Cette exposition montée par le Centre Edmond Fleg avec l’accord de la Mairie de Bastia, retrace une partie de l’histoire de l’île et de Bastia où la communauté juive est encore présente. La communauté israélite de Bastia et des juifs de la « diaspora » corse (Guy et Benny Sabbagh) participent à cette exposition...
Elle aura lieu tout le mois de septembre à Bastia au Péristyle du Théâtre
Cette exposition montre, s’il le fallait, les liens profonds entre les peuples Corse et Juif. Comment, en 1915, ces « syriens » juifs en fuite, chassés par les Turcs en Terre d’Israël à Tibériade, expulsés par les grecs de la Canée en Crète où ils avaient trouvé refuge au bout de 6 mois , ont été accueillis avec sollicitude par les Corse à Ajaccio puis à Bastia. Ils arrivèrent vêtus à l’oriental.
On remarque d’émouvants témoignages de la solidarité et de l’hospitalité corse qui n’ont rien de « légendaires ». Comme ces fiches de paie des instituteurs d’Ajaccio qui ont pris sur leurs salaires pour vêtir des enfants, des femmes et des hommes.
Ces femmes et ces hommes ont immédiatement créé une école pour les enfants , appris la langue Corse en plus du judéo-arabe et de l’hébreu !…
En un an ils s’étaient tous trouvé un travail, et se sont fondus dans la population. Juifs et Corses à la fois.
Martine Yanan et son équipe du Centre Edmond Fleg ont réuni une émouvante documentation en Israël, à Tibériade, en Corse et sur le continent (Alliance Israélite Universelle) pour retracer le périple de ces réfugiés (Source des lettres : AIU)
Certains repartirent vers Israël. A leur départ ils écrivirent au Bastia Journal pour remercier la population corse. L’un d’eux, Jacob Toledano, devint ministre des affaires religieuses dans le gouvernement Ben Gourion.Mais beaucou restèrent ou revinrent.
Tout cela n’était que la préfiguration du fait bien connu que la Corse, et c’est le seul département français à avoir agi ainsi, de concert avec le peuple, le préfet de l’époque, Balley, et les autorités de l’île ont désobéi aux ordres venus de Vichy (sauf un)… et n’ont pas « donné » les juifs promis aux camps, aux nazis. Les « syriens » en vadrouille en méditerranée… étaient alors devenus des « touristes » munis de vrais faux-papiers !
Source Tribune Juive