lundi 28 mars 2016

« Atomic Falafel » : adolescent et jouissif au 16e festival du film israélien







Le 16e festival du film israélien présente une grosse comédie politiquement incorrect qui a rempli les salles en Israël. Avec ses grosses ficelles et sa caricature bien « frite » de l’armée, Atomic Falafel (« Opération Grand-mère » en hébreu) a pour lui, dans le contexte du Moyen-Orient que l’on connaît, toute la légèreté de sa lourdeur. Un film potache sur la guerre, la paix et la terreur nucléaire, qui fait du bien...









Alors qu’un jeune allemand idéaliste et très sensible à l’uranium vient checker d’abord en Israël puis en Iran où on en est de la bombe atomique, il tombe amoureux d’une femme courageuse qui vit des délicieux (et épicés) falafels qu’elle amène sur le front aux soldats de Tsahal après que son mari ait été tué par les radiations de cette folle course à l’armement nucléaire.
Quand la fille de 15 ans de cette amazone moderne comprend à l’aide de son petit copain geek que le chef de l’armée israélienne (entre caricature de Moshé Dayan avec son oeil au moins et Docteur Strangelove dans l’hystérie) veut envoyer le premier une bombe sur l’Iran, elle prévient son nouveau beau-père et surtout sa nouvelle meilleure amie virtuelle : une jeune chanteuse de hip hop iranienne de son âge..
Loufoque, sympathique, bien rythmé, joué avec emphase par tous ses sympathiques (et beaux) acteurs, le film de Dror Shaul ne passerait pas le test ni de l’effet de réel, ni de la créativité, s’il ne s’attaquait frontalement et sans ménagement à un point plus que sensible.
Le fait que Atomic Fallafel attaque directement plusieurs clichés de l’utopie (d’aucuns diraient « l’idéologie ») israélienne : le Fallafel, Massada et surtout Tsahal, rend cet objet cinématographique trop identifié absolument drôle.
Diffusé sobrement dans l’après-midi au Festival du film israélien de Paris, il choquera certainement une partie du public, très soucieux de l’existence et de l’image de l’Etat d’Israël, particulièrement en en temps de crainte forte et d’Alliah massive.
rassurons-les : dans cette grosse farce où la jeunesse tente de racheter des conflits qu’elle moque autant comme archaïques que comme dangereux, les iraniens ne sont pas beaucoup plus fins que leurs correspondants israélien.
Et par ailleurs, que ce film sans prétention puisse exister et même exploser dans un pays qui a rompu avec l’Iran depuis 1979 et que cette rupture travaille beaucoup (voir Baba Joon Ophir d’or 2015 ou encore le roman Niloufar de Ron Leshem), en dit long sur la manière dont rire de ce qui fait peur fait du bien…


Atomic Falafel de Dror Shaul, avec Alexander Fehling, Mali Levi Gershon, Michelle Treves, Shai Avivi, Yossi Marshek, Jonathan Cherchi, Zohar Shtrauss, Tara Melter… Israël, 2015, 1h40.
A voir le 30 mars 2016 à 13H30 et le 1ier avril à 16h au 16e festival du film israélien, aux 7 parnassiens.











Source Toute La Culture