Le président de la République de Tunisie a déclaré mercredi lors d'une interview accordée à plusieurs médias tunisiens que le Hezbollah n'était pas un "parti terroriste", tentant ainsi de mettre fin à une polémique née de la classification du parti chiite comme "terroriste" par les monarchies sunnites du Conseil de coopération du Golfe. Un qualificatif ensuite repris par les ministres de l'Intérieur des pays arabes, le 2 mars, à Tunis....
"La politique étrangère de la Tunisie est définie par le chef de l’État et c'est le chef de la diplomatie qui l'exprime", a indiqué M. Essebsi.
Le ministre tunisien de l'Intérieur, qui participait à la réunion de Tunis début mars, avait donné son accord au texte final qui reprenait la qualification de "terroriste" adoptée par le CCG, rapportent les médias tunisiens. Les ministres arabes de l'Intérieur avaient dans ce texte condamné "les pratiques et les actes dangereux du Hezbollah terroriste pour déstabiliser la sécurité dans certains pays arabes".
Mais deux jours plus tard, la diplomatie tunisienne avait affirmé que la déclaration du Conseil des ministres arabes de l'Intérieur ne contenait pas "une classification du Hezbollah comme organisation terroriste".
"Le Hezbollah est un parti de résistance nationale, membre de la coalition gouvernementale au Liban, qui combat pour la libération du territoire libanais de l'occupation sioniste. On ne peut pas le qualifier de parti terroriste", a estimé M. Essebsi, affirmant que "la Tunisie soutient tout travail mené par le parti libanais du Hezbollah contre Israël".
Le 6 mars dernier, Bahreïn avait refusé l'entrée à deux dirigeants du syndicat tunisien UGTT, prix Nobel de la paix 2015, quelques jours après que cette organisation ait dénoncé la décision du CCG concernant le Hezbollah et le soutien apporté à cette décision par les ministres arabes de l'Intérieur. L'UGTT avait aussi appelé le gouvernement tunisien à se "désolidariser de cette mesure".
Ce classement par les monarchies du Golfe avait d'ailleurs suscité des critiques dans toute la Tunisie, sensible à la cause palestinienne.
Source L'Orient le Jour