L’été a été chaud en Israël pour les banques; elles devront se séparer de leurs parts dans les sociétés de crédit. La réforme ne plaît pas au FMI. La Commission des Réformes de la Knesset entame cette semaine l’examen du projet de loi sur « le renforcement de la concurrence et la réduction de la concentration dans le secteur bancaire »...
En Israël, la réforme du secteur bancaire a fait couler beaucoup d’encre ces derniers mois. Au plus chaud de l’été israélien, c’est même un mini-tremblement de terre qui a secoué le milieu bancaire. L’onde de choc s’est poursuivie durant plusieurs jours : elle a même justifié une intervention étrangère, prenant de court les dirigeants de la finance israélienne.
Les premiers signes avant-coureurs du séisme qui a touché le monde de la finance en Israël sont apparus six mois plus tôt ; en décembre 2015, la commission Strum « pour le renforcement de la concurrence dans les services financiers » remettait son rapport.
Ses recommandations ont fait trembler les banquiers israéliens, et notamment la banques Hapoalim et Leumi. Celles-ci étaient sommées de se séparer de leurs sociétés de crédit, respectivement Isracard et LeumiCard.
RAPPORT « TECHNIQUE » DU FMI
Retour début juillet 2016 : alors que les banquiers israéliens croyaient le rapport Strum enterré, la réforme financière rebondit à l’initiative du Fonds Monétaire International (FMI).
Dans un rapport inédit publié à Washington le 6 juillet dernier, le FMI s’oppose aux principales recommandations de la commission Strum. L’argument principal des experts internationaux : la stabilité du secteur bancaire en Israël pourrait être remise en cause par l’introduction de nouveaux acteurs.
La note du FMI est brève, à peine 25 pages : elle se présente sous la forme d’un rapport technique (« Technical Assistance Report ») préparé à l’issu d’une visite à Jérusalem en avril dernier.
Il n’empêche : la position du FMI conforte celle de la Banque centrale d’Israël qui ne voit pas d’un bon œil les recommandations Strum.
DAVANTAGE DE CONCURRENCE DANS LA FINANCE
Or, le lendemain de la parution du rapport du FMI, donc le 7 juillet, c’est le ministère israélien des Finances qui surprend : il rend public une proposition de loi qui reprend les principales recommandations du rapport Strum. Comme pour s’assurer que rien ne pourra le faire changer d’avis, pas même le FMI.
Au plus chaud de l’été, les évènements s’accélèrent : le dimanche 31 juillet, alors que beaucoup d’Israéliens partent en vacances, le Conseil des ministres se réunit à Jérusalem : à l’unanimité, le gouvernement approuve le projet de loi sur « le renforcement de la concurrence et la réduction de la concentration dans le secteur bancaire » : dans les trois ans qui viennent, les grandes banques du pays devront se séparer de leurs sociétés de crédit.
Désormais, la voie est tracée pour que de nouvelles institutions bancaires voient le jour en Israël ; du jamais vu depuis plusieurs décennies.
Jacques Bendelac (Jérusalem)
Source Israel Valley