Chaque année, 4 000 Israéliens travaillant dans le high tech partent à l’étranger poursuivre leur carrière: un sur cinq ne s’adapte pas et revient. Le déplacement international de main d’œuvre spécialisée, notamment des experts en haute technologie, est une tendance qui va en s’accroissant : chaque année, 3 millions d’individus dans le monde quittent leur pays pour tenter professionnellement leur chance ailleurs...
En Israël aussi, la tendance à la délocalisation ou à l’expatriation (en hébreu on dit « relocation ») concerne jusqu’à 4.000 personnes par an, principalement dans les secteurs de pointe.
100 MILLIONS D’EUROS DE PERTES
Or, il existe aussi le phénomène inverse qui est peu connu car considéré comme tabou : tous les expatriés ne réussissent pas à s’adapter dans leur pays d’accueil, et ils rentrent en Israël plus tôt que prévu.
Et lorsqu’une entreprise israélienne rappelle en Israël un de ses salariés qu’elle a envoyé à l’étranger pour cause d’échec dans sa mission, le coût n’est pas négligeable.
Selon une enquête réalisée par la société Relocation Source, spécialisée le développement humain au sein de l’entreprise, les sociétés israéliennes perdent chaque année environ un demi-milliard de shekels pour cause d’échec de délocalisation de leurs salariés ; soit 100 millions d’euros par an.
Fort heureusement, le taux d’échec est en recul ; en 2011, il se montait à 38% des salariés expatriés, contre 20% en 2015.
MANQUE D’ADAPTATION PROFESSIONNELLE
Quelles sont les raisons qui poussent un Israélien, parti travailler à l’étranger, à raccourcir sa mission et à rentrer plus tôt que prévu ? Le « manque d’adaptation professionnelle » est la première raison évoquée (21%), suivie par les « différences culturelles » (17%).
Les raisons économiques aussi poussent un Israélien à revenir dans son pays : selon les experts de Relocation Source, le coût de la vie croissant à l’étranger ne permet plus au salarié de réaliser des économies durant son expatriation. C’est ainsi que 13% des expatriés israéliens, qui rentrent plus tôt que prévu, évoquent « l’insuffisance du budget familial » alors que 11% ont été déçus de la qualité de la vie du pays d’accueil.
Et quelle est la durée moyenne d’une délocalisation d’un salarié israélien à l’étranger ? Malgré les difficultés d’adaptation, elle est en augmentation : en 2015, elle était de 5,5 ans en moyenne, contre 3 ans en 2011.
Jacques Bendelac (Jérusalem)
Source Israel Valley