mardi 8 mars 2016

Sauvé du fanatisme nazi par des agriculteurs du Calvados


Mercredi 2 mars, trois Calvadosiens ont été reconnus "Justes parmi les nations" à titre posthume. L'enfant juif qu'ils ont caché témoignait au Mémorial. Avril 1944 vient tout juste de sonner. Maurice Etynger, un jeune juif français de 15 ans, rejoint Caen depuis Paris qu'il fuit sous la menace des représailles des militaires allemands...


Une fois arrivé, il doit prendre un bus en direction d'Aunay-sur-Odon où l'attend Henri Calbris qu'il a rencontré quelques semaines plus tôt dans la capitale et qui lui propose de le cacher dans sa ferme.
 

Au péril de leur vie

Mais le car est rempli de soldats du Reich. Maurice Etynger préfère alors prendre le train jusqu'à Thury-Harcourt, avant de parcourir à pied les 17 km qui le séparent de la petite exploitation agricole située à Danvou-la-Ferrière. Il y restera cinq mois, avant de retrouver sa famille le 11 septembre 1944. Mercredi 2 mars, Henri Calbris et ses parents, Georges et Yvonne, ont été reconnus "Justes parmi les nations" à titre posthume, devenant ainsi les 13e, 14e et 15e Calvadosiens à recevoir la plus haute distinction civile de l'Etat d'Israël. "Ce titre existe depuis 1963, et vise à rendre hommage aux non-juifs qui par leur courage, bien souvent au péril de leur vie, sauvèrent des juifs", explique Pierre Osowiechi, vice-président du Comité français pour Yad Vachem, l'organisme délivrant cette distinction.

"Tout ceux qui nous ont sauvés, je ne dirais pas que c'était des héros. C'était des gens qui avaient du cœur et qui ne réfléchissaient pas", estime Maurice Etynger. "C'étaient des patriotes qui ont sauvé également des résistants ou des aviateurs. Je leur suis très reconnaissant et c'est important qu'ils soient reconnus et récompensés par les générations qui ont suivi."
 

Constitution du dossier pour la reconnaissance de "Juste parmi les nations".

Tout est parti d'une rencontre entre un Caennais, professeur d'histoire, Nicolas Leboulanger qui enseigne au lycée Victor Lépine, et Florence Calbris, petite-fille de Georges et Yvonne, lors d'une conférence sur les enfants cachés en Normandie pendant la Seconde guerre mondiale.

L'enseignant suggère alors de monter un dossier et de recueillir les témoignages nécessaires. Ces efforts abouttiront moins de trois ans plus tard sur l'attribution de cette distinction.
Source Tendance Ouest