mardi 9 juillet 2013

Arrestation d’un imam radical qui préparait des attentats



Dimanche, un procureur militaire jordanien a déposé des accusations contre un imam musulman radical soupçonné d’être un acteur clé d’Al-Qaïda en Europe, qui est arrivé à Amman après avoir été expulsé de Grande-Bretagne. Abou Qatada, 53 ans, a été accusé de « complot » en vue de commettre des attentats contre les américains, les israéliens et d’autres cibles occidentales.

Le procureur militaire a déclaré qu’ Abou Qatada sera détenu pendant 15 jours en attendant un nouvel interrogatoire. Il  restera à Muwaqar, une prison de Sahab, dans la banlieue industrielle du sud-est d’Amman.
Le suspect est arrivé en Jordanie dimanche pour faire face à un nouveau procès pour des accusations de terrorisme après son expulsion de Grande-Bretagne.
Le retour d’Abou Qatada, 53 ans, a été considéré comme une victoire en Jordanie. Les demandes d’extradition avaient été bloquées par les tribunaux britanniques depuis plus d’une décennie. La Grande-Bretagne et la Jordanie ont ratifié un traité qui a ouvert la voie à son expulsion.
« Abou Qatada est de retour en Jordanie » a déclaré le Premier ministre britannique David Cameron via Twitter dimanche matin.  »C’est une bonne chose de faite et je suis soulagé », a t-il ajouté.
La Jordanie a condamné Abou Qatada  pour terrorisme à la prison à vie en 1999, mais la peine a été levée maintenant qu’il est confronté à un nouveau procès.
Le ministre jordanien des renseignements, Mohammed Momani a déclaré que le royaume « est intransigeant sur la crédibilité et la transparence » dans le traitement d’Abou Qatada, dont le vrai nom est Omar Mahmoud Mohammed Othman.
Abou Qatada est arrivé à l’aéroport civil d’Amman dans un avion britannique et a été escorté par un convoi de 12 véhicules, avec la police anti-terrorisme présente dans les locaux voisins de la Cour de sûreté de l’Etat militaire en périphérie de la capitale jordanienne.
Le père d’Abu Qatada, Mahmoud et un parent non identifié se tenaient à l’entrée de la Cour, mais ils n’ont pas été autorisés à entrer.
«Je n’ai rien à dire, sauf que mon fils est innocent et j’espère que le tribunal va le libérer, » a dit le père à l’Associated Press.
Le procureur militaire a commencé à interroger Abou Qatada sur des accusations terroristes en présence de son avocat, Tayseer Thiab. Le procureur militaire a interdit la publication des noms des procureurs.
A Londres, la secrétaire d’Etat, Theresa May avait annoncé le départ d’Abou Qatada dans un communiqué, le public britannique se félicite du résultat qui a coûté tant d’ efforts à son pays depuis 2001 pour renvoyer le religieux radical chez lui.
«Cet homme dangereux a été évincé de notre territoire pour faire face à la justice de son propre pays », a dit Mme May.
Depuis 2001, la  Grande-Bretagne tentait d’expulser Abu Qatada, mais les tribunaux bloquaient l’extradition, affirmant que les preuves obtenues sous la torture pourraient être utilisées contre lui.
Le traité qui a été ratifié par la Grande-Bretagne et la Jordanie le mois dernier,  interdit l’utilisation de preuves en cas d’accusations graves et crédibles sur le fait que la déclaration d’une personne a été obtenue sous la torture ou les mauvais traitements.
Il a permis le renvoi tant attendu de l’homme décrit dans les tribunaux en Grande-Bretagne et en Espagne comme la figure la plus dangereuse  d’al-Qaida en Europe, ayant eu des liens étroits avec Oussama Ben Laden.
En 1999, un tribunal militaire jordanien a condamné à mort Abou Qatada pour complot en vue de perpétrer des attentats terroristes y compris dans une école américaine à Amman. Mais la peine s’est mutée en  prison à perpétuité associée à des travaux forcés.
En 2000, le même tribunal l’a condamné à 15 ans de prison pour complot en vue de perpétrer des attentats terroristes contre des touristes israéliens et américains et des diplomates occidentaux lors des célébrations du millénaire du pays.
Abou Qatada était à Londres, où il est entré avec un faux passeport en 1993 et ​​a obtenu l’asile un an plus tard.
La Grande Bretagne a accusé Abu Qatada d’avoir des liens avec Zacarias Moussaoui, le seul inculpé  dans les attentat du 11 septembre aux Etats-Unis.
Les autorités britanniques ont d’abord essayé d’expulser Abu Qatada en 2001, puis l’ont détenu en 2002 en vertu des lois antiterroristes, qui à l’époque ont permis d’emprisonner des terroristes présumés sans inculpation.
Bien qu’il ait été libéré en 2005 lorsque la loi impopulaire a été annulée, l’imam a été maintenu sous étroite surveillance et détenu de diverses manières. Il a été récemment détenu à la prison de Belmarsh à Londres après avoir enfreint une condition de caution en mars qui restreint l’utilisation des téléphones mobiles et des appareils électroniques.
Le ministre de l’Intérieur britannique a reconnu les retards dans le processus judiciaire, annonçant qu’ Abou Qatada avait enfin été expulsé. « Il est clair que nous devons donner un sens à nos lois sur les droits de l’homme et supprimer les nombreuses couches de recours disponibles aux ressortissants étrangers que nous voulons expulser.  »


Source Tel-Avivre