lundi 2 juin 2014

Suppression de la grâce présidentielle : le Foyer juif accuse Netanyahou d'être un peureux

 
Le projet de loi interdisant au président de l'Etat d'Israël de grâcier des terroristes ayant du sang sur les mains sera examinée dimanche prochain lors de la réunion hebdomadaire du conseil des ministres. C'est tout au moins ce qu'on affirmait aujourd'hui au siège du Bayt Hayehudi, le parti national religieux présidé par Naftali Bennett, après une conversation entre ce dernier et le Premier ministre Benyamin Netanyahou. Un peu plus tôt dans la journée, des responsables du Foyer Juif ont exprimé leur colère à l'égard de Netanyahou qui aurait, selon eux, empêché le vote sur ce dossier lors du conseil des ministres de ce dimanche...



"Le Premier ministre qui est celui qui a libéré le plus grand nombre de terroristes revient sur ses engagements. Il a soutenu le projet de loi et finalement il décide de ne pas le voter. Chaque jour qui passe et que cette loi nest pas adoptée est de fait un danger réel pour les citoyens israéliens. Il a peur et se soumet aux pressions de la gauche", affirmaient dimanche des responsables du parti de Bennett.
Le cabinet du Premier ministre avait évoqué des "difficultés juridiques qui auraient été soulevées par le conseiller juridique du gouvernement", raison pour laquelle ces questions ont été transférées au cabinet restreint de sécurité qui devra également débattre des recommandations de la commission Shamgar sur la mise au point d'une ligne de conduite quant à des négociations en cas de kidnapping d'un militaire ou d'un civil israélien en vue d'un échange avec des détenus sécuritaires palestiniens.
Une proposition de loi a été adoptée il y a 3 semaines par le cabinet interministériel chargé des affaires législatives, mais en raison d'un recours du ministre de la Science et de la Recherche Yaakov Peri, le gouvernement devait débattre de la question ce dimanche.
Le projet de loi prévoit de restreindre la grâce présidentielle en faveur des détenus sécuritaires coupables de meurtre provoqués par des attentats terroristes. Cette approbation prépare le terrain pour un vote préliminaire au Parlement israélien, la Knesset.

S'il est approuvé, il pourrait lier les mains du gouvernement dans les futures négociations avec les Palestiniens, qui considèrent les prisonniers sécuritaires comme des "héros" qui luttent pour une cause nationale.
Des organisations humanitaires palestiniennes et israéliennes ont écrit dimanche une pétition à la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton lui demandant d’agir "d'urgence" au sujet de 125 détenus sécuritaires palestiniens grévistes de la faim.
Cette lettre a été envoyée au moment où le nombre total de détenus palestiniens dans les prisons israéliennes faisant une grève de la faim atteint 290 dont 70 hospitalisés, selon la porte-parole des services pénitentiaires israéliens.
Ce mouvement a été lancé il y a cinq semaines pour demander la fin du régime de détention administrative, c’est-à-dire sans inculpation ni procès.
"Nous voulons attirer votre attention sur le sort de 125 prisonniers palestiniens et demandons votre intervention urgente", affirme la lettre signée par 17 groupes militant pour les droits de l’Homme et par le ministre palestinien chargé des Prisonniers.
En 2012, quelque 1 600 à 2 000 détenus palestiniens avaient observé une grève de la faim qui s’était conclue la 14 mai par un accord avec l’administration pénitentiaire.
L’une de leurs principales revendications était la libération des détenus à l’issue de leur période de détention administrative, à moins que de nouvelles charges ne soient formulées contre eux.
Près de 5.000 Palestiniens sont incarcérés dans les prisons israéliennes, la plupart pour motif d'activités terroristes, dont quelque 200 en détention administrative.
11 tentatives avortées de rapts d'Israéliens
Par ailleurs, les services de Sécurité intérieur (Shin Bet) ont annoncé dimanche avoir empêché 11 tentatives de rapt de militaires et civils israéliens qui devaient être perpètrées par des Palestiniens actuellement détenus dans les prisons israéliennes, rapporte le site Ynet.
 Les détenus sécuritaires auraient pu communiquer avec des contacts à l'éxtérieur pour planifier des kidnappings dans le but d'un échange comportant leur propre libération.

Source I24News