On sait peu de choses sur l’histoire des Juifs dans l’Armorique gallo-romaine avant le Concile de Vannes qui, vers 465 légifère sur leurs relations avec les clercs. Leur établissement ancien et durable, en Bretagne, est toutefois attesté au XIIIe siècle, à Rennes, à Fougères et, surtout, à Nantes....
L’antijudaïsme qui marque les croisades aboutit après une période de pillages et de meurtres, à leur expulsion du Duché (ordonnance de Ploërmel, 10 avril 1240). Il faut attendre le XVIIe siècle et surtout le XVIIIe pour retrouver trace de leur présence à Nantes, mais aussi à Saint-Malo et à Rennes fréquentant les grandes foires de Bretagne.
Devenus citoyens français, les Juifs connaissent au XIXe siècle, une longue période de vie paisible. Très peu nombreux, ils ne sont guère plus de deux cents dans toute la Bretagne, mais forment cependant des communautés dynamiques à Brest et à Nantes où en 1871, est inaugurée la première synagogue de Bretagne.
Les violences antisémites de 1898 et de 1899, (année du second procès Dreyfus à Rennes) n’épargnent pas la région. De grands universitaires enseignaient alors à Rennes : Henri Sée, Victor Basch ce dernier fut fondateur (le 22 janvier 1899) de la section rennaise de la ligue des Droits de l’Homme qui, en dix ans passa de 21 membres à plus de 600. (Voir l’article sur Victor Basch par Edmond Hervé).
La présence de Juifs au moment de la Deuxième Guerre Mondiale est authentifiée par les plaques commémoratives installées dans le centre communautaire, rappelant les noms des 70 familles déportées d’Ille et Vilaine : 131 (250 disparurent pour l’ensemble de la Bretagne).
C’est au début des années 1960 que la communauté juive de Rennes s’est constituée sous une forme organisée avec principalement des familles juives d’Afrique du Nord auxquelles se sont jointes quelques familles ashkénazes dont des rescapés des camps d’extermination.
En 1963 une première association a vu le jour présidée par Monsieur Rozenfeld qui organisa des rencontres chez lui et qui organisa le premier office de Yom Kippour. Par la suite, à chaque Yom Kippour, la salle des Beaux Arts était louée pour héberger les offices conduits par un officiant venu de Paris avec un Séfer.
A la fin de l’année 1969, l’activité sans relâche d’un groupe d’amis réunis autour de Monsieur Henri Ohana aboutirent à l’inauguration du premier local attribué par la municipalité à notre communauté désormais sous la présidence de Monsieur Jacques Habib.
On obtint du maire Monsieur Henri Fréville un très petit local puis un second local moins exigu toujours dans le quartier de Maurepas.
Plus tard, la municipalité accorda un appartement dans la maison de quartier de Maurepas où il fut possible d’aménager la première synagogue digne de ce nom et qui hébergea la communauté pendant une vingtaine d’années.
Au vingt et unième siècle, les efforts conjugués du Maire, Monsieur Edmond Hervé, de la Fondation Safra, de la communauté juive et de son président Monsieur Bernard Lobel ont conduit à l’édification d’un véritable centre culturel et cultuel, le centre Edmond J.Safra, qui fut inauguré le 20 janvier 2002.
Source Tribune Juive