environnement Amir Peretz avait décidé d’accélérer la fin des sachets plastiques polluants. Mais à l’époque, le ministre de l’Economie Naftali Bennet (aujourd’hui ministre de l’Education) s’était opposé à la proposition de son collègue de l’Environnement : il était d’accord sur la suppression des sacs gratuits, mais il estimait que son coût devait se répartir entre les supermarchés et les consommateurs, et ne pas peser uniquement sur ces derniers.
Il aura fallu attendre un changement de gouvernement pour trouver une majorité parlementaire qui approuve la loi. C’est donc le nouveau ministre de l’Environnement Avi Gabaï qui a achevé la tâche de son prédécesseur. Après le vote définitif de la loi, Avi Gabaï a déclaré avec satisfaction : « nous faisons aujourd’hui un pas important en faveur de la protection de l’environnement, et cela sans alourdir le coût de la vie ».
Jacques Bendelac (Jérusalem)
Source Israel Valley