Le président israélien Shimon Peres a appelé jeudi l'Union européenne (UE) à suspendre ses nouvelles "lignes directrices" sur la coopération avec Israël, afin de ne pas compromettre les efforts américains pour une reprise des négociations avec les Palestiniens. "Les prochains jours seront décisifs", a affirmé M. Peres, selon un communiqué de la présidence, ajoutant: "Attendez avant de décider, donnez la priorité à la paix".
"Selon les dernières informations dont je dispose, le secrétaire d'Etat John Kerry est parvenu à faire avancer les chances de reprendre des pourparlers de paix", a indiqué le président israélien, assurant que cet objectif était "à notre portée".
"J'en appelle à nos amis en Europe, (...) ne lancez pas un processus de sanctions irresponsables qui torpilleront les négociations diplomatiques", a-t-il insisté.
Les "lignes directrices", adoptées en juin par l'UE, qui doivent être publiées officiellement vendredi, disposent qu'à partir de 2014, tous les accords avec Israël devront spécifier qu'ils ne s'appliquent pas aux territoires occupés par Israël depuis 1967, c'est-à-dire la Cisjordanie, Jérusalem-Est, la bande de Gaza et le Golan.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré mercredi, lors d'un entretien téléphonique avec M. Kerry, que l'initiative européenne "gênait les efforts pour reprendre les négociations" avec les Palestiniens.
La délégation de l'UE en Israël a annoncé jeudi que MM. Netanyahu, Peres et Kerry avaient appelé mercredi soir le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, qui leur a "réaffirmé que ces lignes directrices ne représentaient pas un changement de la position de l'UE", rappelant qu'elles entreraient en vigueur le 1er janvier 2014.
"A la demande des autorités israéliennes, l'UE est prête à engager des consultations sur leur application. L'UE soutient les efforts américains pour une reprise des pourparlers de paix sans conditions préalables", a précisé le porte-parole de la délégation de l'UE dans un communiqué.
M. Netanyahu, qui a convoqué mardi une réunion d'urgence avec les ministres de la Justice et du Commerce, et le vice-ministre des Affaires étrangères, avait alors assuré qu'Israël n'accepterait "pas de diktats de l'extérieur sur (ses) frontières".
Les nouvelles clauses exigées par l'UE vont placer le gouvernement Netanyahu face à dilemme: soit renoncer à des centaines de millions de dollars de financements européens, en particulier dans le domaine crucial de la recherche et du développement, soit reconnaître par écrit l'occupation des Territoires palestiniens et du Golan syrien, selon responsables et commentateurs politiques.
Source Nice Matin