lundi 2 juin 2014

Netanyahu appelle à ne pas reconnaître le futur gouvernement palestinien

 
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a exhorté hier la communauté internationale à ne pas « se précipiter » pour reconnaître le prochain gouvernement de réconciliation palestinien, soutenu par le mouvement islamiste Hamas...



« Le Hamas est une organisation terroriste qui appelle à la destruction de l'État d'Israël », a ajouté le Premier ministre, dont les propos ont été retransmis par la radio militaire, ajoutant que la formation de ce gouvernement « ne va pas renforcer la paix, mais le terrorisme ». Selon la radio publique, les dirigeants israéliens veulent surtout convaincre les États-Unis de ne pas reconnaître le futur exécutif palestinien et de « respecter ainsi l'engagement pris par Washington de ne pas négocier avec un gouvernement soutenu par le Hamas ».
Dans un communiqué daté de New York, où il est en visite, le vice-ministre israélien de la Défense, Danny Danon, a pressé l'administration américaine de stopper toute assistance à l'Autorité palestinienne. « Il est impensable que près d'un demi-milliard d'aide américaine finance l'Autorité palestinienne et tombe directement entre les mains d'une organisation terroriste comme le Hamas », s'est indigné M. Danon, un faucon du Likoud.
La radio publique a également affirmé qu'Israël avait refusé d'autoriser trois futurs ministres à se rendre de la bande de Gaza, dirigée par le Hamas, à Ramallah, en Cisjordanie, pour prêter serment aujourd'hui devant le président Mahmoud Abbas. Le ministère de la Défense et le bureau de M. Netanyahu ont refusé de démentir ou de confirmer cette information. Un responsable palestinien à Gaza chargé de la coordination des passages avec Israël a en revanche confirmé qu'Israël avait rejeté la demande des trois ministres pressentis.


« Au coup par coup »
Après plusieurs reports, M. Abbas a affirmé samedi que le futur gouvernement de « consensus national », qui doit être composé de personnalités indépendantes et de technocrates, serait présenté aujourd'hui. Le Hamas, au pouvoir à Gaza, n'a pas confirmé la date, soulignant qu'il restait des divergences à aplanir. « Les ministres ne seront pas membres du Fateh ni du Hamas », les deux frères ennemis du mouvement national palestinien, a assuré M. Abbas.
Quant à la réaction du Premier ministre israélien sur l'appel au boycott de son nouveau gouvernement, le président palestinien a précisé qu'Israël voulait « nous punir pour nous être entendus avec le Hamas en vue de former un gouvernement ». Il a ajouté que des responsables israéliens l'avaient informé que le gouvernement de M. Netanyahu allait boycotter sa nouvelle équipe. Selon M. Abbas, les Palestiniens répliqueront à toute initiative israélienne : « Nous prendrons des mesures au coup par coup, mais nous ne serons pas les premiers à agir. »
Ce gouvernement de transition, sans mandat politique, sera conduit par le Premier ministre sortant Rami Hamdallah et sera chargé d'organiser des élections dans un délai de six mois. Le président Abbas a promis que le futur gouvernement rejetterait la violence, reconnaîtrait Israël et respecterait les engagements internationaux, afin de rassurer la communauté internationale sur sa volonté de paix avec Israël.


Source L'Orient le Jour