mardi 9 juillet 2013

Le blues de la police



Les policiers israéliens ne respectent pas les attentes des Israéliens ; pour la population, ils échouent dans leurs principales missions : maintenir l'ordre public, faire baisser la criminalité, et plus généralement répondre aux sollicitations de la population. Et pourtant ils seraient efficaces dans la lutte contre la criminalité.
Ce constat est le résultat d'une étude sur les performances de la police israélienne entre 2010 à 2012, menée par la RAND Corporation, un organisme de recherche américain.

Il en ressort que "le public israélien s'est forgé de la police du pays un point de vue négatif en ce qui concerne de nombreux aspects de son activité".
Ce rapport a été commandé par le ministre de la Sécurité publique Yitzhak Aharonovitch et par David Cohen, le précédent chef de la police.
Lors de son premier discours en accédant à ses fonctions, en mai 2011, son successeur Yohanan Danino avait rappelé que lorsqu'il était Premier ministre d'Israël, David Ben Gourion avait déclaré que l'attitude du public par rapport à la loi se traduisait surtout par son attitude à l'égard des policiers.
Mais malgré la volonté affichée de Danino d'améliorer les rapports entre le public et la police notamment en rénovant les commissariats de police et en mettant au point un système de communication plus à l‘écoute des plaignants (programme Turning Point), RAND a constaté que le problème n'était pas une question de locaux mais bel et bien un manque de transparence et de responsabilité.
Ainsi, au cours des différentes enquêtes, l'équipe de Rand a évalué que les policiers avaient traité les citoyens "avec respect" dans seulement 25% des cas.
Dans la plupart des cas, l'interaction entre l'agent et le citoyen s'est avérée négative.
Les personnes interrogées, arabes et immigrées notamment, se plaignent en particulier du traitement discriminatoire qui leur est réservé.
L'équipe de recherche a mené des entrevues avec vingt-six groupes de discussion, composés d'Israéliens représentant un éventail d'âges, des groupes raciaux et ethniques différents, dans plusieurs zones géographiques, en hébreu, en arabe et en russe.
La plupart des membres de ces groupes ont indiqué que, à leur avis, la police ne répondait à aucune des exigences minimales du public de façon satisfaisante.
Cela se traduit d'après eux par le manque de professionnalisme, la grossièreté, le manque d'autorité ainsi qu'une tendance fâcheuse à arriver très en retard sur les lieux des incidents.
Le public considère généralement que la police se concentre davantage sur la grande criminalité et les activités des gangs organisés plutôt que sur la petite délinquance.
Pour les israéliens, il est indispensable que la police soit dotée de budgets plus importants et ait les moyens de recruter plus de personnels.
Ils reconnaissent en cela la spécificité de la police israélienne qui, contrairement à de nombreuses forces de police dans le monde, est responsable non seulement de fonctions traditionnelles des polices nationales - y compris le trafic et les patrouilles d'autoroute - mais aussi de tâches qui sont habituellement effectuées par des brigades distinctes, comme les stupéfiants, l'alcool, les armes à feu, la police des frontières et les enquêtes sur les crimes économiques.


Source Israel Infos