mardi 13 septembre 2016

Corruption : pourquoi de nombreux maires sont corrompus

 
 
L’arrestation de la maire de Netanya Myriam Feirberg relance en Israël le débat sur la corruption et abus de pouvoirs des élus locaux. Les municipalités israéliennes seraient-elles gérées par des corrompus ? On est en droit de se poser la question après l’arrestation médiatisée de Myriam Feirberg, qui siège à la mairie de Netanya depuis 18 ans...




La police soupçonne la maire ainsi que d’autres collaborateurs de la ville d’avoir favorisé les intérêts des promoteurs immobiliers en échange de faveurs diverses, notamment contre l’achat de logements à prix réduits.

LISTE NOIRE (NON EXHAUSTIVE)

La maire de Netanya n’est pas, et de loin, le premier élu local à être soupçonné ou accusé d’abus de pouvoir et de corruption municipale. Au cours de la dernière décennie, pas moins de 20 maires de villes israéliennes ont été reconnus coupables par un tribunal de corruption, et beaucoup d’entre eux sont encore derrière les barreaux.
Le dernier des maires corrompus est Shlomo Lahiani, maire de Bat-Yam, qui vient de purger une peine de 8 mois de prison. Mais la liste noire des maires qui ont purgé des peines de prison, qui sont en cour
s de procès ou d’instruction judiciaire, est longue : Shimon Gabso (Nazareth), Tzvi Bar (Ramat-Gan), Nissim Malka (Kiriat-Shmona), Rahamim Melloul (Rehovot), etc. Sans oublier Ehoud Olmert, ex-maire de Jérusalem qui, en février 2016, a entamé une peine de 19 mois de prison.

CAUSES DE LA CORRUPTION

Qu’est-ce qui conduit de si nombreux maires d’Israël à la prison pour corruption ? Depuis quelques jours, les commentateurs politiques israéliens essaient de recenser les raisons qui poussent un élu à céder à la tentation de la corruption. Voici les cinq causes principales de la corruption municipale en Israël :
1. La campagne électorale d’un maire coûte chère et il sera tenté de s’associer des collaborateurs pas très fréquentables.
2. Les mairies, notamment dans les grandes villes d’Israël, disposent d’un lourd budget dont l’affectation n’est pas suffisamment transparente et contrôlée.
3. Les appels d’offres sont des sources de corruption, notamment pour les grands travaux et projets immobiliers.
4. Les élus locaux se sentent intouchables, surtout lorsqu’ils sont plébiscités par leurs électeurs pour le renouvellement de leur mandat durant de longues années.
5. Les commissions municipales d’urbanisation ont un pouvoir exorbitant qui facilite la corruption urbaine.

Ceci étant, tous les maires d’Israël ne sont pas corrompus, et il n’est pas nécessaire d’être corrompu pour être un bon maire en Israël.
Il n’empêche que la multiplication des affaires de corruption jette une ombre sur l’action de tous les élus locaux, même les plus intègres.

Jacques Bendelac (Jérusalem)

Source Israel Valley