De temps en temps, l’informatique fait un bond et fait une incursion dans la science-fiction. Cette fois, des scientifiques ont, avec la participation de Microsoft, créé une technologie capable d’avaler des quantités monstrueuses de données dans une seule optique : prédire l’avenir, du moins dans une certaine mesure.
Il s’agit en quelque sorte d’une idée basée sur le déterminisme et donc la causalité. Si l’on part du principe qu’un évènement est toujours le résultat d’un certain nombre de causes imbriquées, alors il devrait être possible d’en prévoir certains, même en partant du principe que l’être humain ne dispose que d’une quantité limitée d’informations.
Microsoft et des chercheurs du Technion (Institut de technologie d’Israël) se sont unis autour d’un projet très particulier. Ils ont puisé dans plusieurs bases de données pour découper l’information et trouver des liens de causes à effet entre certains d’entre eux. Le New York Times notamment a ouvert la porte à ses archives qui s’étalent sur 22 ans. D’autres bases ont été ajoutées, notamment celles de DBpedia, WordNet et OpenCyc. Au total, 90 sources ont alimenté les algorithmes des chercheurs.
Mais pour quel résultat ? Même si la technologie en est à ses balbutiements, les tests sont encourageants. Sur la seule base de données incomplètes, le système a été capable de prédire les épidémies de choléra qui se sont abattues en Angola en 2006 puis en 2007. Dans le premier cas, le système avait fait le rapprochement entre les périodes de sécheresse et la recrudescence de la bactérie. Dans le second, c’était à cause de violents orages.
Eric Horvitz, codirecteur de Microsoft Research, indique qu’à travers les tests, le système a montré que les prévisions étaient justes dans 70 à 90 % des cas. Un score assez élevé mais qui ne concerne pour l’instant qu’un nombre restreint d’évènements.
Cependant, les résultats sont encourageants pour la suite car c’est bien là l’objectif : prédire une partie des grands évènements catastrophiques, qu’il s’agisse d’épidémies, de causes naturelles et autres. L’idée est que les secours, l’aide internationale et les organismes impliqués puissent se préparer à l’avance. De même, les populations pourraient être averties d’un risque plus élevé, ce qui permettrait de prendre des précautions supplémentaires, notamment quand les évènements sont de types sanitaires.
Pour le moment, le projet va continuer exclusivement sur un plan de recherche. Pas question aujourd’hui de commercialiser le produit car de nombreuses améliorations sont nécessaires. La précision des résultats grimpe avec celle des informations fournies, et les sources sélectionnées n’ont pas été forcément conçues pour une telle exploitation. En outre, selon Horvitz, il sera intéressant de trouver des données remontant plus loin dans le temps.
Source Israel Valley