Benjamin Netanyahou n’a pas convaincu Vladimir Poutine de s’abstenir de livrer des missiles S-300 à la Syrie, des armes de technologie avancée qui remettent indubitablement en question la supériorité aérienne d’Israël.
Est-ce à dire que la menace est immédiate pour les avions israéliens? Pas si sûr.
Les rampes de missiles livrées à la Syrie sont équipées de systèmes avancés de radars et les missiles tirés, qui ont jusqu’à 200 kilomètres de portée, représentent un risque réel pour les avions israéliens.
Mais la Syrie n’a probablement ni les ressources en personnels ni les capacités d’utiliser efficacement les S-300, ni même d’apprendre à les utiliser sans les instructeurs russes.
D’autant qu’il faudra aux syriens qu’ils puissent construire les installations à même d’abriter les missiles.
Ce qui pourrait conduire Bashar Al Assad à mettre les missiles « en lieu sûr » pour l’instant, c’est-à-dire à les transférer au Hezbollah sur le sol libanais, une hypothèse difficilement plausible compte tenu des avertissements israéliens et des trois attaques de la chasse israélienne cette année : les S-300 ne passeront pas inaperçus.
Le Hezbollah a lui, à la fois les ressources pour envoyer des techniciens se former au service des batteries de S-300 en Russie, comme de stocker les missiles dans ses bases libanaises.
Si Israël laisse faire!
Une autre option – non dépourvue de risques – est que la Russie envoie ses propres servants opérer les batteries de S-300 sur le sol syrien; des servants qui seraient mis en danger face aux rebelles, mais qui pourraient également se retrouver face aux israéliens.
Les attaques israéliennes menées en 2012 ont montré la vulnérabilité de la Syrie aux attaques aériennes – alors que le pays était réputé pour disposer des meilleures défenses anti-aériennes du Proche Orient.
Une vulnérabilité qui pourrait, à moyen terme, et avec l’aggravation du bilan de la guerre civile, modifier la position des pays occidentaux et de l’Otan quant à une intervention militaire; si l’intervention occidentale a été possible dans la Libye de Mouammar Kadhafi, c’est que le pays était dépourvu de réelles défenses antiaériennes.
La livraison à la Syrie des missiles anti aériens S-300 par la Russie est un message sans ambigüité de Moscou à l’Otan : la Russie soutient Bashar Al-Assad et les missiles livrés rendront toute intervention occidentale – alors que les possibilités d’une telle intervention se sont accrues – coûteuse.
Source JerusalemPlus