dimanche 17 avril 2016

Plateau du Golan : la présence israélienne sera renforcée





Alors que la guerre civile en Syrie menace la frontière israélienne, le Conseil des Ministres renforce la présence d’Israël sur le plateau du Golan. Une semaine avant Pessah, le gouvernement israélien a estimé que le moment était favorable pour « le renforcement de l’activité gouvernementale sur le Golan » : c’est sous ce titre que le Conseil des Ministres réuni ce dimanche à Jérusalem a adopté une résolution...







Si la décision est symbolique, elle soulève en Israël une polémique quant à son opportunité : alors que la guerre civile en Syrie se rapproche de la frontière israélienne, le gouvernement de Benyamin Netanyahou veut réaffirmer ainsi que le plateau du Golan ne sera jamais restitué à la Syrie.


ARCHÉOLOGIE, CULTURE ET ÉNERGIE


La décision votée ce dimanche en Conseil des ministres à Jérusalem comporte trois volets :
1. La poursuite des travaux de conservation et d’aménagement des vestiges de la synagogue Ein Kashtot située près du mochav Natour, au sud du plateau du Golan : le gouvernement débloque 6,3 millions de shekels (1,5 million d’euros) étalés sur les trois années à venir (2016 à 2018) pour ce lieu archéologique, vestige de la présence juive sur le plateau depuis le cinquième siècle.
2. Le développement des activités culturelles sur le thème du « peuplement du Golan » : un budget de 1,5 million de shekels (350.000 euros) est attribué à cet effet au ministère de la Culture et des Sports ainsi qu’au ministère du Développement de la Périphérie.
3. L’amélioration de « l’efficacité énergétique » dans la localité de Katsrine (6.800 habitants) par le remplacement de l’éclairage public : 1 million de shekels (230.000 euros) seront accordés au ministère des Infrastructures, Energie et Eau, dans le but d’économiser 50% de la consommation municipale d’électricité.


ENJEU POLITIQUE


Le plateau syrien du Golan représente pour Israël un important enjeu politique et territorial. Occupé depuis la guerre des Six Jours, il fut officiellement annexé par l’Etat juif en 1981. Le Golan présente un double intérêt stratégique : c’est une zone-tampon vis-à-vis de la Syrie qui permet de prévenir toute attaque-surprise, et c’est aussi un réservoir d’eau (avec le Jourdain et ses affluents qui se jettent dans le Lac de Tibériade) qui fournit, bon an mal an, 20% de la consommation d’eau d’Israël.
En 2015, le plateau du Golan (1 154 km carrés) regroupait 25 000 Druzes dans 5 villages ayant, pour la plupart, choisi de conserver la nationalité syrienne, et 20.000 Israéliens installés dans 32 villes et localités rurales.
L’annexion du Golan par Israël a été renforcée par une loi approuvée par la Knesset en 1999 et qui prévoit que toute concession territoriale sur le plateau devra obtenir une majorité parlementaire absolue ou sera soumise à un référendum. En revanche, le Premier ministre Itzhak Rabin avait estimé, en 1992, que sa restitution à la Syrie serait indispensable pour restaurer la paix dans la région.
En 2005, des signes de rapprochement semblaient se préciser entre les deux pays. Pour la première fois, Israël et la Syrie permettaient aux agriculteurs druzes du plateau du Golan d’exporter une partie de leur production de pommes vers la Syrie.
Chaque année, quelque 20.000 tonnes de pommes sont expédiées vers les marchés syriens depuis le village de Magdal-Shams situé dans la partie syrienne du Golan.


Jacques Bendelac (Jérusalem)


Source Israel Valley