jeudi 19 novembre 2020

Devant Pompeo et Netanyahu, le Bahreïn appelle à la relance du dialogue israélo-palestinien


Flanqué de Benjamin Netanyahu et de Mike Pompeo, le chef de la diplomatie du Bahreïn a plaidé hier pour la reprise des pourparlers de paix et une solution « viable » au conflit israélo-palestinien, lors de la première visite officielle en Israël d’un ministre de cette monarchie du Golfe.......Détails........

Bahreïn et les Émirats arabes unis avaient signé en septembre à Washington des accords de normalisation de leurs relations avec Israël, une initiative qualifiée de « trahison » par les Palestiniens. 
Ces derniers considèrent que la reconnaissance d’Israël par le monde arabe n’est envisageable qu’après un accord de paix israélo-palestinien et non l’inverse.
Or le ministre bahreïni des Affaires étrangères, Abdellatif al-Zayani, a suggéré à Jérusalem que le rapprochement en cours devait aussi inclure une solution « viable » au conflit israélo-palestinien. 
« Je suis confiant que cette coopération naissante entre Bahreïn et Israël ouvrira la voie à une paix pour l’ensemble du Moyen-Orient et je continue de souligner dans toutes mes rencontres qu’afin d’atteindre et consolider cette paix, le conflit israélo-palestinien doit être résolu », a-t-il déclaré. 
« J’appelle donc les deux parties à s’asseoir à la table des négociations afin d’aboutir à une solution viable à deux États », une Palestine indépendante aux côtés d’Israël, a-t-il ajouté aux côtés du chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo et du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Les derniers pourparlers directs entre Palestiniens et Israéliens avaient avorté en 2014. 
Ces derniers mois, les Israéliens ont proposé de discuter avec les Palestiniens sur la base des propositions du président américain Donald Trump, qui prévoient non seulement de faire de Jérusalem la capitale d’Israël, mais l’annexion de près de 30 % de la Judee Samarie par l’État hébreu.
Mais les Palestiniens ont rejeté le plan Trump qu’ils jugent trop favorable à Israël et plutôt proposé de reprendre les négociations là où elles avaient achoppé en 2014, soit sous l’égide du Quartette (ONU, UE, Russie, USA), ou simplement de relancer la coordination sécuritaire avec Israël gelée depuis des mois.
Mardi soir, les Palestiniens ont annoncé la reprise de cette coordination sécuritaire – qu’ils avaient eux-mêmes suspendue en mai pour protester contre les projets d’annexion de pans de la Judée Samarie par l’État hébreu –, sans pour autant se lancer dans des pourparlers de paix.

« Plus isolé que jamais »

Après les Émirats, Bahreïn, suivis le mois dernier du Soudan, Mike Pompeo a dit avoir « bon espoir » que « de nombreux autres » pays arabes se joignent à cette coalition naissante hostile aux ambitions régionales de l’Iran. 
Ces accords de normalisation « montrent aussi aux acteurs néfastes comme la République islamique d’Iran que leur influence dans la région est en déclin et qu’ils sont plus isolés que jamais », a lancé à Jérusalem le secrétaire d’État, dont la stratégie au Moyen-Orient est axée autour du soutien à Israël et de l’effort pour endiguer Téhéran. 
La visite de Mike Pompeo intervient dans un contexte de transition politique à Washington, après la victoire du démocrate Joe Biden, ce qui pose des questions quant à l’avenir des sanctions américaines contre l’Iran.

In Pompeo veritas ?

Mais avant d’espérer régler le conflit israélo-palestinien ou le dossier iranien, le secrétaire d’État devait se rendre, selon la presse israélienne, dans le vignoble israélien de Psagot, située en Judée Samarie, ainsi que sur le plateau du Golan, dont Donald Trump a reconnu l’annexion par Israël. 
Dès mercredi, des dizaines de Palestiniens ont manifesté à al-Bireh, commune en face de Psagot, avec des messages comme « Pompeo rentre chez toi » écrits sur des pancartes.
Il y a un an, Mike Pompeo avait annoncé que les États-Unis ne considéraient plus comme contraires au droit international les "colonies" israéliennes en Judée Samarie où vivent désormais plus de 450 000 Israéliens dans des communautés séparées des 2,8 millions de Palestiniens. 
Cette décision avait été saluée par le vignoble de Psagot qui se bat pour garder le label « Israël » sur ses bouteilles et non « colonies israéliennes » comme l’ont décidé la justice française et européenne.
« Si les relations internationales se basent sur des bouteilles de vin, alors c’est la mort de la diplomatie », a protesté le Premier ministre palestinien, Mohammad Shtayyeh.

Source L'Orient le jour
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