Ahmad Fatfat (Liban), député du Futur, a affirmé hier que le Hezbollah étend son hégémonie sur toutes les « structures » de l'État, notamment à travers le boycottage de l'élection présidentielle et l'exercice d'un veto au sein du gouvernement. Au terme de sa visite au Premier ministre, Tammam Salam, au Grand Sérail, M. Fatfat a accusé le Hezbollah d'« empêcher l'élection d'un chef d'État » et de contrôler le gouvernement « à travers son droit de veto »...
Outre la responsabilité qu'il a imputée au Hezbollah, le député du Futur a évoqué celle de « certaines parties, qui, au lieu de s'opposer politiquement au Hezbollah, assurent une sorte de couverture à ses actes ». Réclamant la formation d'un large front politique contre les pratiques du parti, il a estimé que l'absence d'un tel front signifie qu'« en tant que peuple libanais et autorités politiques, nous vivons dans l'éblouissement des événements du 7-Mai et du terrorisme du Hezbollah ». Il a appelé dans ce cadre à « un soulèvement », faute de quoi « nous retournerons à l'ère de l'occupation syrienne », a-t-il averti.
Revenant sur le discours de Hassan Nasrallah au cours duquel celui-ci a demandé aux États arabes de « nous ficher la paix », M. Fatfat a retourné au leader du Hezbollah son expression, le conjurant de « ficher la paix aux pays arabes », de « ne plus s'ingérer dans les guerres d'Irak et de Syrie » et de « ne plus terroriser leurs peuples ».
Tout en reconnaissant « son leadership, son statut de dignitaire religieux et sa grande représentativité d'une large tranche de la population », il a demandé au chef du Hezbollah, vu sous l'angle de chef de « milice armée », de « ficher la paix au peuple », ce qui, a-t-il dit, « rendrait un grand service au Liban ».
Commentant également les déclarations de Hassan Nasrallah selon lesquelles « il a prétendu combattre Israël et Daech (groupe État islamique, EI – NDLR) », M. Fatfat s'est demandé « où est la bataille qu'a menée le Hezbollah contre Daech jusqu'à cette heure ? »
Il a enfin évoqué les relations de coordination entre la Russie et Israël, estimant que « ce ne sont pas les États arabes qui procèdent à des arrangements avec Israël, mais bien la Russie, alliée du Hezbollah, voire le Hezbollah lui-même ». « Ce qui prouve, a conclu le député du Futur, la convergence d'intérêts entre l'Iran et Israël. »
Source L'Orient le Jour