jeudi 19 novembre 2020

Jeremy Corbyn réintégré (à moitié) au Labour


Le nouveau leader du Parti travailliste, Keir Starmer, a refusé catégoriquement de rendre à son prédécesseur le droit de voter sous l'étiquette Labour aux Communes, alors que sa suspension du parti a été levée.........Détails........

Le boss, c’est lui et personne d’autre. Le chef du Labour, Keir Starmer, a réaffirmé mercredi son autorité sur le Parti travailliste en désavouant la décision prise la veille par les autorités disciplinaires du parti. 
Mardi soir, ces dernières avaient levé la suspension de Jeremy Corbyn, son prédécesseur. Mais mercredi matin, Keir Starmer a refusé de lui rendre le whip, le droit de voter au Parlement sous l’étiquette Labour.
Jeremy Corbyn avait été révoqué le 29 octobre, au lendemain de la publication d’un rapport accablant sur l’antisémitisme au sein du Labour sous sa direction, dont il avait semblé contester les conclusions incendiaires. 
Dans un communiqué, il avait suggéré que ces accusations d’antisémitisme, lourdement condamnées dans le rapport indépendant de la Commission pour les droits de l’homme et l’égalité (EHRC), avaient été «grossièrement exagérées pour des raisons politiques, à l’intérieur et à l’extérieur du parti et par une bonne partie des médias». 
Keir Starmer, aux commandes du Parti travailliste depuis avril, avait pour sa part estimé que quiconque jugeait «exagérée» la question de l’antisémitisme au sein du Labour n’avait «pas sa place dans ni aux abords du parti».
L’EHRC, l’organe officiel mandaté par le Parlement britannique pour enquêter sur les questions liées aux droits de l’homme et à l’égalité, avait estimé que le Labour n’avait pas «respecté la loi dans la manière de traiter les plaintes de membres du parti sur du racisme antijuif, sous la direction de Corbyn». 
La suspension du leader de l’opposition entre 2015 et 2020, membre du Labour depuis cinquante-cinq ans, avait enragé l’aile gauche des travaillistes et ravi les membres de confession juive, dont certains avaient quitté le parti sous sa direction.

Manque de réactivité

Depuis mardi soir, Jeremy Corbyn, 71 ans, est donc redevenu officiellement membre du Labour, mais, en raison de la décision de Keir Starmer, il continuera à siéger et à voter au Parlement comme député indépendant. Et il ne pourra se représenter aux prochaines élections sous l’étiquette du Labour à moins que le whip ne lui soit rendu.
«J’ai fait mienne la mission d’éradiquer tout antisémitisme du Labour», a déclaré Keir Starmer. 
«Je sais que je serai jugé sur mes actes, pas mes paroles», a-t-il poursuivi. Mardi soir, après l’annonce de la levée de la suspension de Corbyn par le panel disciplinaire du National Executive Committee (NEC), plusieurs députés juifs avaient menacé de quitter le Labour. 
Le problème est que les instances disciplinaires du NEC avaient été violemment critiquées dans le rapport de l’EHRC pour leur manque de réactivité, voire leur refus d’enquêter sur les nombreuses plaintes sur des manifestations d’antisémitisme à l’égard de membres du parti par d’autres membres.

«Refus de s’excuser»

Depuis la publication du rapport, la manière de fonctionner de ces instances disciplinaires est justement en cours de révision. «Ce processus disciplinaire n’a pas la confiance de la communauté juive, cela s’est encore confirmé hier soir», a déploré Keir Starmer. 
Les actions de Jeremy Corbyn en réponse au rapport de l’EHRC ont «sapé et fait reculer notre travail pour restaurer la confiance dans la capacité du Labour à lutter contre l’antisémitisme. 
Dans ces circonstances, j’ai pris la décision de ne pas rendre le whip à Jeremy Corbyn», a-t-il ajouté en promettant de «revoir la situation au fil du temps».
L’aile gauche du parti a jugé que le choix de Starmer allait accentuer les divisions au sein des travaillistes. 
«C’est juste une décision totalement erronée», a critiqué John McDonnell, l’ancien numéro deux de Corbyn. La députée travailliste Margaret Hodge, présidente du Jewish Labour Movement, et membre du Parti travailliste depuis plus de cinquante ans, avait à plusieurs reprises menacé de démissionner du Labour quand Jeremy Corbyn en était le leader. 
Ce dernier a «refusé personnellement d’accepter les conclusions du rapport de l’EHRC, refusé de s’excuser pour ses actions et refusé d’endosser la moindre responsabilité». Elle a estimé que, dans ces conditions, la décision de Keir Starmer était parfaitement justifiée.

Source MSN
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