Israël a annoncé lundi que les ultranationalistes juifs qui vandalisent des biens palestiniens seront désormais sévèrement réprimés, comparant ces derniers à des "terroristes" dont les actes risquent de provoquer des violences interconfessionnelles. Le gouvernement a pris cette décision après l'arrestation, dimanche, d'un Israélien de 22 ans accusé d'avoir vandalisé l'an dernier une abbaye cistercienne en Cisjordanie.
Les portes de l'abbaye de Latroun, à 15 km de Jérusalem, avaient été incendiées, et la phrase "Jésus est un singe" avait été inscrite sur un mur, ainsi que le nom de Migron, une colonie de peuplement juif illégale en Cisjordanie.
Originaire de Bnei Brak, une localité juive orthodoxe proche de Tel Aviv, le jeune homme entendait exprimer ainsi son soutien aux colons.
Le ministre de la Défense, Moshe Yaalon, a prévenu lundi que de tels actes seraient désormais plus sévèrement sanctionnés, avec un allongement des peines de détention et l'interdiction pour les suspects d'être assistés d'un avocat pendant leur interrogatoire - des mesures identiques à celles qu'imposent les services de sécurité israéliens aux militants palestiniens.
Les ultranationalistes ont multiplié récemment les attaques contre des mosquées ou des biens appartenant à des Palestiniens, une stratégie connue sous le nom de "prix à payer", qui vise à faire payer au gouvernement israélien l'évacuation forcée de colonies "sauvages".
C'est le cas de Migron, évacuée à l'automne dernier après le rejet par la cour suprême israélienne de requête des colons. La justice a estimé que la colonie, qui abritait une cinquantaine de familles juives, a été construite illégalement sur un territoire privé palestinien.
"L'attitude des tenants du 'prix à payer' est identique à celle des groupes terroristes modernes, y compris au niveau de leur motivation idéologique et leurs actions clandestines", dit le ministère de la Défense dans un communiqué.
"Leur principal objectif est d'empêcher le gouvernement israélien légitime d'appliquer sa politique, que ce soit au niveau de l'Etat ou de l'application de la loi, et de décourager les dirigeants du pays de prendre des décisions", ajoute-t-il.
Le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu a déjà manifesté par le passé sa préoccupation face à la recrudescence d'actes de vandalisme de ce type.
"Il est de notre responsabilité de durcir les sanctions contre ces mécréants, parce que leurs actes sont potentiellement catastrophiques", poursuit le communiqué en citant Moshe Yaalon.
Des dizaines de suspects de "price tag" ont été arrêtés par le Shin Beth, les services de renseignement intérieur, mais très peu ont été condamnés, une impunité qu'un responsable israélien met sur le compte de leur organisation secrète et de leur capacité à résister à la pression des interrogateurs.
Source Challenges.fr