En 1909, un tremblement de terre majeur avait frappé le sud de l’Italie et causé des dommages dévastateurs, tuant 100.000 personnes. Près de la moitié de la population de la région de Messine avait perdu la vie en raison des structures fragiles des bâtiments de la région.Trois ans plus tôt, un séisme pourtant cinq fois plus intense avait frappé San Francisco et avait provoqué la mort de 700 personnes.
Dans ce cas, les structures des bâtiments étaient principalement faites de bois. Le taux de survie dans le tremblement de terre de San Francisco était d’environ 98%, alors qu’il se situait entre 33% et 45% pour le tremblement de terre de Messine. La plupart des décès étant causés par les bâtiments endommagés et les structures effondrées, les techniques de construction peuvent faire toute la différence pour réduire le nombre de victimes.
Le Dr. Rami Eid, chercheur au Shamoon College of Engineering, en Israël, étudie la réhabilitation des structures en béton armé, à l’aide de matériaux innovants tels que les polymères renforcés de fibres (PRF). Suite aux tremblements de terre des années 1980 et 90, comme celui de Los Angeles en 1994, les normes antisismiques ont subi d’importantes révisions et conduit à l’introduction de nouvelles méthodes de conception. Les bâtiments conçus auparavant n’ont pas été conçus pour résister aux effets des séismes graves, mais étant donné qu’il est économiquement impossible de les raser pour en construire de nouveaux, la solution consiste à renforcer ces structures. L’un des principaux éléments de la structure supportant la charge du tremblement de terre est une colonne en béton armé.
Afin de se conformer aux exigences des nouveaux codes, il devient nécessaire de renforcer les colonnes existantes. L’une des méthodes de consolidation des colonnes en béton armé est d’utiliser des matériaux composites de polymères renforcés de fibres (PRF) comme consolidation par confinement. Certains de ces aspects comprennent l’interaction entre le confinement interne de renforcement par aciers transversaux, le confinement externe par les PRF, et le confinement non-uniforme que l’on trouve dans les sections carrées confinées avec des PRF.
L’étude du Dr Eid présente le développement d’un modèle unifié de contrainte-déformation, approprié pour représenter le comportement axial et latéral de colonnes circulaires et rectangulaires en béton armé, confinées à l’intérieur avec de l’acier, à l’extérieur avec des PRF, ou bien avec les deux (acier et PRF) à l’intérieur et à l’extérieur. L’équipe de chercheur a également mené une étude expérimentale sur les PRF / et colonnes carrées en béton armé, confinées avec de l’acier, sous une charge de compression axiale.
Les chercheurs ont découvert que les courbes contrainte-déformation prédites par le modèle proposé correspondaient aux résultats expérimentaux. Rami Eid a expliqué: “Il y a un besoin urgent de réhabiliter de nombreuses structures construites il y a plusieurs décennies et insuffisantes pour supporter la charge d’un tremblement de terre”. “La nouvelle technique d’utilisation des matériaux composites pour renforcer les structures en béton armé est une méthode économiquement rentable pour assurer que les bâtiments seront à l’abri sous des charges extrêmes, lors de tremblements de terre”. Des articles sur ce sujet ont été publiés par le Dr Eid dans plusieurs revues scientifiques (Engineering Structures, Journal of Structural Engineering, ASCE) et des conférences.
Le Shamoon College of Engineering est une université technologique accueillant 5000 étudiants à Beer Sheva dans le Neguev et à Ashdod. Elle a ouvert à la fin de l’année 2012, un bureau pour les pays francophones, dirigé par Simon Skira.
Source SiliconWadi