L’annonce par l’Union européenne d’une directive stipulant qu’à partir de 2014, tous les accords avec Israël devront spécifier qu’ils ne s’appliquent pas aux “territoires occupés” par Israël depuis 1967, est un tremblement de terre diplomatique pour Israël qui s’interroge sur le “timing” de cette annonce liée avec les navettes diplomatiques au Proche-Orient du secrétaire d’Etat américain John Kerry ces dernières semaines.
Le Premier ministre israélien Netanyahu, qui a convoqué, mardi, une réunion d’urgence avec les ministres de la Justice et du Commerce ainsi que le vice-ministre des Affaires étrangères, a assuré qu’Israël n’accepterait “pas de diktats de l’extérieur sur ses frontières” tout en multipliant mercredi les consultations téléphoniques avec des responsables européens pour tenter d’obtenir un report de la décision, ou au moins, des aménagements sur son application.
Après le choc de l’annonce, Israël s’interroge sur le “timing” de cette directive avec les navettes diplomatiques au Proche-Orient du secrétaire d’Etat américain John Kerry ces dernières semaines. L’Etat hébreu avait reçu des garanties américaines que ces initiatives européennes seraient temporairement reportées.
Le 12 mai 2012, puis le 10 décembre de la même année, les Etats membres de l’UE avaient publiquement affirmé leur intention d’appliquer pleinement la législation européenne et les accords bilatéraux concernant les biens produits dans les implantations.
En avril, 13 ministres des Affaires étrangères de l’UE, dont le Britannique William Hague et le Français Laurent Fabius, se sont dits prêts à appuyer les démarches de Mme Ashton pour étiqueter “les produits des colonies israéliennes“.
Mi-mai, l’administration Obama serait intervenue pour demander à Mme Ashton et à son équipe, de même qu’à plusieurs Etats majeurs de l’UE, de reporter l’entrée en vigueur de cette mesure pouvant nuire à ce moment-là à la stratégie américaine de relance des négociations.
Selon le plus important quotidien israélien, le Yediot Aharonot, de hauts responsables israéliens estiment que l’initiative européenne a été coordonnée avec l’administration américaine pour amener le gouvernement Netanyahu à se montrer plus souple en vue d’une reprise des négociations de paix.
A ce jour, le Département d’Etat américain ne s’est pas exprimé officiellement et spécifiquement, sur la directive de l’Union européenne.
Israël envisage des mesures de rétorsion dont celle de se retirer du projet phare d’innovations technologiques Horizon 2020, qui permettrait a l’EU de créer plus de croissance et d’emplois à la fin de la décennie.
Selon le quotidien israélien Maariv, Israël est censé, sur les sept prochaines années à venir, contribuer à plus de 600 millions d’euros sur ce projet.
Source LemondeJuif