mercredi 9 mars 2016

Comment le ghetto de de Venise a été rénové



Impulsée par la célèbre styliste Diane von Fürstenberg, la recherche de fonds auprès de riches américains et autres célébrités pour rénover certains hauts lieux du ghetto de Venise bat son plein...



L’initiative avait été lancée en 2014 par la princesse-styliste Diane von Fürstenberg qui, comme son nom ne l’indique pas (c’est celui de son premier époux) est la fille d’une rescapée d’Auschwitz.
Elle fait partie des célébrités qui se sont engagées, outre-Atlantique, à donner au moins la moitié de leur fortune avant leur mort. Le but était, à l’époque, de réunir 12 millions de dollars, un chiffre revu depuis à la baisse, pour la restauration du ghetto de Venise à l’approche du 500e anniversaire de ce dernier.
Au programme : la refonte totale du musée qui s’y trouve ainsi que la rénovation des anciennes synagogues, appelées localement « schole ».
« Nous sommes tous responsables d’assurer que les futures générations, dans cinq cents ans, auront accès à ces histoires de culture et de progrès », avait déclaré la même à l’occasion de l’annonce des travaux prévus par le « Venice Heritage Council » dont le directeur du bureau de Venise, Toto Bergamo Rossi, avait précisé : « La tendance de l’être humain est de forcer sur l’ego, d’essayer de s’imposer… Ma conception de la restauration est à l’opposé : respecter autant que faire se peut, essayer d’être un pas en arrière. Nous ne devrions pas être en compétition avec l’histoire ».
Concrètement, le projet consiste, en grande partie, à rénover l’intérieur de trois des cinq synagogues (datant du XVIe siècle) y compris de restaurer plusieurs panneaux dorés en bois sculpté qui s’y trouvent. Quant au musée, fondé en 1953, il s’agit de moderniser son accès et son espace d’exposition « afin d’établir sa réputation de site juif international incontournable », dixit le VHC. De plus, une nouvelle galerie devrait présenter au public la riche collection d’anciens objets rituels en argent dont ceux cachés avant l’arrivée des nazis à Venise et redécouverts à l’occasion de la restauration de la synagogue espagnole.
Pour en revenir à la campagne pour trouver les fonds nécessaires à l’ensemble de ces projets, les débuts semblent avoir été un peu laborieux. Mais, depuis quelques mois, les choses sont en train d’évoluer… et se passent surtout du côté américain où, pendant trois semaines, dîners, conférences et rencontres se sont multipliés sous l’égide du Venice Heritage Council, qui reconnaît, via Toto Bergamo Rossi, « avoir changé de stratégie ».



Etablir sa réputation de site juif incontournable

 
Comme le décrivait un journal vénitien local dans son édition du 30 novembre dernier : « Six pages sur le magazine du New York Times, un repas intime dans la villa de Barbara Streisand à Santa Monica avec la styliste Donna Karan, la contribution, quasi sur un pied, de la Fondation Berg (destinée, elle, à la réalisation, au Palais des Doges, de l’exposition intitulée « Les Juifs, Venise et l’Europe, ndlr). Le ghetto de Venise, par le biais du Venitian Heritage, cherche amis et financement aux Etats-Unis et les Etats-Unis commencent à se mobiliser pour trouver les sept millions d’euros nécessaires à la restauration des synagogues et du musée juif … ».
Début 2016, deux millions d’euros avaient déjà été trouvés. C’est encore trop peu, mais après le voyage américain, les perspectives sont plus qu’encourageantes.

En témoigne le don d’un million d’euros des familles Tisch et Taubman (milliardaires et philanthropes) suite, croit savoir la même gazette vénitienne, à un appel téléphonique de Barry Diller, le mari de Diane von Fürstenberg, ancien directeur général de la Paramount et de la Fox, considéré comme l’un des hommes les plus riches des Etats-Unis. 

Catherine Garson pour Actualité Juive


Source Chiourim