jeudi 10 mars 2016

Vers une troisième guerre mondiale ?


 
Jusqu’en 2003, la situation au Proche et au Moyen-Orient était, sinon paisible, du moins acceptable. Saddam Hussein gouvernait l’Irak et Bachar al-Assad, la Syrie. Sans doute sunnites et chiites s’entretuaient-ils, mais c’était un conflit entre musulmans. Israël posait également le problème que l’on connaît depuis sa création, mais une sorte d’équilibre s’était instaurée entre Israéliens et Palestiniens, de nombreux Arabes vivant en Israël et s’en trouvant fort bien...


Et voici que des pays occidentaux, les États-Unis et la France, se sont mis en tête d’imposer la démocratie parlementaire à cette région, dont les populations, dans leur grande majorité, vivent au VIIe siècle, selon les règles de la charia – ce que j’ai constaté moi-même sur place pendant plusieurs années.
J’ai nommé le président américain George Bush est le président français Nicolas Sarkozy.
Le premier a déclenché la guerre en Irak pour éliminer Saddam Hussein ; le second a inventé le « printemps arabe » pour éliminer Kadhafi, puis Bachar al-Assad. Ces deux hommes politiques ont fait preuve d’un manque de jugement stupéfiant. Aujourd’hui, les résultats sont là.
Le Moyen-Orient est à feu et à sang. 260 000 victimes, des millions de réfugiés en Turquie, au Liban et en Europe, des destructions gigantesques, des trésors archéologiques anéantis, et la naissance de l’État islamique qui déjà contrôle la moitié du Moyen-Orient et de ses puits de pétrole, une partie de la Libye et le nord-est du Nigéria, affichant sa volonté d’étendre sa théocratie sanguinaire à l’Europe et, en premier lieu, à la France, où l’on compte, selon les services de renseignement, quelque 8 600 djihadistes, cachés au sein de 6 à 8 millions de musulmans qui peuplent des quartiers entiers, où ils trouvent aide et assistance.
À cette situation s’ajoutent les inquiétantes tensions entre la Turquie et la Russie, avec le risque d’une escalade pouvant conduire à un conflit planétaire, puisque la Turquie est membre de l’OTAN.
La Turquie n’est plus celle du laïc moderniste Kemal Atatürk. Elle est dirigée par Recep Erdorgan, islamiste, nostalgique de l’empire ottoman, qui pactise avec l’État islamique. Il est en guerre contre les Kurdes et contre Bachar el-Assad, protégé de la Russie.
Il pratique, en outre, un chantage éhonté avec l’Europe, exigeant des milliards d’euros et l’entrée libre des Turcs en Europe, en attendant l’admission de la Turquie dans l’Union, où elle aurait une position dominante hostile à la civilisation occidentale et chrétienne.
Cette politique belliciste fait courir des risques très sérieux. Déjà, le 24 novembre, Ankara a sciemment abattu un avion russe, un Sukhoï 24. De provocation en provocation, va-t-on aller vers une troisième guerre mondiale ? Celle-ci ferait des centaines de millions de victimes avec l’utilisation des armes atomi­ques et bactériologiques, ainsi que des destructions apocalyptiques. Et que fait l’Occi­dent devant cette éventualité ? Il organise des élections et tient des réunions !
La Russie, quant à elle, est d’évidence un acteur incontournable en Orient. Comme l’Europe, dont elle est partie intégrante, la Russie est aux prises avec un islam d’autant plus envahissant qu’il est frontalier pour elle. Après le problème tchétchène, Moscou a sur les bras le problème syrien. La Russie, de tout temps, a entretenu des relations spéciales avec Damas qui lui permet d’utiliser le port de Tartous.
Elle considère la Syrie comme une sorte de barrage contre l’expansionnisme musulman parti du Caucase et des ex-républiques soviétiques de l’Asie centrale dont de nombreux ressortissants sont fixés en Russie, créant les problèmes que l’on peut imaginer. Il y a quelques jours, une femme originaire d’Ouzbékistan déambulait à Moscou en brandissant la tête d’un enfant qu’elle venait d’égorger et en criant « Allah ou akhbar ! » La Russie, à l’égard de l’islam caucasien, a des préoccupations identiques à celle des Européens à l’égard de l’islam du Maghreb.
Elle est, faut-il le rappeler, une puissance chrétienne qui a pris naissance dans la principauté de Kiev. Ses intérêts fondamentaux sont très voisins de ceux de l’Europe occidentale, la sinistre parenthèse bolchevique, de 1917 à 1989, s’étant pour l’essentiel refermée, avec, il est vrai, la persistance d’un certain soviétisme.
La Russie, comme l’Europe occidentale, avait un empire colossal, non pas d’outre-mer mais d’outre-Oural, qui l’a menée jusqu’au Pacifi­que à l’est et jusqu’à l’Afghanistan au sud – un empire en voie de disparition.
C’est pourquoi la politique agressive de l’OTAN et de l’UE au sujet de l’Ukraine est malvenue et risquée.
Qu’est-ce que l’Europe a à gagner à soutenir contre vents et marées un pays sous-développé, divisé et corrompu ? Pourquoi ces sanctions qui ont eu pour principal effet de punir ceux qui les imposaient, la France d’abord avec les exportations interdites aux éleveurs et la comédie des Mistral qui va coûter 500 millions d’euros au moins aux contribuables ! Comment peut-on être à ce point dépourvu de jugement ? Pour autant, tout n’est pas négatif entre l’Occident et la Russie de Poutine.
La poignée de mains entre le pape de Rome et le patriarche Cyrille de Moscou, le 12 février dernier, est un événement historique qui met fin symboliquement à la séparation millénaire du catholicisme de l’orthodoxie. Il faut y voir le fondement d’une croisade à venir que le monde chrétien, s’il veut survivre, doit mener contre l’islam.
Aucune illusion n’est permise. L’islam radical est déjà maître de la moitié du Moyen-Orient, d’une partie de la Libye, du Nigéria et du Sahel. Son but est d’atteindre l’Europe dont l’État islamique n’est désormais distant que de quelques centaines de kilomètres – et où il est présent parmi les 40 millions de musulmans fixés en Europe. La croisade s’impose. Elle est vitale. Il est encore temps.
La coalition des armées américaines, européennes et russes, avec éventuellement quelques États de la région, ne mettrait guère plus d’un mois pour anéantir l’État islamique. La deuxième étape serait l’établissement en Irak et en Syrie d’une administration en mesure de rétablir l’ordre, de reconstruire ces pays dévastés et de procéder au rapatriement des millions de réfugiés qui vivent dans des conditions indignes de Turquie à Calais.
Les réunions qui prennent fin à 4 heures du matin, sans autre résultat que de fixer la date de la prochaine réunion, sont dérisoires. Il va falloir décider : ou cette croisade ou une inexorable guerre de religion en Europe qui serait dévastatrice…

Source Les 4 verites