mercredi 13 avril 2016

Strache : "Les Autrichiens ont été punis à juste titre"





"Les Autrichiens faisaient partie du régime nazi pendant la Seconde Guerre mondiale et ont été punis à juste titre pour leurs crimes", a déclaré mardi le leader de l'extrême-droite Heinz-Christian Strache au micro d'I24news. Strache, qui est le président du Parti autrichien de la liberté, est arrivé en Israël lundi sous invitation du Likoud, parti du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou. [ Une invitation qui a suscité la controverse dans l'Etat juif.] ...







Strache est l'héritier politique de Jörg Haider, l'ancien chef du Parti de la liberté qui était tristement célèbre pour son antisémitisme et ses opinions pro-nazis. Lorsque le parti a rejoint le gouvernement autrichien en 2000, Israël a rappelé son ambassadeur dans une crise diplomatique qui a continué jusqu'en 2003.
Un certain nombre de sujets ont été abordés lors de la réunion entre la délégation autrichienne et les membres du Likoud, y compris l'islamisme, le terrorisme, le droit d'Israël à exister et à se défendre, ainsi que les lignes directrices en matière d'étiquetage réglementé par l'UE dont Strache et son parti déclarent "ne pas tolérer et s'être opposé au Parlement européen".
Interrogé sur la tendance des dirigeants des partis européens d'extrême-droite politique à visiter Israël pour obtenir un "sceau d'approbation", Strache a déclaré à I24news qu'il "a toujours eu une opinion claire et que l'antisémitisme n'a pas sa place au sein de son parti et au sein de la société. J'ai toujours lutté contre les tendances antisémites. C'est une question personnelle pour moi."
"On ne peut pas faire semblant. Il faut être honnête à ce sujet," a poursuivi Strache, ajoutant "je suis allé en Israël plusieurs fois, la première fois en 2002, et depuis de nombreuses relations personnelles et professionnelles ont été établies."
Concernant une enquête au sujet de son refus de reconnaître les crimes nazis dans le passé, Strache semble avoir changé sa position, affirmant: "J'ai toujours eu une position très claire en tant que leader du parti de la liberté. Je suis clairement opposé au national-socialisme, au fascisme, et tout ce qui a à voir avec l'extrémisme".
"Nous sommes le parti de la liberté démocratique et nous avons des principes clairs. L'Europe elle-même est construit sur des bases judéo-chrétiennes", continue Strache.
Quant aux associations entre son parti et l'antisémitisme, Strache a déclaré que ce genre d'accusations diffamatoires provient de ses opposants politiques.
"On n'a rien à voir avec le national-socialisme et les tendances fascistes. Ceci est la diffamation des adversaires politiques de la gauche qui ont des tendances antisémites cachées derrière une critique d'Israël", a-t-il dit.
"Sur ce, nous avons un point de vue différent," a-t-il poursuivi. "Nous avons une position claire sur le passé du national-socialiste, sur les crimes de ce régime. Les Juifs ont perdu six millions d'entre eux, assassinés d'une manière organisée."
Strache a affirmé que l'Holocauste "est le pire crime dans l'Histoire et qu'un tel crime ne peut pas se reproduire. Nous ne voulons rien à voir avec une telle idéologie criminelle et nous n'avons rien avec elle. Je l'ai toujours dit."
Plus tôt mardi, sous recommandation du ministère des Affaires étrangères israélien, l'ancien président israélien Shimon Peres a refusé de rencontrer Strache.
Interrogé sur le refus de Peres de le rencontrer, Strache a déclaré que'"une telle réunion n'a jamais été prévue et a été inventée par les médias. Je ne peux même pas l'interpréter d'une autre manière. J'ai été invité par le Likoud et le seul but de ma visite était de rencontrer les membres du Likoud."
Le président autrichien, Heinz Fischer, avait condamné en 2012 Heinz-Christian Strache, qui avait publié le 19 août 2012 une caricature à caractère antisémite sur sa page Facebook.
Strache publiait l'illustration d'un banquier obèse au nez crochu, dévorant des morceaux de poulet de la main d'un homme représentant "le gouvernement". Le manteau de l'homme comprenait six boutons de manchettes ornées de l'étoile de David et, face à lui, était assis un homme squelettique et affaibli, représentant "le peuple".


Source I24News