mercredi 10 juillet 2013

L’artiste-peintre franco-israélienne Rachel Yedid « Femme du mois »



 
L’artiste-peintre franco-israélienne Rachel Yedid désignée comme « Femme du mois » dans le cadre du projet la ministre déléguée chargée des Français de l’étranger, Mme Conway-Mourret. L’artiste-peintre contemporaine franco-israélienne Rachel Yedid, a été désignée comme femme du mois dans le cadre du projet « Des françaises pour l’exemple », de la ministre déléguée chargée des Français de l’étranger, Mme Conway-Mourret, mettant à l’honneur des femmes françaises installée à l’étranger.

Rachel Yédid est originaire du 15ème arrondissement de Paris. Née en 1977, cette femme, artiste peintre, est arrivée en Israël il y a quatorze ans, par idéal, par passion, et avec l’envie de « faire partie d’une création contemporaine au sein d’une nouvelle patrie, le nouveau monde, avec ses défauts et ses qualités ». Entre introspection et visions théâtrales, ses tableaux réalisés sur fond noir sont empreints d’émotions puissantes.
Rachel Yédid installe son atelier dans des squats, ces habitations historiques et atypiques dont elle s’imprègne pour créer. Le cœur de son sujet est la femme et sa peinture révèle véritablement le corps féminin, elle le sublime. Et pour créer, elle utilise ses meilleurs outils, sa propre identité de femme. « Avant d’être française ou israélienne j’exprime mon identité en tant que femme» explique-t-elle.
Fille d’un chef d’orchestre et d’une violoncelliste, la musique est indissociable de sa peinture. Elle a d’ailleurs débuté avec la musique en apprenant le piano, c’est plus tard que la peinture s’est imposée. Elle a alors suivi quelques temps des cours aux Beaux Arts de Paris avant de rejoindre l’Ecole supérieure des arts visuels de Jérusalem tout en suivant un cursus afin d’apprendre à enseigner l’art en hébreu.


Une grande partie de son travail est d’ailleurs consacré à l’enseignement. Elle enseigne dans un programme spécial pour jeunes surdoués élaboré entre le ministère israélien de l’éducation et de la culture et le musée d’Israël. Elle donne aussi des cours une fois par semaine au lycée français et s’occupe d’ateliers privés pour adultes consacrés aux techniques du portrait.
Rachel Yédid est également à l’origine d’un concours, The Rachel Yedid’s Art Competition. “L’objectif de cette compétition est de regrouper des artistes israéliens pour former une exposition sur le thème de l’opéra, puis de les présenter à l’étranger, de créer des échanges avec des artistes étrangers” explique-t-elle. Une manière de promouvoir l’art contemporain israélien à l’international, projet qui lui tient particulièrement à cœur.

Rencontre avec l’artiste

Vous êtes connue pour votre parcours artistique. Qu’est-ce qui vous a guidé ?
Mon parcours est dans mon introspection mais aussi dans l’observation de l’autre. J’essaie de peindre ce que l’on peut voir les yeux fermés. Je peins la lumière; la source de l’âme humaine, celle qui crée et créera toujours la vie malgré l’obscurité du monde.


Comment êtes-vous devenue une Française de l’étranger ?
Mes ancêtres ont voyagé d’Israël jusqu’en France, (en passant par Salonique, le Chili, la Bourgogne) et sont à Paris depuis les années 1920 ! J’aime me rattacher à mon côté étrange. Cela m’aide davantage à sentir ce que je suis. Cette étrangeté m’émerveille autant qu’elle me surprend. L’étranger est pour moi une grande source d’inspiration et fait partie de mon identité française et humaine. A l’âge de 20 ans, après quelques voyages touristiques en Israël, j’ai décidé de m’y installer seule. J’ai vécu un an au kibboutz, Palmahim, où j’ai découvert des gens extraordinaires. Ensuite je suis partie habiter à Tel Aviv, puis enfin a Jérusalem où je vis encore aujourd’hui.

Quel est votre parcours artistique?
Mon parcours artistique a commencé par la musique. L’art était mon compagnon secret pendant mon enfance et mon adolescence, ma famille imaginait pour moi un avenir de musicienne. J’ai commencé des études d’art a Paris avec mon oncle maître de la pastelle: Patricio Zamora. Puis c’est à Jérusalem que j’ai poursuivi mes études artistiques. En allant à Jérusalem, je recherchais un lieu isolé et singulier pour me permettre d’entreprendre un voyage intérieur, d’où l’idée de travailler dans des maisons abandonnées. Mon travail artistique s’est très vite concentré sur mes “visions féminines ».


Qu’est-ce que l’expérience de l’expatriation vous a apporté ?
L’expérience de l’expatriation c’est un peu comme s’éloigner d’une toile de Pissarro ou de Monet pour découvrir la magie du détail. L’éloignement permet la contemplation, l’impression presque sonore. Je ne peux définir “l’expatriation » uniquement par rapport à l’éloignement ; souvent dans ce mot l’on entend : passé, détachement; abandon, alors que pour moi il s’agit d’un éloignement qui renforce mon identité dans une action présente ; vivante ! Cet éloignement m’apporte une ouverture d’esprit, une capacité de tolérance, une source d’inspiration, une opportunité de renaissance et l’envie de me rapprocher, d’aimer, de donner. La France et Israël sont des pays pour lesquels je donnerais toute ma vie.

Le réseau français à l’étranger vous appuie-t-il ?
Richard Gordon a exposé “Les préludes féminins » à Paris et a réalisé un documentaire sur mon travail qu’il a intitulé “Portrait ». L’Institut français à Jérusalem a projeté ce documentaire en salle et a soutenu l’exposition “Préludes Féminins » à Tel Aviv. Mon travail a été exposé à Paris, au Grand Palais à l’occasion « d’Art Paris » et « d’Art Miromesnil ». J’ai également participé à l’exposition “Proche » à la Galerie Albert Benamou. Puis mes toiles ont voyagé jusqu’à Singapour (à la Galerie Sabiana Paoli). L’Ambassade de France en Israël a présenté l’exposition “Les créatures de l’Amour » à l’Opéra de Tel Aviv, honorée par la présence de  l’ambassadeur Christophe Bigot. Cette exposition aura lieu également à Jérusalem et à Paris en juillet à la galerie


Details http://www.galerie-detais.com/.

Une nouvelle exposition aura bientôt lieu au port de Tel Aviv en Novembre 2013 à l’occasion de l’inauguration d’une nouvelle galerie, également lors d’une exposition privée réservée uniquement aux femmes: http://ninerooms.net/Nine-Rooms-Ladies-Club.php. Grâce a la Fondation France Israël, j’inviterai prochainement les artistes israéliens les plus talentueux à me rejoindre afin d’exposer nos visions contemporaines féminines, d’abord à Jérusalem puis en France. Permettant ainsi un échange culturel entre Israël et la France.

Source TribuneJuive