lundi 21 décembre 2020

Rescapée de la Shoah, Esther Senot raconte : "On nous a gentiment dit : 'Vous êtes entrés ici par la porte, vous n'en sortirez que par la cheminée'"


À 14 ans, la jeune Esther Dzik échappe par miracle à la rafle du Vel d'Hiv de juillet 42 qui a vu sa famille déportée. L'adolescente affronte alors seule la tourmente effroyable de la Seconde guerre mondiale à travers la France occupée et toute l'Europe. Le passage de la ligne de démarcation, le camp de Drancy, le convoi 59 dans un wagon à bestiaux, la découverte de l'enfer d'Auschwitz, la marche de la mort... Les retrouvailles inespérées avec sa sœur, le temps de quelques mois, au camp de Birkenau où celle-ci s'éteindra d'épuisement. Et sa promesse de raconter l'ineffable........Témoignage (émission au format audio)........

De passage chez son fils à Saint-Cyprien, où elle a habité pendant plus de 30 ans, Esther Senot, âgée de 92 ans aujourd'hui, ouvre sa porte à L'Indépendant pour que soient gravés à jamais ses souvenirs indélébiles. Rencontre avec une page d'Histoire vivante. 
Au coup de sonnette, Esther se lève et vient à la rencontre de ses invités. Derrière son masque, l'œil est souriant, d'un noir lumineux, le regard direct. Elle attend, pour s'asseoir, que chacun ait choisi une place sur le canapé de son fils. La Parisienne remontera à la capitale dans quelques jours. 
Mais Saint-Cyprien, c'est un peu chez elle quand même "J'y ai habité entre 1980 et 2011...", précise la nonagénaire. 
D'emblée, on comprend que les dates ne lui font pas défaut. Ne pas se fier à sa chevelure d'un blanc éclatant, sa mémoire est précise. 
"Je suis née en Pologne en 1928, mes parents ont émigré en 1930 à cause de l'antisémitisme et de la crise financière. 
On s'est installé dans un petit appartement de Belleville. Je suis l'avant-dernière de 7 enfants. Tous les matins avant d'aller à l'école, ma mère nous faisait la morale : 'La France nous a bien accueillis, tenez-vous tranquilles'.

Nuchim et Gela Dzik, les parents d'Esther, morts en déportation

Dès 1939, quand Hitler est arrivé au pouvoir, beaucoup de réfugiés allemands et autrichiens nous racontaient ce qu'ils avaient vécu, mais personne ne les croyait. En juillet 40, quand Pétain a eu les pleins pouvoirs, son principal souci a été de s'occuper du problème des juifs de France. 
Il a ordonné le recensement, on a dû aller se déclarer au commissariat (nom, adresse, nombre de personnes au foyer, liste des biens...) Avec les restrictions sur l'accès aux transports, au ravitaillement et aux lieux publics pour les juifs, la vie a commencé à devenir plus dure. 

  

Les deux frères déportés dans le convoi n° 4

En mai 41, on a reçu à la maison une convocation pour "affaires de famille" (c'était la rafle du billet vert). On n'a jamais eu de problème avec la police. Mes deux frères aînés se sont présentés. 
Ils ont été internés au camp de Pithiviers. On faisait des économies pour leur apporter des colis. 4000 hommes en âge de travailler y étaient. Mes frères y sont restés un an. Puis, ils ont été déportés en juin 42. C'était le convoi n° 4 vers Auschwitz.

Maylich (Marcel), frère d'Esther, est mort en déportation

En juillet, il y avait des rumeurs de rafles, mais on ne s'est pas inquiété. Jusqu'alors, ça n'avait concerné que des hommes valides.
Le 16 juillet vers 6 h du matin, il y a eu des bruits de policiers dans toute la rue, ils avaient des fiches avec le nombre de personnes à arrêter dans chaque foyer. Ils matraquaient les portes, faisaient sortir les gens de force. 
J'ai vu des personnes âgées sorties sur des civières. Tout le monde était embarqué. 
Nous habitions un passage long de 200 mètres, 86 personnes y ont été raflées. Ils ne sont pas venus chez nous, on n'a jamais compris pourquoi... 
À la maison, il ne restait plus que mes parents, l'un malade, l'autre invalide, mon petit frère de 11 ans, ma grande sœur de 16 et moi. Inquiète pour le reste de la famille, ma mère envoie ma sœur chez notre tante et moi chez ma belle-sœur, à République. 
À mon arrivée, la gardienne m'informe que ma belle-sœur a été avertie de la rafle et qu'elle s'est cachée dans une chambre de bonne au 6e étage avec sa mère. Son fils était en pension de vacances dans la Marne, or le couple de propriétaires, juif, avait été arrêté et les enfants laissés livrés à eux-mêmes. 
Alors je suis allée le récupérer en train. 
À mon retour, il était 20 heures, pour ne pas transgresser le couvre-feu, je suis restée dormir. Et le lendemain tôt, je me suis dépêchée de retourner chez moi où mes parents devaient s'inquiéter. 
Quand je suis arrivée, il n'y avait plus personne, il y avait des scellés sur l'appartement. Au commissariat, ils s'étaient rendu compte qu'ils nous avaient oubliés.  Mes parents et mon frère ont été arrêtés.

Achille Dzik, le plus jeune des frères d'Esther, avait 11 ans quand il a été arrêté lors de la rafle du Vel d'Hiv avec ses parents, il est mort en déportation

  

Alors je suis allée chez ma tante, mais il n'y avait plus personne, ni elle, ni mes cousins, ni ma sœur. De retour chez ma belle-sœur, la gardienne m'informe que quelqu'un est venu les chercher pour les faire passer en zone libre. 

Esther Dzik, avec sa cousine Lydi et son oncle Jacques

Un peu désemparée, j'ai commencé à pleurer, alors la gardienne de l'immeuble m'a cachée dans sa loge pendant 15 jours. Il y avait une petite pièce, avec un rideau et un lit. C'était beaucoup de risques, pour elle et pour moi. À l’époque, il y avait beaucoup de dénonciations. J'ai su plus tard qu'elle faisait partie d'un réseau résistant communiste. 
La seule solution pour moi était de rejoindre le seul membre de ma famille qu'il me restait. Mon grand frère, militaire à Pau, en zone sud."
Grâce à l'aide de la gardienne, Esther parvient à rejoindre Bordeaux en train où un passeur doit la conduire en zone sud par Mont-de-Marsan. Elle se retrouve avec une vingtaine de familles qui ont échappé aux rafles. 
Mais l'homme les dépouille et les abandonne. "Je ne connaissais que Paris, j'avais rarement quitté mon quartier et ma famille." 
En bordure de la ligne de démarcation, un jeune homme lui explique comment passer, de nuit, en courant à découvert pour rejoindre la forêt puis suivre un itinéraire schématisé en vitesse sur un bout de papier. 
"À 14 ans, on court vite, mais dans la nuit noire seule dans la forêt, j'ai commencé à paniquer, vous savez tout ce qui passe par la tête à cet âge..."  Esther tourne en rond jusqu'à 5 h 30 du matin où elle finit par apercevoir une ferme. "J'étais passée en zone libre sans le savoir."

  

Les fermiers la nourrissent après 48 heures sans manger, et lui donnent de quoi payer le bus jusqu'à Pau. "Mon frère a été complètement ahuri de me voir. Je lui ai appris que tout le monde avait été arrêté."

Anna et Maurice, le frère militaire d'Esther. Au centre, leur fils Henri, caché dans une famille catholique à Pau. Ils ont survécu. Esther est cachée dans un grenier où elle restera tapie d'août à novembre. 

Anna, Henri et Maurice, le frère d'Esther qui était dans l'armée, s'est engagé dans les FFL. Il a survécu.

"Lorsque Pétain décide d'arrêter aussi les juifs français, mon frère part rejoindre les Forces Françaises Libres et me laisse de l'argent pour que je me débrouille. Je me dis 'Si ça se trouve, mes parents sont peut-être revenus après un simple contrôle de police'." 
Esther remonte à Paris, mais elle déchante très vite. Elle ne retrouve personne, erre entre la loge de la gardienne et des orphelinats, où elle doit  toujours se cacher parce que "quand les Allemands doivent compléter des convois de 1000 personnes, ils raflent aussi dans les orphelinats". 
En allant faire une course à l'Hôtel de ville, elle finira par se faire contrôler à la sortie du métro, interroger et envoyer au camp de Drancy.

  

Fin juillet 43, la jeune fille a 15 ans. Elle y passe un mois "maltraitée" puis est affectée au "convoi 59". "Pour compléter le train, les gendarmes sont allés chercher des femmes qui venaient d'accoucher à la maternité Rothschild et des personnes âgées dans une maison de retraite." 
Le 2 septembre, en gare de Bobigny, "on a vu des wagons à bestiaux, on a pensé que c'était pas pour nous. Mais on nous a précipités là à 70-80 par wagon, avec un seau d'eau et un tonneau pour les besoins hygiéniques. Le premier jour, les bébés hurlaient, les plus âgés tombaient, on se serrait pour qu'ils puissent s'asseoir, tout le monde avait soif... on a bu." Et puis le seau s'est tari, le tonneau s'est renversé, "on a fini le voyage au milieu des excréments, des vieux et des bébés morts.
 
  

À notre arrivée, il y avait un immense quai en béton. Des kapos avec des matraques nous faisaient descendre. 
Un Allemand au haut-parleur disait 'Les personnes âgées et ceux qui sont fatigués peuvent monter dans les camions'. Autant dire que les 3/4 se sont précipités. Des femmes militaires nous ont encerclées et nous ont fait défiler une par une. Un homme avec une badine à la main faisait un geste indiquant gauche - droite. Il a sélectionné 106 femmes et 243 hommes. 
Les autres ont été envoyés aux camions. On a marché trois kilomètres pour arriver au camp de Birkenau (Auschwitz II, camp annexe, NDLR). Quand le portail s'est ouvert, on a vraiment vu l'enfer : une fumée épaisse, des cadavres le long de l'allée centrale et des soldats avec des chiens qui couraient après des squelettes.
On nous a douchées, rasées, tatouées. On a demandé où étaient les gens montés dans les camions. 
Ils nous ont dit 'Regardez par les fenêtres'. Il y avait de la fumée. On ne comprenait pas, ils nous ont tout raconté : les chambres à gaz, les fours crématoires, les Kommandos spéciaux pour ramasser les corps. On nous a expliqué dès notre arrivée qu'on n'avait aucune chance de survie. On nous a dit gentiment 'Vous êtes entrés ici par la porte, vous n'en sortirez que par la cheminée.' 
On a cru qu'ils nous racontaient des histoires pour nous faire peur. Comment voulez-vous croire une chose pareille? Aucun génocide n'est comparable aujourd'hui, fait par des gens intelligents, qui ont organisé scientifiquement l'élimination de tout un peuple. On était complètement anesthésiés. C'était impossible à réaliser. 

  

"Tous les matins, ils faisaient l'appel devant les baraques. Il fallait sortir les morts de la nuit pour les compter. Cela durait des heures, debout dans le froid. Celles qui tombaient, on devait les laisser par terre. 
Au bout de 3 heures, on avait le droit à quelque chose qui ressemblait à du café, de l'eau mélangée, une tranche de pain et un carré de margarine. Ensuite, on allait au chantier, on passait 12 heures à transporter dans le froid des brouettes pleines de pierres, de ferraille, de planches. 
On agrandissait le camp. Le soir, on ramenait ceux qui pouvaient marcher. Les morts restaient sur place. 
A chaque retour le soir, les Allemands faisaient une sélection pour voir ceux qui pouvaient encore travailler le lendemain. 
Ils nous séparaient en deux files, on savait jamais laquelle était la bonne, laquelle allait à l'extermination. 
Quand on était dans la bonne file, on avait droit à une soupe servie dans une grande gamelle en fer pour 4, mais sans cuillère. 
On se la passait de l'une à l'autre, les Allemands rigolaient en disant 'Regardez ces juifs, on dirait des chiens.' Ils renversaient les gamelles sur le sol et des milliers de femmes se jetaient par terre pour lécher le sol. Ils nous enlevaient notre dignité. Alors parfois on se disait 'J'ai un minimum de dignité, je vais pas me traîner par terre pour vivre un jour de plus'.
En pleine nuit, il y avait les séances de désinfection. On devait sortir les paillasses et se déshabiller. On restait toute la nuit debout, dehors, toutes nues, en attendant le retour des vêtements humides."

  
 
Et puis, il y avait les latrines. "On avait presque tous la dysenterie. On appelait ça 'radio-chiottes'. Comme il y avait toujours de nouveaux arrivants de toute l'Europe, on avait des nouvelles de la guerre. 
Cela nous donnait un peu d'espoir. Un soir de janvier 44, j'ai vu arriver ma sœur, c'est elle qui m'a reconnue. Les retrouvailles ont été pénibles, elle s'est mise à pleurer. 
Quand elle a vu où je travaillais, elle s'est arrangée, par une amie belge, pour me faire affecter comme elle au camp de tissage - couture.
En avril, un matin, je ne l'ai pas vue à l'appel. Elle était couchée. Il fallait absolument se lever. 
Je lui ai dit 'lève-toi', elle m'a répondu 'Non. Je ne bouge plus, j'en ai assez. 14 mois de ce régime, je suis à bout de forces. Je regrette de ne pas être allée directement dans un camion en arrivant, pour vivre ça. Pour moi c'est fini, toi tu as encore une chance.' 
Et elle m'a fait promettre de tout raconter. Elle me l'a répété des dizaines de fois jusqu'à ce que je doive partir. Le soir elle n'était plus là.

Fanny Dzik, la soeur aînée d'Esther, avait 16 ans quand elle a été déportée. Elle est décédée à Birkenau en demandant à Esther de raconter les camps. 

Ce n'est que le 17 janvier 1945 qu'Esther quittera le bloc 27. "Les Kapos évacuaient le camp. On nous a dit qu'il allait être miné. Tout le monde s'est précipité pour sortir, même les grabataires." 
Par moins 20°, des milliers de fantômes décharnés ont entamé une marche de la mort. "Dès l'instant où quelqu'un sortait du rang, un SS lui mettait une balle dans la nuque. 
On en a laissé du monde sur le chemin. Au bout de trois jours, on est arrivé à une gare de triage. Nous, on est monté vers Bergen-Belsen sur des wagons à plateau découverts, utilisés pour le transport du charbon. Il neigeait, ça nous donnait déjà à boire.
À notre arrivée, le camp était un véritable mouroir. Les baraques étaient pleines de cadavres qu'ils n'évacuaient même plus. 
C'était une hécatombe. 
On nous a encore embarquées dans un train à 200 ou 300 femmes pour aller dans une usine d'armement à Flossenbürg. On y a travaillé une semaine, et elle a été bombardée une nuit. 
On s'est retrouvées bloquées dans ce camp à attendre jusqu'au 15 avril. Puis un matin, on nous a sorties précipitamment et mises encore dans un train jusqu'à Mauthausen en Autriche. On a refusé la douche, on préférait être fusillées sur place.
On y est resté jusqu'au 5 mai 45. Ce matin-là, je ne pouvais plus me lever. J'étais au bout. C'est mon amie Marie, qui était toujours avec moi depuis Drancy, qui m'a fait sortir de force. L'après-midi, les portes du camp étaient ouvertes. On est sorties, un groupe d'une dizaine de femmes. 
On a marché un kilomètre au bord du Danube jusqu'à un hôpital SS. Des prisonniers français nous ont vues arriver et tomber. Ils nous ont ramassées, ont essayé de nous nourrir, on pouvait plus rien avaler. Le 8, des médecins militaires américains sont arrivés. 
Je pesais 32 kg, il était temps que ça se termine. On avait le typhus. On nous a soignées sur place pendant 3 semaines, et quand on a pu tenir debout, on a été rapatriées sur Paris en avion." 

  

Esther Senot, vous savez pourquoi vous avez survécu, pourquoi vous êtes revenue, vous et pas les autres ? 
Non. Je sais que quand je suis rentrée dans le camp, je me suis dit "Je ne veux pas mourir à 15 ans". 
Revenir, c'était une idée fixe pour moi. Il est vrai aussi qu'à mon arrivée, je galérai dejà depuis un an, j'ai été moins saisie par le régime du camp. Mon corps était habitué aux privations. 
Physiquement, j'ai été moins impactée que d'autres. Mais mentalement, ce qui me faisait mal au coeur, c'est l'indifférence à l'environnement nécessaire pour survivre. On finit par être insensibilisé, tout devient la norme, on s'adapte. Dès l'instant où on s'apitoyait, on tenait pas le coup.

Comment s'est passé le retour à la liberté en France, vous avez pu vous reconstruire au fil des années ?
Avec mon amie Marie, qui m'a accompagnée tout le long depuis Drancy jusqu'au retour en France, on ne pouvait plus dormir dans un lit au début. On m'a trouvé un studio et dit de chercher du travail. 
Mais j'étais inapte physiquement et psychologiquement. J'allais d'échec en échec. J'ai fait une très forte dépression. Le plus difficile à supporter était l'indifférence des gens. 
Quand on racontait, on ne nous croyait pas. On nous disait "colporter des choses pareilles,c'est pas possible". Et que, si on était revenues, c'est qu'on avait dû faire quelque chose... Alors on s'est tu.
Mon objectif de rentrer était atteint, mais pour faire quoi ? 
Même quand j'ai trouvé un travail, me retrouver seule le soir dans mon studio, il fallait une vraie volonté de se reconstruire dans ces conditions. Et puis j'ai trouvé une colocation et j'ai rencontré mon mari.
J'ai réussi à reconstituer une famille, avec 3 enfants, 6 petits-enfants et 6 arrière petits-enfants. Mais ça n'a pas été facile tous les jours. Quand on a été à Auschwitz, on a l'impression qu'on en est jamais sorti.

A partir de quand avez-vous pu honorer la promesse faite à votre soeur ? 
Grâce à Chirac qui a reconnu la responsabilité de la France dans la déportation. Avant, on n'avait pas le droit de parler de la Shoah, avec Bousquet et Papon toujours en place. 
J'ai commencé à témoigner à Saint-Cyprien, avec d'anciens brigadistes espagnols de la Fédération Nationale des Déportés et Internés Résistants et Patriotes.  

  

Me Corine Serfati est avocate à Perpignan. Elle a fait la connaissance d'Esther Senot au cours de la cérémonie commémorative du prix Zahor au Barcarès l'an passé. 
"On s'est retrouvées côte à côte. Je l'ai recontactée et elle a accepté que je vienne la voir à Paris. Je lui ai dit que bien que juive, je n'avais jamais rencontré quelqu'un qui avait vécu la Shoah. 
Malgré son naturel pudique et réservé, elle m'a raconté son histoire pendant 3 heures. J'ai été bouleversée par son témoignage, impressionnée par sa dignité. Les Allemands ont voulu enlever aux juifs leur dignité, la victoire des survivants, c'est d'en être sortis encore plus dignes. 
J'avais en face de moi une partie de l'Histoire vivante. Elle n'en est pas le témoin, mais une actrice. Je me suis dit que c'était un grand privilège de l'entendre, alors j'ai voulu partager cela." 
Me Serfati a donc organisé un programme de conférences, parmi lesquelles une visio depuis le rectorat d'académie de Montpellier début décembre, retransmise en direct dans les collèges et lycées d'Occitanie ainsi qu'à la radio. 
L'avocate se sent poussée par une urgence : "L'entendre met un terme à toute incrédulité, c'est une réponse imparable au négationnisme. Il y a une absolue nécessité que cela serve aux générations futures."

Retrouvez le récit complet d'Esther Senot :

  

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