Israël a demandé aux Etats-Unis de ne pas geler l'aide militaire américaine à l'Egypte après la destitution du président Mohamed Morsi par l'armée, ont indiqué mardi des médias israéliens.
Une loi américaine interdit en effet le versement d'une aide financière à un régime issu d'un coup d'Etat.
Une loi américaine interdit en effet le versement d'une aide financière à un régime issu d'un coup d'Etat.
Selon la radio publique, des responsables israéliens ont pressé les Etats-Unis de ne pas geler l'aide militaire à l'Egypte, d'un montant annuel de 1,3 milliard de dollars. Le quotidien Haaretz citant un "haut responsable américain" a précisé que des "coups de téléphone marathon" ont été échangés sur ce dossier entre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et John Kerry le secrétaire d'Etat américain, le ministre de la Défense Moshé Yaalon et le secrétaire à la Défense Chuck Hagel ainsi qu'entre les conseillers à la défense nationale des deux pays Yaakov Amidror et Susan Rice.
Au cours de ces discussions, les interlocuteurs israéliens ont souligné que toute remise en cause de l'aide financière américaine risquait d'avoir un "impact négatif" sur la sécurité d'Israël dans la mesure où l'armée égyptienne disposerait de moins de moyens pour assurer la sécurité dans le Sinaï.
Cette région située aux confins de l'Egypte, d'Israël et de la bande de Gaza contrôlée par les islamistes palestiniens du Hamas connaît depuis 2011 une recrudescence d'activités des mouvements islamistes radicaux, jihadistes et salafistes. Les enlèvements et attaques visant les forces de sécurité égyptiennes ainsi que les tirs de roquettes vers le sud d'Israël s'y sont multipliés.
Plusieurs soldats et policiers ont été tués dans le Sinaï ces derniers jours, après que des islamistes ont publiquement menacé de commettre des violences en représailles à l'éviction de Morsi.
Les responsables israéliens ont également exprimé la crainte que la suspension de l'aide américaine puisse remettre en cause le traité de paix israélo-égyptien conclu en 1979. Les Etats-Unis sont signataires des annexes portant sur les questions de sécurité de ce traité, a rappelé le Haaretz.
Selon la radio publique, les responsables israéliens estiment que l'Egypte devrait connaître "une période d'instabilité chronique". "Les Frères musulmans, le mouvement dont est issu Mohamed Morsi, ne renonceront pas facilement au pouvoir, il faut s'attendre à d'autres violences et peut-être à d'autres changements à la tête du pays", ont ajouté ces responsables cités par la radio.
Depuis l'éviction du président Morsi, Benjamin Netanyahu a donné comme consigne à ses ministres de ne pas s'exprimer sur l'Egypte.
Interrogé par l'AFP, un haut responsable a refusé de confirmer ou démentir les informations sur une intervention israélienne concernant l'aide américaine à l'Egypte.
Source L'Orient le Jour