mercredi 20 avril 2016

Les neurosciences auscultent la créativité






L’étude du cerveau peut-elle expliquer le processus créatif ? Metin Arditi et Idan Segev en débattront le 20 avril à Uni Dufour. Le premier écrit des romans; le second fait des recherches en neurobiologie. Mercredi soir, l’artiste et le scientifique tenteront de décrypter ensemble les rouages de la création à la lumière des neurosciences...







Quels mécanismes sont mis en œuvre dans le cerveau d’un poète lorsque les mots lui viennent? Pourquoi le romancier invente-t-il telle histoire, le musicien telle mélodie? L’encéphale s’agence-t-il différemment selon qu’il dote un mathématicien surdoué ou un bipède plus ordinaire ?
C’est pour répondre à ces vastes questions que l’Université de Genève (UNIGE) a invité l’écrivain genevois Metin Arditi et le professeur Idan Segev, directeur du Département de neurobiologie de l’Université hébraïque de Jérusalem, dont l’équipe est affiliée au Human Brain Project. Ils échangeront leurs vues sous la houlette de Stephan Eliez, professeur au Département de psychiatrie de la Faculté de médecine de l’UNIGE. Le débat se déroulera en anglais, avec traduction simultanée.
«Je serai probablement parmi les personnes les plus intéressées à la discussion dans la salle, sourit Metin Arditi. J’attends des réponses à mes questions!» L’homme de plume identifie, dans son propre processus créatif, trois cas de figure. D’abord quand il utilise un savoir précis, telle sa formation de physicien, comme matériau pour une fiction originale.
Ensuite lorsqu’il existe un lien entre l’histoire qu’il imagine et son subconscient: «Sur le moment, je ne sais pas pourquoi je rédige une scène mais je le comprends après coup. C’est freudien.» Et enfin, parfois, d’inexplicables coïncidences se produisent. «J’ai rencontré une femme qui avait trouvé la consolation de la perte d’un fils dans les bras d’un très jeune homme au moment précis où j’étais attelé à la rédaction d’une histoire similaire. C’était très troublant.»
C’est depuis la fin des années 90 que les scientifiques se sont intéressés à l’activité mentale dans les mécanismes de la créativité. Ils ont aujourd’hui l’idée d’un certain nombre de circuits qui y interviennent.
Les techniques d’imagerie fonctionnelle ont par ailleurs mis au jour des différences structurelles dans l’organisation cérébrale des compositeurs. «On est en train de comprendre le fonctionnement du cerveau, c’est un moment unique dans l’histoire de l’humanité, s’enthousiasme Stephan Eliez. En même temps, ce fonctionnement est si compliqué qu’on peut se demander si l’homme est en mesure de l’appréhender!»


Les mystères de la création artistique: que peuvent dire les neurosciences sur les mécanismes de la créativité ?
Mercredi 20 avril à 18 h 30 à Uni Dufour.
Entrée libre.


Source Tribune Juive